Amanda Eyre Ward

C'est peut-être ça, l'amour en fin de compte : une illusion de sécurité partagée.

Quand on est petit, si on tend la main et que personne ne la prend, on cesse de tendre la main et on se replie sur soi-même.

Lisez d'abord les meilleures productions litteraires ,de peur de ne pouvoir jamais les lire

Le pire, ce sont les yeux. Quoi qu’il arrive, ne les regardez jamais dans les yeux quand ils s’en vont.

Quand nous étions petites, ma mère nous emmenait à l'église et nous disait : " Priez pour que le Seigneur vous vienne en aide." On priait, on priait, mais rien n'est venu. Madeline avait peut-être raison : j'attendais encore.
( p 114)

Je sais que la mort de Karen Lowens ne ramènera pas Henry à la vie. Je sais aussi que Karen est une paumée, une malade, qui a tout à fait le droit de paser le reste de son existence à essayer de se racheter. Je sais que Dieu seul peut reprendre une vie, que la peine de mort n'est pas une solution. Au fond de moi; je sais tout cela. Et je sais aussi que Henry n'aurait pas souhaité qu'elle soit exécutée. Je le sais et pourtant je m'en moque. Cette fille m'a tout pris, je la hais et je veux qu'elle crève.

Quand on est petit, si on tend la main et que personne ne la prend, on cesse de tendre la main et on se replie sur soi-même.

Karen est dans le Couloir de la Mort depuis cinq ans. Chaque heure qui passe ressemble à la précédente. Elles connaissent toutes la date de leur exécution, et l’ordre dans lequel elles sont censées mourir : Jackie, Karen, Veronica, Tiffany, Sharleen. Mais aucune n’est morte encore, donc elles sont sauves. Elles se sont habituées au rythme lent et répétitif de leurs journées. Demain matin, si Jackie est emmenée, revêtue de sa robe rouge, et exécutée – oui, si Jackie est emmenée, elles le seront toutes. Et Karen sera la prochaine.

Pour survivre à l’enfermement, il faut oublier le monde extérieur, la pluie sur la peau, le plaisir de conduire une voiture où bon vous semble. Trouver quelqu’un à aimer à l’intérieur des murs, cesser d’attendre qu’on appelle votre nom les jours de visite. C’est facile, d’une certaine façon, un peu comme sombrer dans des sables mouvants ou dans la tristesse. Il suffit de lâcher prise.

Quand cesse-t-on de faire confiance à son instinct de fuite ? se demandait-elle. Quand accepte-t-on l'idée de ne jamais se sentir chez soi nulle part ? Quand s'oblige-t-on à se fixer quelque part ?

"Nous n'avions pas pitié de nos parents qui erraient comme des fantômes dans leur immense maison. Nous les haïssions de ne pas ressembler aux autres parents. Les mères des autres passaient des après-midi à confectionner des gâteaux avec leurs enfants, pas à dormir ou à vous parler de leurs anciens petits amis. Les pères venaient s'asseoir à table pour dîner et faisaient des jeux de construction les dimanches après-midi au lieu de boire devant la télé. Quand on est petit, si on tend la main et que personne ne la prend, on cesse de tendre la main et on se replie sur soi-même. C'est comme ça que les choses se passaient, chez nous.

Je sais que la mort de Karen Lowens ne ramènera pas Henry à la vie. Je sais aussi que Karen est une paumée, une malade, qui a tout à fait le droit de paser le reste de son existence à essayer de se racheter. Je sais que Dieu seul peut reprendre une vie, que la peine de mort n'est pas une solution. Au fond de moi; je sais tout cela. Et je sais aussi que Henry n'aurait pas souhaité qu'elle soit exécutée. Je le sais et pourtant je m'en moque. Cette fille m'a tout pris, je la hais et je veux qu'elle crève

Tous les gens qui traînent dans les bars finissent par se faire des amis.

L’avantage d’un bar rotatif, c’est que les clients pénibles disparaissent rapidement de votre champ de vision.

Pour survivre à l’enfermement, il faut oublier le monde extérieur, la pluie sur la peau, le plaisir de conduire une voiture où bon vous semble. Trouver quelqu’un à aimer à l’intérieur des murs, cesser d’attendre qu’on appelle votre nom les jours de visite. C’est facile, d’une certaine façon, un peu comme sombrer dans des sables mouvants ou dans la tristesse. Il suffit de lâcher prise.

La nuit allongée dans sa cellule, la télé éteinte, les bruits enfin calmés, elle repense à ce soir-là, sur la véranda. Elle tente de se convaincre qu'elle l'a vraiment vécu. Elle compte les minutes qu'il lui reste à vivre. Le 25 août est dans soixante-deux jours 89 280 minutes.

Une occasion se présente toujours d’obtenir ce que l’on mérite.

Je suis le genre de personne à bourrer une valise de vêtements, à mentir à sa chef et à sauter dans un avion, direction le Grand Nord. Je prends des risques. Je vais de l’avant. Mes origines et mon passé embrouillé n’ont pas d’importance. Je repars de zéro quand j’en éprouve le besoin. Je repars de zéro aujourd’hui.

J’ai l’impression d’être dans une autre vie. Comme s’il existait un autre moi. J’ai lu un article sur un scientifique qui vit dans un fauteuil roulant et étudie les phénomènes astronomiques tels que les trous noirs (je ne suis pas sûre d’avoir écrit phénomènes correctement). Il pense qu’au fil du temps, nos vies se scindent en une multitude d’autres vies.

Mais à quoi bon prendre quelqu’un en stop, si on ne veut pas élargir ses horizons ?