Comme il me l’avait demandé, je lui ai tout raconté par le menu. Je vous ai parlé tout à l’heure de mon oncle son infarctus et ses chats, mais pas de l’aspect le plus scabreux de l’histoire.
Quand il est mort, toutes ses fenêtres étaient fermées, les chats n’avaient presque plus rien à manger... j’ai toujours trouvé qu’il n’était pas très sympa avec eux. Si bien que, le moment venu, ils n’ont pas hésité à le MANGER.
Ils ont commencé par les parties saillantes, je ne sais pas comment on dit... les oreilles et le nez, qui sont molles et faciles à mordiller. Quand la police l’a trouvé, il paraît qu’il n’avait plus de visage. Mais ça, c’est pas le pire. L’escalier avait une marche abîmée et, en tombant, mon oncle s’y est fait une légère entaille sur le ventre. Légère, mais suffisante pour qu’après avoir dévoré son visage... les chats se mettent à grattouiller sa plaie. D’après le policier, c’était... C’était abominable, une vraie boucherie...
Ils ont commencé par trifouiller la blessure et ont fini par lui arracher les boyaux et les éparpiller dans tout le salon. On avait presque l’impression que ça les avait amusés. Que, sous prétexte de mourir de faim, ils en avaient profité pour se venger de ce type qui depuis des années leur filait des coups de savate. Le policier a dit que pile au moment où il entrait... un des chats avait littéralement plongé la tête à l’intérieur du cadavre.