AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Critiques de Amara Lakhous (36)
Classer par:   Titre   Date   Les plus appréciées


Divorce à la musulmane à Viale Marconi

Christian Mazzari, italien ayant passė son enfance en Tunisie, est interprète en langue arabe auprès du tribunal à Rome. Il est approchė par les services antiterroristes pour infiltrer le milieu musulman - opération "little Cairo" - avec pour cible la boutique d'Akram, un egyptien installé viale Marconi, le quartier où se sont installés de nombreux immigrés. L'homme est incontournable pour tout immigré nouvellement arrivé dans le quartier. Christian, devenu Issa va alors s'intégrer dans le milieu musulman, pour obtenir des renseignements sur d'éventuelles préparations d'attentat. La boutique d'Akram permet à Sofia, alias Safia, jeune femme égyptienne de garder le contact par téléphone avec sa famille restée au pays. Mère d'une petite Aïda, quatre ans, mariée à un musulman pratiquant, qui la maintient à la maison et voit d'un mauvais oeil, une quelconque ėmancipation, elle réussit malgré tout à apprendre l'italien et est coiffeuse å domicile en cachette de son mari. Au gré des rencontres d'Issa avec d'autres travailleurs immigrés, le jeune homme va se forger sur les immigrés, une image différente de celle qu'il pouvait avoir, quand il ignorait leur monde et leurs contraintes.



Divorce à la musulmane, viale Marconi est une très bonne surprise. Amara Lakhous, sous forme de comédie à l'italienne, fait alterner les voix d'Issa, un italien qui découvre le milieu des musulmans pratiquants et les conditons difficiles des immigrés arabes, et la voix de Sofia, jeune femme arabe, qui peu à peu remet en cause sa condition de femme musulmane, et va s'émanciper au contact de la sociėté italienne, et de ses amies Giulia et Dorina, une Roumaine.

Divorce à la musulmane, viale Marconi, permet sous couvert de com1die légère, de soulever de nombreuses questions, pour expliquer le choc des mentalités et en comprendre les mécanismes.

Un roman qui aborde des situations sérieuses, sous forme légère, à découvrir.

Commenter  J’apprécie          350
Choc des civilisations pour un ascenseur Pi..

Lu dans le cadre du Club-lecture auquel j'appartiens et qui avait pour thème les "coups de coeur", j'avoue ne pas avoir été emballé autant que la personne qui l'a sélectionné mais cela reste néanmoins une lecture divertissante.



L'histoire se déroule à Rome dans un immeuble situé Piazza Vittorio. Lorenzo Manfredini, surnommé "Le gladiateur", a été retrouvé mort dans l'ascenseur de l'immeuble et les soupçons se portent immédiatement sur le locataire Ahmed Salmi, alias Amadeo car ce dernier disparaît sans explication juste au moment du crime. Mais, faut-il pour autant toujours se fier aux apparences ? Amadeo, que tout le monde aurait très bien pu prendre pour un italien de pure souche tant il connaissait si bien la ville de Rome et son histoire (peut-être même mieux que les italiens eux-mêmes), ne semble pas être exactement ce que tout le monde pense, mais qui est-il alors exactement ? D'où vient-il et quelle est son histoire ?



Au court de cet ouvrage, les témoignages se succèdent, ceux d'immigrés principalement pour lesquels Amadeo a été d'un grand secours mais aussi celui du commissaire de police, celui du propriétaire du bar et enfin ceux des autres résidents de l'immeuble.

S'il devait y avoir deux personnages principaux à retenir dans cette histoire parmi les nombreuses personnes rencontrées ici, je dirais qu'il s'agit d'Amadeo et de l'ascenseur...Mon rapprochement vous paraît étrange ? C'est normal puisqu'il l'est mais je ne vous en dirais pas plus car c'est à vous de découvrir pourquoi ces deux personne /objet sont si primordiales dans le roman.



Une lecture plaisante mais dans laquelle on se perd souvent tant son nombreux les personnages qui font leur apparition, tant diverses sont leur nationalité, au point où l'on on vient à oublier qui est qui.

Une écriture facile cependant et facile à lire. A découvrir !
Commenter  J’apprécie          260
L'affaire de la pucelle de la rue Ormea

J'adore le ton d'Amara Lakhous!

L'affaire de la pucelle de la rue Ormea est le deuxième livre que je lis de lui. Le titre fait référence à L'affreuse embrouille de via Merulana, de Carlo Emilio Gadda, autrefois intitulé en français L'affreux pastis de la rue des Merles. L'"affaire" en question traduit 'zingarata', une plaisanterie, une farce, tzigane.

Pourtant, a priori, rien de bien marrant. Une jeune fille accuse de viol deux jeunes roms à Turin. L'histoire est racontée par deux acteurs de l'histoire, un journaliste et une femme qui partage la vie des roms. Leurs voix alternent. Et petit à petit on découvre une autre réalité, pas forcément plus drôle, que celle qui apparaissait d'abord.

Ce qui est enjoué, par contre, espiègle même, c'est le ton du narrateur et de la narratrice. Ce sont en effet des farceurs. Et ils utilisent la farce pour continuer à vivre dans une société étouffante et pour essayer de la rendre plus vivable.

Car les sujets abordés sont graves: le viol, la prostitution, le racisme, la manipulation journalistique, l'escroquerie bancaire, la protection des animaux (des chiens en particulier), et j'en passe.

Mais traiter ces sujets dans une comédie n'est pas leur dénier leur importance. Au contraire, certaines réalités sont plus racontables ainsi et Amara Lakhous y réussit très bien.
Commenter  J’apprécie          210
Choc des civilisations pour un ascenseur Pi..

Dans l'immeuble d'un quartier populaire de Rome, Piazza Vittorio, rien ne va plus...Le corps, de Lorenzo Manfredini, dit le Gladiateur - un homme détesté de tous car très irrespectueux - est retrouvé poignardé dans la cage d'ascenseur. Mais la disparition inexpliquée d'Amedeo, apprécié de tous dans l'immeuble, éveille les soupons et trouble les habitants. Tour à tour, ce sont leurs voix qui témoignent et qui reconstituent leurs vérités, les voix des petites gens de Rome, mais parmi eux, aucun romain...Il y a Benedetta la concierge, Napolitaine qui ne jure que par les italiens du Sud, Parvis l'Iranien, dépressif car il a laissé femme et enfants au pays et qu'Amedeo a pris sous son aile, Iqbal du Bangladesh qui se bat avec l'administration, qui fait tout pour s'intégrer jusqu'à vouloir nommer un de ses fils Roberto pour lui permettre d'être plus facilement accepté, Elisabeta très paranoïaque qui cherche son chien et se sent menacée par la moindre ombre qu'elle croise, le jeune Johan van Marten qui se rêve cinéaste et trouve dans les habitants de l'immeuble les personnages de l'âge d'or des comédies italiennes avec comme représentante emblématique Anna Magnani, Maria Cristina, péruvienne, aide soignante d'une vieille dame de quatre-vingt ans et qui rêve de devenir actrice.



Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio est un roman court construit comme une enquête policière et recueillant les dépositions qui permet d'entendre les impressions, les ressentis des personnages et les faire parler sur les sujets délicats comme le racisme, les migrants, leur intégration, les clichés et les préjugés permettent de reconstruire une société romaine diversifiée, plus ou moins bien intégrée, plus ou moins tolérante, un microcosme qui donne un éclairage vivant de Rome, face à la diversité de populations et un récit qu'Amara Lakhous arrive à rendre universel.
Commenter  J’apprécie          210
Querelle autour d'un petit cochon italianis..

Amara Lakhous a beau être né sous le soleil algérien, il a écrit un roman profondément enraciné dans la culture italienne. Une histoire insolite qui ravive la mémoire saturée de guerres entre mafias, le goût de la théâtralisation et du rebondissement en embuscade, un rythme volubile et endiablé, le lecteur n’a pas d’autre choix que de courir derrière ce récit féroce et léger.

Querelle autour d’un petit cochon italianissime a San Salvario braque l’objectif sur un journaliste calabrais, Enzo Laganà, installé à Turin et enquêtant sur une série de meurtres dans un quartier populaire de la ville. S’il se révèle cynique, retors, malhonnête lorsqu’il orchestre une machination médiatique dans le cadre de ses "investigations", il se montre beaucoup plus raisonnable et intègre lorsqu’il est amené à trancher un conflit cacophonique opposant ses voisins.

Il n’est pourtant pas question de schizophrénie dans ce roman, mais de deux faces de notre époque. L’une criarde et hystérique qui se cristallise sur ce qui est visible, l’autre beaucoup plus mesurée et magnanime détachée de tout dogmatisme. Deux faces que l’auteur mélange allègrement avec une verve pulsative et des personnages caricaturaux voire grotesques pour signifier la fragilité de la ligne de faille entre ces deux postures. Surtout lorsque l’auteur touche du doigt les questions d’identité culturelle, le multiculturalisme et la frontière invisible entre les italiens du Nord et ceux du Sud toujours très vivace.



Il n’y a pas de nuance, ni de récit édifiant, Amara Lakhous nous offre un roman décapant, tout en rudesse et dérision. Ce n’est pas le roman de l’année mais il est parfois bon de lâcher les fictions ambitieuses et de se laisser séduire par des ouvrages plus légers dans lesquels la farce fleurit sur la ligne dramatique.

Commenter  J’apprécie          200
Divorce à la musulmane à Viale Marconi

Sur fond d'intrigue digne de la série télévisée 24 heures, l'auteur avec humour et finesse règle ses comptes avec l'islam et avec les musulmans exaltés, obscurantistes liberticides et assassins dont l' analphabétisme n'est même pas une circonstance atténuante. Le roman est très agréable à lire et souvent cocasse.
Commenter  J’apprécie          130
L'affaire de la pucelle de la rue Ormea

Deux histoires qui se recoupent autour d'une seule «sale» affaire : Celle d'Enzo Laganà, le journaliste turinois spécialiste respecté (en tout cas dans son quartier) des faits divers qui tente de pratiquer son métier avec honnêteté, c'est-à-dire donner l'information exacte dans le respect des règles d'éthique et de déontologie. Pas facile avec des patrons de presse qui, au lieu d'éteindre les incendies, ont tendance à faire l'inverse... mettre de l'huile sur le feu. Pour vendre plus, pour aller dans le sens des opinions publiques les plus extrémistes, pour ne pas contrarier les calculs des annonceurs publicitaires...



Celle de Luciana, l'Italienne, ancienne cadre de banque qui, dégoûtée des pratiques des établissements financiers qui passent leur temps à (presque) ruiner les petits épargnants, et dégoûtée d'elle-même pour avoir participé activement à ces pratiques douteuses, a tout laissé tomber pour se transformer en gitane, en tzigane. Elle va devenir Djabarimos, la voyante, celle qui «lit les lignes de la main».



Et, au centre, la fameuse affaire qui va faire la Une du journal d'Enzo : le viol d'une jeune fille du quartier (prétendue vierge et mineure car âgée de quinze ans) par, dit-on,... deux roms, Drago et Jonathan, des jumeaux.



Une information détournée (par le directeur de publication), une opinion publique, celle des extrémistes, chauffée à blanc, par un sentiment «raciste» longtemps tapi qui se fait jour... et ce sont les provocations, les intimidations, les insultes et les agressions contre tout ce qui ressemble de près ou de loin à un tzigane.



Heureusemnt, la vérité ne tarde pas à être dévoilée, montrant l'arriération (souvent dangereuse) d'une partie de la société iltalienne... l'«affaire» tournant autour d'une histoire de virginité à préserver pour seulement faire plaisir à une vieille grand-mère, d'une jeune fille qui n'en est plus une, s'adonnant même à la prostitution organisée et à des batifolages coquins avec un cousin. L'étranger, dans ces cas-là, a bon dos et sert de bouc-émissaire aux «petits» et de cheval de Troie aux politiciens et aux affairistes.

Commenter  J’apprécie          90
Choc des civilisations pour un ascenseur Pi..





Un crime a été perpétré dans un ascenseur d'un immeuble de la piazza Vittorio au coeur de Rome.



La victime, un résident , une brute épaisse, haï par ses voisins, surnommé "Le Gladiateur". Le suspect, un autre résident estimé de tous, Amadéo.



Tous les résidents y vont de leur version des faits et ne veulent pas croire en la culpabilité d'Amadéo. Chacun en profite pour parler de soi,de sa conception du monde et de ses relations avec les autres habitants de l'immeuble.



La lecture de ce roman a été une bonne surprise. J'ai été captivée par cette histoire. L'auteur a alterné récits des habitants de l'immeuble et confessions d'Amadéo.



Plus on avance dans l'histoire et plus on découvre des secrets sur Amadéo jusqu'à l'épilogue assez surprenant.



L'auteur évoque aussi avec justesse la cohabitation entre personnes de nationalités diverses, les préjugés, le racisme ainsi que les dommages causés par l'ignorance et l'aveuglement.

Commenter  J’apprécie          80
Choc des civilisations pour un ascenseur Pi..

Une lecture, tout un bonheur. Une structure originale. Les voix de chaque protagoniste couchée sur un chapitre et une ironie, un ton sarcastique, drôle, parfois tragique. Une construction digne d'un roman policier.

Et beaucoup d'amour, un immense container d'humanité.

Bref, une lecture plaisante, positive, et hors des sentiers battus.
Commenter  J’apprécie          70
Choc des civilisations pour un ascenseur Pi..



N°884– Mars 2015



Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio - Amara Lakhous- Acte Sud

Traduit de l'italien par Elise Gruau.



Lorezzo Manfredini, surnommé « Le gladiateur », a été retrouvé mort, assassiné dans un ascenseur d'une résidence de la Place Vittorio, un quartier de Rome situé non loin de la gare Termini et habité par de immigrés. Cet homme, un jeune italien, était peu recommandable, à la fois violeur et violent, une véritable emmerdeur pour les autres habitants de cet immeuble, mais sa mort déclenche une prise de conscience à propos de la cohabitation entre Italiens et étrangers au sein de ce quartier, comme si le microcosme qu'est cet ascenseur était l'occasion de cette réflexion. Au même moment, un de ses voisins, Amédeo, disparaît sans raison. Il n'en faut pas davantage pour faire peser les soupçons de certains sur ce malheureux mais cela ne fait pour autant pas d'Amédéo un assassin, lui qui est si apprécié dans ce quartier, actif dans l'intégration des étrangers, tolérant et défenseur des plus humbles. Cet événement donne donc l'occasion à chacun, et ils sont nombreux, de donner son avis, « sa vérité » comme aurait dit Luigi Pirandello. Même jusqu’au commissaire de police Bettarini pour qui Amédéo qui a italianisé son nom(Ahmed) et dont l'histoire présente des zones d'ombre, même pour sa compagne, est forcément suspect ! On se demande même s'il est véritablement italien. Heureusement, Amédeo lui-même, par le biais d'écrits (ses « hurlements ») laissés par ses soins, prend la parole, comme pour rectifier et préciser les choses…Comme il se doit c'est ce policier qui, malgré la multiplicité et la complexité des témoignages, apportera la solution. En tout cas ces différentes interventions révèlent le racisme ordinaire, la peur de l'autre… Et puis à Rome comme dans toutes les capitales du monde sans doute, on est toujours l'étranger de l'autre, même entre nationaux. Là aussi il y a un « nord » et un « sud » et les querelles de clochers ne manquent pas. Et d'ailleurs, au cours de leur histoire, les Italiens eux-mêmes ont été des immigrés, victimes de l'intolérance et du rejet des habitants du pays qui les « accueillait ». Ils sont maintenant dans le rôle du pays « accueillant » et c'est pour eux l'occasion de tirer les leçons de leur expérience. La diversité est incarnée par le nombre d'intervenants, pas moins de dix, depuis l'épicier bangladeshi, la bonne sud-américaine, la concierge napolitaine, l'étudiant hollandais, le professeur de faculté et j'en passe. Chacun donne sa version des faits et surtout à la couleur de son esprit ce qui laisse évidemment la place à la mauvaise foi, aux idées reçues, à l'ignorance des cultures, le repli sur soi, au rejet de l'autre...Tel est sans doute le message délivré par l'auteur qui trouve ici un cadre romanesque bienvenu puisque, comme lui, Amédéo est un algérien immigré en Italie. J'y vois personnellement une manière de catharsis



J'ai apprécié l'écriture fraîche, entrecoupée de riches références culturelles, de l'algérien Amara Lakhoust dans cette enquête à la fois policière, sociale mais également satirique et ce d'autant plus qu'il l'a écrite d'abord en arabe pour ensuite la transcrire en italien puis la faire traduire en français. A en croire l'auteur, l'Italie ne serait pas vraiment une terre d’accueil ! Et puis après, je ne suis pas bien sûr qu'en général on aime voir son pays envahi par des étrangers. La France elle-même, dont la réputation est d'être un « melting-pot », fait de tolérance et d'acceptation de l'autre n'a pas toujours, au cours de son histoire, fait montre de cette ouverture qu'on lui prête, l'amnésie étant la propre de l'espèce humaine.



Ce court roman, par ailleurs primé a fait l'objet d'une adaptation cinématographique et je serai volontiers attentif à l’œuvre de cet auteur.



©Hervé GAUTIER – Mars 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Lien : http://hervegautier.e-monsit..
Commenter  J’apprécie          70
Querelle autour d'un petit cochon italianis..

3ème livre de l'auteur du "choc de civilisation ...". Le titre est toujours à ralonge, mais cette fois-ci les intrigues et les thèmes sont multiples. Il se lit sans ennui et d'une traite, mais il pêche par son ambition de vouloir traiter trop de sujets : émigration italienne vers l'Europe, immigration interne du Sud vers le Nord, immigration actuelle, le poids des traditions familiales du Mezzogiorno, l'emprise de la Mafia, les comités de soutien de la cause animale, de l'Italie éternelle ou des musulmans, la rénovation urbaine et la presse et sa recherche du scoop. Bref il charge trop la barque, ma peut-être est-ce volontaire pour montrer la superficialité de notre quotidien qui préfère les clichés à la complexité de la vrai vie.
Commenter  J’apprécie          70
Divorce à la musulmane à Viale Marconi

Double narration pour ce roman avec d'un côté un italien spécialiste de langue arabe qui se retrouve entraîné dans une mission anti-terroriste en plein coeur de la ville éternelle en se faisant passer pour un immigré tunisien. Et de l'autre côté une jeune égyptienne, mère de famille, émigrée, musulmane pratiquante ET féministe par certains aspects. Combo gagnant pour ce roman court mais très drôle qui parle d'immigration, des difficultés à s'integrer dans un pays qui n'est pas le sien,des droits de la femme dans l'islam, de la montée des idées radicales et racistes ( chez les italiens comme chez les immigrés ). Une réflexion de société que j'ai trouvée assez juste et bien équilibrée. Pas de jugement de valeur, seulement des constats. Mais ces constats sont déjà édifiants.

Une belle lecture, inattendue mais marquante.
Commenter  J’apprécie          60
Choc des civilisations pour un ascenseur Pi..

Quel plaisir de lecture ! La même histoire racontée par tous les témoins. Mais qui a pu tuer dans l'ascenseur de l'immeuble de la place Vittorio ce raciste immonde ? Et qui est véritablement Amédéo le principal protagoniste ?



La fin m'a un peu désorientée, j'aurais imaginé tout autre chose, mais un réel bonheur. N'hésitez pas, foncez lire ce bref roman, dont il existe une version française.
Commenter  J’apprécie          40
Choc des civilisations pour un ascenseur Pi..

Il n'est pas toujours aisé de suivre une histoire lorsque les personnages sont si nombreux et interviennent si peu. L'auteur a su faire en sorte que le lecteur ne soit pas dépaysé. D'abord, il évoque les personnages qui vont intervenir avant qu'ils le fassent (sauf le premier, bien sûr), et continue de parler d'eux ensuite. De ce fait, on a l'impression de bien les connaître.

En outre, il raconte certaines anecdotes de différents points de vue, et s'en tire très bien, ravivant ainsi l'intérêt du lecteur.



L'énigme posée n'est pas tant «qui a assassiné celui qui se faisait appelé le gladiateur(» que «qui est Amedeo?». Qui est-il moralement. En effet, il est entouré d'une part de mystère. L'énigme sera résolue, et rien ne sera bâclé. Mais la fin laissera le lecteur avec une question.

J'ai apprécié que la fin ne révèle pas que l'un des personnages est tout le contraire de ce qu'on pense au long du roman. Cela aurait été trop facile, et indigne d'un roman si réussi.

[...]

Lire la suite sur:
Lien : http://www.lalivrophile.net/..
Commenter  J’apprécie          40
Divorce à la musulmane à Viale Marconi

Une découverte pour moi que cet auteur et vraiment je suis très agréablement surprise tant par la forme que le fond. L'histoire est originalement, bien construite. Avec beaucoup d'humour, de réalisme, l'auteur nous plonge directement dans l'univers des réfugiés en Italie. Vous me direz il n'y a rien de drôle à ce sujet, eh bien c'est là la puissance de cette plume qui m'a séduite. Car il en a ressorti une histoire à lire jusque la dernière page pour comprendre justement l'humour, voir la farce .. Mais je n'en dit pas plus, il est à lire tout simplement !
Commenter  J’apprécie          30
Choc des civilisations pour un ascenseur Pi..

L'immigration en Italie est un phénomène récent. La littérature migrante italienne (oeuvres littéraires d'immigrés écrites en langue italienne, acquise très souvent depuis la migration) est foisonnante depuis les années 1990; ceci constitue un cas unique en Europe, puisque Ben Jalloun et Rushdie ne peuvent pas être inscrits tout à fait dans le même cadre dans la littérature française et anglaise respectivement.

Ce roman, cependant, constitue une exception à plusieurs égards: son auteur est le premier (sauf l'Albanaise Ornela Vorspi, vivant désormais à Paris) qui est traduit en français par les seuls mécanismes de l'industrie de l'édition (ou par ses seuls mérites); le roman a été le premier best-seller du genre littéraire en question; il a paru en-dehors de toute "pression" médiatico-politico-éditoriale, à l'encontre d'autres cas que cette littérature a déplorés.

Je me permets de citer un extrait d'une communication universitaire, qui concerne cet ouvrage:

"... l’excellent roman d’Amara Lakhous 'Scontro di civiltà per un ascensore a piazza Vittorio' (2006) qui, pour la première fois dans la littérature migrante, a obtenu une acclamation du public outre les reconnaissances de la critique (notamment par le prix Flaiano 2006). Il s’agit d’un polar dont le principal suspect est l’énigmatique héros Amedeo, unanimement aimé par les habitants du quartier et de l’immeuble dans l’ascenseur duquel a eu lieu le meurtre, mais dont l’identité et l’origine étrangère restent douteuses jusqu’aux dernières pages, tout comme la raison de sa soudaine disparition ainsi que l’identité et le mobile du véritable assassin. Le suspense se fonde justement sur les multiples méprises et les fausses perceptions d’« étrangéité » par chacun des personnages immigrés et italiens qui, successivement tout au long des 11 chapitres, disent leur « vérité » sur l’ascenseur, dans leur déposition absolutoire d’Amedeo – alias l’Algérien Ahmed. Amedeo-Ahmed intervient après chaque chapitre, afin de rectifier certaines méprises et préjugés réciproques ; mais surtout par un hurlement de loup, un « ululato » qui représente sa tentative de se libérer de sa propre mémoire opprimante, d’un passé de sang, d’une identité refoulée et remplacée par une intégration inconditionnelle à l’italianité, notamment à la langue italienne (son « lait ») et à la ville de Rome (la « louve »). Autant la rationalité de son intégration est verbale, autant l’horreur de son passé pré-migratoire et les contradictions identitaires qui le hantent passent par cette plainte nocturne, insoupçonnée de tout le monde."

Commenter  J’apprécie          30
Divorce à la musulmane à Viale Marconi

C'est la rencontre entre le sicilien Christian Mazzari recruté pour débusquer une filière terroriste et une égyptienne Safia/Sofia.



Par Issa/Christian Mazzari nous avons une photographie de l'immigration en Italie.





Par Safia/Sofia nous entrons dans l'univers d'une femme rêvant d'émancipation mais entravée par son mari. Une égyptienne pour qui l'Italie est synonyme de liberté mais se rend compte qu'elle en est exclue car enfermée par son mari. Cette femme garde sa curiosité. Elle veut s'intégrer en Italie. Ce qui l'intéresse c'est d'en apprendre davantage du pays où elle vit. C'est même une priorité au dessus de suivre Al Jazira et compagnie.



Les histoires de ces personnages sont aussi un prétexte pour l'auteur de faire des mise au point pour défaire les préjugés, les fausses idées du monde arabo-musulman. Les préjugés sont plus difficiles à défaire qu'un atome selon Einstein. Mais l'auteur y parvient avec beaucoup de subtilité, d'humour, et d'érudition. C'est un roman de genre populaire qui parvient à faire passer des informations . Un autre regard sur des sujets qui occupent quotidiennement l'actualité. Mais vraiment pas ennuyeux. Au contraire, la narration est captivante. L'écriture est fluide. On rit parfois, on a des frissons d'autres fois. On y apprend. Le livre n'est pas très gros mais il est rempli d'idées sur l'immigration, l'islam;, le monde arabe, les femmes; l'Italie, l'Occident mais avec un regard terriblement amoureux de la liberté et jetant à bord les bêtises d'où qu'elles viennent. Un très bon moment de lecture. Il me donne envie de lire son premier livre Choc des civilisations pour un ascenseur Piazza Vittorio. De l'intelligence et de l'humour qui nous offre une belle pause au milieu de cet époque de discours simplistes voulant monter les uns contre les autres.
Commenter  J’apprécie          30
Querelle autour d'un petit cochon italianis..

N°940– Juillet 2015



Querelle autour d'un petit cochon itilianissime à San Salvario – Amara Lakhous – Actes Sud.

Traduit de l'italien par Élise Gruau.



C'est l'histoire d'un journaliste italien, Enzo, qui devrait être à Turin en train de faire son métier mais qui est à Marseille avec une jeune et jolie finlandaise, Taïna, avec qui il espère bien coucher. Il reçoit un appel téléphonique de son rédacteur en chef l'informant que quatre albanais ont été assassinés selon le même « modus operandi ». Pour ne pas lui avouer son escapade marseillaise il invente toute une histoire abracadabrante selon laquelle ces meurtres ne seraient qu'un début dans la lutte à mort que se livrent les clans roumains et albanais et bien sûr ce scoop se retrouve en « une » du journal. Sauf que, quand on commence à mentir d'une façon aussi grossière, c'est rare si cela en se retourne pas contre le menteur. L'histoire s'emballe donc et pour faire bonne mesure on évoque une (ou plusieurs) « gorge profonde » et le « Watergate », le tout sur fond d'immigration, de fantasmes médiatiques. C'est l'occasion pour l'auteur de se livrer à une critique du journalisme autant que de la société italienne qui s'est constituée avant tout d'immigration intérieure, les Italiens du Sud remontant vers le nord pour y chercher du travail.



Et le cochon dans tout cela ? Il se prénomme Gino, il est supporter de la Juventus (eh oui) et c'est l'animal de compagnie de Joseph, un immigré nigérian du quartier populaire de San Salvario où habite Enzo et qui attend de recevoir sa famille au titre du rapprochement. Jusque là rien à redire, sauf qu'une main anonyme a décidé de lâcher le goret dans la mosquée du quartier et de filmer la scène, histoire d'y mettre un peu d'animation. Tout le monde s'y met pour protester mais Joseph qui jure n'y être pour rien, reste cloîtré dans son appartement avec Gino et ne fait confiance qu'à Enzo, rebaptisé « conciliateur », pour débrouiller tout cela. Mais voila, nous sommes en Italie et dans ce pays, il y a un personnage incontournable, « la Mamma » et Enzo en a une lui aussi, évidemment, qui l'appelle quotidiennement au téléphone depuis la Calabre où elle vit, autant dire du bout du monde ! Objectif de tout cela : marier enfin son fils de 37 ans. Et pour faciliter son projet, elle a des espionnes qui lui rendent des comptes précis au quotidien, jusque dans les moindres détails.



Ces trois moments semblent étrangers les uns par rapport aux autres Que nenni ! Nous sommes en Italie, je crois l'avoir précisé déjà, et que serait ce pays sans le foot-bal, la cuisine, la chanson, la mafia et ses « repentis » et bien entendu l'amour. Quant au quartier de San Salvario, il est le carrefour de pas mal d'ethnies et de religions et cette histoire de cochons va miner la paix sociale.



C'est aussi pour l'auteur, d'origine algérienne mais Italien d'adoption, de critiquer cette société italienne qui s'est faite elle-même d'apport de différentes provinces de ce pays sur lequel lorgnent, maintenant les immigrés de toutes nationalités.



C'est ironique, plaisant à lire [la traduction y a sans doute sa part], parfois même cynique, il y a dans ce texte toute la comédie italienne contemporaine que nous aimons. Je trouve cependant l'épilogue un peu décevant.





Hervé GAUTIER – Juillet 2015 - http://hervegautier.e-monsite.com
Commenter  J’apprécie          32
Divorce à la musulmane à Viale Marconi

Christian Mazzori, jeune sicilien interprète arabe auprès des tribunaux, est convoqué par la police anti-terroriste romaine pour infiltrer un réseau islamiste de la capitale italienne et déjouer des attentats présumés. 



Mais Christian est italien, d'ascendance tunisienne, soit, mais sicilien, amateur de la Juve et même s'il parle arabe couramment, il va devoir oublier sa langue maternelle - l'italien - pour infiltrer au mieux Little Cairo.



Safia, jeune égyptienne est arrivée à Rome avec sa fille pour retrouver son mari, soit disant architecte mais en fait aide-pizzaïolo ...



Ce roman donne tour à tour la parole à Christian / Issa et à Safia / Sofia, et se lit comme un rapport d'étonnement des deux jeunes gens sur la vie des immigrés musulmans dans la ville Eternelle.



Drôle, enjoué, anti-intégrismes de tous bords, j'ai grandement apprécié ce roman et je m'en vais essayer de dénicher d'autres romans de cet auteur algérien qui a longtemps vécu à Rome et qui la décrit si bien ... qu'il m'a donné envie d'y retourner pour découvrir ce quartier !   



 
Lien : http://les.lectures.de.bill...
Commenter  J’apprécie          20
Choc des civilisations pour un ascenseur Pi..

Un très bon livre

L'histoire se passe à Rome, à Piazza Vittorio, un quartier multi ethnique. Un homme est retrouvé mort dans l'ascenseur de son immeuble, objet de discorde pour les habitants de l’immeuble. Les soupçons se portent aussitôt sur Amedeo, qui a mystérieusement disparu.

Un à un, les habitants de l'immeuble livre leur "vérité" sur Amedeo, un jeune homme que tous apprécie. C'est l'occasion pour chacun d'exprimer son opinion et ses préjugés.

L'auteur nous livre également le point de vue d'Amedeo à travers des passages de son journal intime.On découvre alors que ce n'est pas que le sympathique jeune homme que nous décrivent ses voisins, qui est toujours là pour aider les autres et prêter une oreille attentive à leurs plaintes ; mais c'est un homme qui cache en lui une grande souffrance, qui est tourmenté par son passé qu'il tente en vain d'oublier. Il change son nom pour celui d'Amedeo et apprend l'italien jusqu'à le parler parfaitement pour s'oublier lui-même.



Ce livre aborde la question du racisme, de la cohabitation entre différentes cultures et de la peur de l'autre. Il y a racisme de la part des Italiens envers les étrangers bien sûr, mais aussi entre Italien du Sud et du Nord, racisme qui se nourrit de préjugés comme "les étrangers vendent de la drogue" ou "les Italiens du Sud sont fainéants".

Ce roman aborde également le thème de la solitude. Amedeo se sent malgré lui loin de son pays, de sa famille, de sa mère, et surtout pendant les fêtes religieuses. Une de ses voisines, Elisabetta Fabiani, s'attache à son chien pour combler le vide laissé par la mort de son mari et le départ de son fils; Enfin Maria Cristina, la femme de ménage péruvienne, mène une vie des plus solitaires, elle qui tient toute la journée compagnie à une vielle dame et ne sort que pour faire les courses.

Ce roman nous questionne aussi sur qu'est ce que la vérité ? Chaque personnage est amené à livrer ce qu'il pense être la vérité sur Amedeo tandis que ce dernier confie détester la vérité. "Qu'est ce que le silence ? Est-ce utile de parler ? Existe t-il d'autres façons de dire la véité, sans remuer les lèvres ?" s'interroge amedeo quand il voit son ami Perviz se coudre les lèvres suite au refus de sa demande d'asile politique. "Qui détient la vérité ? Ou plutôt, qu'est ce que la vérité ? La vérité se dit-elle avec des mots ? Perviz a dit sa vérité avec la bouche cousue, et son silence a parlé.

Aujourd'hui, ma haine de la vérité a grandi avec ma passion pour le hurlement."

Amedeo hurle la nuit pour se libérer de son passé qui l'oppresse, pour lutter contre cette vérité terrible qui l'écrase.
Commenter  J’apprécie          20




Acheter les livres de cet auteur sur
Fnac
Amazon
Decitre
Cultura
Rakuten

Listes avec des livres de cet auteur
Lecteurs de Amara Lakhous (97)Voir plus

Quiz Voir plus

A la votre! Les empoisonneuses.

Lucrèce --------- , célèbre empoisonneuse, est dans la pièce de Victor Hugo une femme aussi monstrueuse qu'émouvante, transfigurée par l'amour qu'elle porte à son fils caché, à qui elle n'ose avouer qu'elle est sa mère (portrait contesté aujourd'hui). Quel est le nom de cette funeste famille?

Borgia
Bellini
Médicis

10 questions
408 lecteurs ont répondu
Thèmes : poisons , femmes , littératureCréer un quiz sur cet auteur

{* *}