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Citations de Alysia Abbott (43)


La mort donne tout simplement du sens à la vie (en lui assignant des frontières), et l'on pourrait se plaindre autant de la naissance que de la mort, car c'est à la naissance que commence la souffrance.
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Sois courageuse. Si tu ne l'es pas, fais comme si. Personne ne fait la différence.
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Il a postulé et passé des entretiens pour plusieurs jobs, dont un à Mother Jones. En plein milieu de cet entretien, on lui a demandé de donner son plus gros défaut. « Mon humeur changeante », a-t-il répondu. « Je ne vais pas noter ça, a répondu la femme chargée du recrutement, sinon, vous serez immédiatement disqualifié.  » Elle a ensuite conseillé à mon père de se procurer quelques livres sur les techniques d'entretien. Dans son journal, il a écrit : « J'ai dû lui plaire, pour qu'elle me donne un conseil comme ça.  » Il n'a pas obtenu le poste.
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Des conservateurs tels que Anita Bryant ou le sénateur de Californie John Briggs craignaient que des professeurs homosexuels inculquent aux enfants un « mode de vie gay ». Papa n'a jamais déployé de tels efforts. Voici ce qu'il a écrit en 1975 :

« Je ne m'efforce pas de faire d'elle une homo. Je ne dissimule pas mon homosexualité pour qu'elle devienne une adulte hétéro. Mais elle peut voir qu'il y a de nombreuses orientations et maintes façons d'être. Espérons que lorsqu'elle sera adulte nous vivrons dans une société où les dichotomies homo-hétéro et homme-femme ne seront pas si importantes. Où les gens pourront simplement être ce qui leur paraît le plus naturel, là où ils sont le plus à leur aise. »
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Personne n'est comme moi. Personne ne sait ce que ça fait, avais-je coutume de penser.
En fait, nombreux étaient les enfants qui avaient des pères ou des mères homosexuels – parfois les deux – dans les années 1970 et 1980. Le plus souvent, ces parents gays avaient eu des enfants avec des partenaires hétérosexuels avant de finir par vivre au grand jour leur sexualité. Soit ils faisaient leur coming-out et divorçaient pour pouvoir assumer leurs aventures homosexuelles, soit ils ne franchissaient pas le pas et demeuraient mariés, recherchant désespérément des rencontres fugaces. À certains égards, j'avais de la chance. Bien que souvent déçu sur le plan amoureux, au moins papa était libre d'être lui-même, il ne subissait pas la confusion et la haine de soi qui étaient le lot des parents n'ayant pas fait leur coming-out.
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Le désastre, pour papa et d'autres qui ont eu à l'affronter, c'était l'émergence de la crise du sida et les attaques culturelles lancées par les conservateurs à l'encontre des homosexuels, hommes et femmes, au début des années 1980. Le sida a tout d'abord suscité la cruelle indifférence du Président Ronald Reagan, qui n'a pu faire état publiquement de l'épidémie qu'à la fin de son second mandat, après la mort de vingt mille Américains, et la rhétorique hostile de conservateurs proches de Reagan, comme Jerry Falwell, fondateur de la Majorité morale, et Pat Buchanan, futur rédacteur de discours pour Reagan. En 1983, Buchanan a écrit à propos du sida : « Les pauvres homosexuels – ils ont déclaré la guerre à la nature, et voilà que la nature leur inflige un terrible châtiment.  »
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Tu ne vois donc pas, m'interrogeait-il, que Ma sorcière bien-aimée traite du conflit entre la spiritualité anarchique, Samantha, et l'aspiration à l'ordre du patriarcat répressif, Jean-Pierre ?
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Quand il était petit, les enfants n'avaient le droit de parler que si on leur en donnait l'autorisation et les punitions physiques étaient leur lot quotidien ; chez nous, mon père m'invitait à donner mon opinion sur tout, de ses petits copains à mes punitions. Après une enfance où il avait eu droit à la fessée pour avoir couru tout nu sur la pelouse et où les marques d'affection étaient rares, papa m'a élevée dans une maison au sein de laquelle un homme nu pouvait parader dans le couloir, où j'habitais sur ses genoux et l'appelais mon petit copain. Il n'y avait jamais cette notion selon laquelle « cela ne regarde pas les enfants ». Mon père m'emmenait partout, me présentait à tout le monde et travaillait dur pour me mettre sur un pied d'égalité. Et comme j'étais une enfant précoce et que papa était un adulte enfantin, à certains égards, nous étions effectivement sur un pied d'égalité.
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Papa était un soutien local de [Harvey] Milk et a défendu les droits des homosexuels de la manière qui lui paraissait la plus logique : sur un plan artistique. Il a écrit un poème sur Anita Bryant, qu'il a transformé en affiche façon bande dessinée et qu'il a ensuite, en ce mois de mai, lu en direct à la radio libre KPOO :
« … Ô Humanité ! Quand donc retiendrons-nous les leçons de l'histoire ?
Si nos enfants ont besoin d'être sauvés de quoi que ce soit
C'est des chasseurs de sorcières avec leurs étoiles roses et leurs fours à gaz.
Plus jamais ! Cette fois-ci, nous résisterons. »
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Elle voulait « sauver les enfants ». Au printemps 1977, une certaine Anita Bryant, promotrice du jus d'orange de Floride, se fit connaître de toute l'Amérique en s'opposant publiquement à un arrêté des droits civils visant à interdire la discrimination contre les homosexuels, femmes et hommes, dans le comté de Miami-Dade. Des lois similaires avaient été votées dans tout le pays. Miami était néanmoins la première ville du Sud à prendre une telle initiative, et Anita Bryant, une chrétienne évangélique mère de quatre enfants, était prête à tout pour que cela n'ait pas lieu. Dans des spots publicitaires à la télé, elle comparait l'esprit sain et bon enfant de la Rose Parade aux danses mi-nues du défilé de la Gay Pride à San Francisco. Bryant développait l'argument selon lequel les avancées de la communauté homosexuelle en matière de droits attaquaient les valeurs américaines et constituaient une menace pour les enfants. Dans des annonces publiées dans la presse, elle expliquait sa position : « Ce que ces gens veulent vraiment, tapi derrière un obscur jargon juridique, c'est le droit de suggérer à nos enfants qu'il existe un autre mode de vie acceptable… Je mènerai une croisade comme jamais notre pays n'en a connu pour que cela cesse. »
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Pour la majeure partie du pays, le sida était alors quelque chose qui n'arrivait qu'aux autres. Cela a changé à l'été 1985, quelques jours seulement après que mon père m'a envoyé sa lettre dans laquelle il comparait l'instruction d'un enfant et l'écriture d'un poème, quand Rock Hudson a mis fin à des mois de spéculation en annonçant qu'il avait le sida. En octobre, il était mort. Le même été, Ryan White, un hémophile de l'Indiana, âgé de treize ans, qui avait attrapé le sida après des piqûres d'un agent coagulant, se voyait interdit d'accès à son école. Ces affaires, dont on a fait grand cas, ont modifié le visage de l'épidémie. Le sida n'était plus seulement considéré comme la peste des gays ou la maladie des déviants – les drogués et les homos aux moeurs légères. Des gens célèbres, des « innocents » et des connaissances pouvaient l'attraper.
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Je tenais entre mes mains Streching the Agape Bra, le livre de mon père. Sur la couverture, nous posons ensemble : un père gothique qui ne sourit pas et sa fille de dix ans qui ne sourit pas non plus. Il porte un costume rayé, des chaussures oxford deux tons, et tient un chrysanthème araignée. Je pose derrière lui, un bras le long du corps et l’autre dans le dos. Il m’avait fait rater l’école pour que je sois sur la photo avec lui, ce jour là, au Golden Gate Park.
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Magnifique témoignage d'une fille orpheline de sa mère et élevée par son père homosexuel à San Francisco dans les années 1970 à 1990
Belle fresque de l'époque hippie, des années sida et des difficultés des homosexuels à cette époque.
Le témoignage montre bien la difficulté de cette gamine puis adolescente à trouver sa place dans cette société, son besoin d'une famille "normale " sa grande liberté et en même temps son isolement, ses peurs, également ses difficultés dans sa vie scolaire, et ses réussites, ses combats, ses frustrations....
Beau témoignage humain
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Si sa campagne a été un succès, Bryant n'avait toutefois pas prévu que son combat contre les gays allait en fait contribuer à renforcer le mouvement en faveur des droits des homosexuels – à la fois en faisant entrer le sujet dans les salles de séjour de tous les États-Unis (au mois de juin 1977, Newsweek titra en couverture : « Anita Bryant contre les homosexuels ») et en galvanisant la communauté concernée. Les gays, hommes et femmes, qui jusqu'alors ne se mélangeaient guère, étaient désormais exposés à une menace commune. Après la victoire de Bryant, ils défilèrent côte à côte par milliers, cinq jours durant, lors de manifestations de colère, à San Francisco et dans le reste du pays.
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À une époque où de nombreux poètes expérimentaux de la côte Ouest avaient du mal à se faire publier, Moe a lancé son propre journal, intitulé Love Lights. Mais, après s'être rendu compte qu'une revue de poésie ne lui permettrait pas de payer son loyer, ni même de régler la facture pour quelques jours, il a commencé à mettre des photos érotiques de femmes en couverture et à vendre Love Lights dans les distributeurs de journaux. Des gogos qui ne se doutaient de rien introduisaient quelques pièces dans la machine en pensant acheter du porno, et se retrouvaient à la place avec des pages et des pages de poésie absurde.
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Avec l'âge, on lit sur le visage et à la posture de certaines personnes tout un historique de déconvenues. Un sourire froissé à la commissure des lèvres, comme s'il avait fallu avaler douloureusement une vérité désagréable. Des yeux tristes s'affaissent. Des joues palissent. Des épaules se font tombantes, comme lasses de porter un fardeau de chagrin, de culpabilité ou de blessures non refermées. Mais, en contemplant une photo de cette même personne enfant, on peut voir parfois quelqu'un de complètement différent : quelqu'un plein de légèreté, de joie et d'une forme d'espoir particulière, presque stupide, qui ne peut venir que de l'inexpérience.
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Il me faudra des années avant d'apprendre à nager, et – au même titre que de ne pas avoir appris à faire du vélo avant l'université et que la sexualité de mon père – ce sera pour moi une source de honte secrète.
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Quand je repense à papa aujourd'hui, c'est avant tout son innocence qui me revient à l'esprit. Sa gentillesse. La douceur de ses manières. Ce n'était pas un dur. Aucune des tragédies qu'il avait vécues- la perte de sa femme, le fait de se sentir rejeté par sa famille et ses amants,- ne l'avait endurci de façon visible. Ses mains étaient soyeuses. Il avait une peau pâle et des taches de rousseur.
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On ne devrait pas être obligé de se brûler la main chaque jour pour sentir le mystère du feu.
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J’aime lire tes lettres, même quand tu es déprimée. Quand Henry Miller vivait à Paris, il faisait constamment le pique assiette. Et Apollinaire était si pauvre qu’il se représentait les plats préférés de son enfance lorsqu’il avait faim. Lynne Tillman dit qu’elle était à sa connaissance la personne la plus pauvre de New York, alors même qu’elle avait jadis travaillé pour Malcolm Forbes. L’argent ne fait pas tout. J’apprécie assurément mes amis & d’avoir du temps pour écrire davantage.
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