Amartya Sen

Ce livre est vraiment remarquable pour qui ne connaît pas ou ou peu cette zone géographique et les tensions politiques, les courants de pensée qui traversent la société indienne.

En l'ouvrant, j'avais peur de croiser le discours économique d'un prix Nobel, mais il n'en est rien. En cinq parties distinctes, il retrace son parcours, sa vie.

L'Inde est, pour beaucoup d'occidentaux, un peu le point aveugle de notre perception de la géopolitique, peut être parce que ce doit être un des rare pays de cette importance à ne pas trop défrayer la chronique.

Pas encore sommé de courber l'échine par les états unis et leurs valets (dont la France) l'Inde est donc moins présente dans notre actualité alors que ce vaste territoire présente une richesse incroyable, une géographie remarquable et une diversité culturelle foisonnante.

C'est tout cela qu'il y a dans cette autobiographie. Intelligemment, il nous raconte son histoire (pas par ordre chronologique, il y a de nombreux va-et-vient qui rendent parfois la lecture difficile), sa scolarité, ses rencontres, son cancer, la genèse de sa pensée et les influences qui ont forgé l'homme qu'il est devenu.

Et on s'immerge dans ces noms difficiles à retenir, on croise (on découvre pour moi) Rabindranath Tagore, le poète fondateur de l'école de Santiniketan, si importante dans le développement du jeune homme et de sa famille.

On passe d'un fleuve à l'autre. de Padda (forme bengalie du sanskrit Padma, qui signifie « lotus »), le plus grand des deux bras du célèbre Ganga, notre « Gange » qui traverse les antiques cités du nord de l'Inde, notamment Bénarès et Patna au Bhagirathi qui longe Calcutta...

Dépaysement garanti, questionnement induit.

Ce petit recueil d'Amartya Sen est une bonne et rapide introduction aux notions de justice et d'éthique économique si chères au prix nobel d'économie 1998. On y aborde entre autres la notion de "Capabilité" comme principe sur lequel devrait se fonder tout jugement de justice économique selon l'auteur. On y aborde également la notion d'utilitarisme comme principe fondamental. Cependant, je suis un peu déçu que les concepts complémentaires et fondamentaux tels que l'égalitarisme ou les pensées de l'école libertarienne soient très peu ou pas converts. Aussi, le derniers tiers du livre invoque d'avantage des idées de politique économique sans vraiment faire le lien avec la notion de justice et de pauvreté qui sont les princaux thèmes du recueil. Quelques sections sont mêmes consacrées à tes thématiques très personnelles, telles que les circonstances du décès de sa première épouse....bref, on s'éloigne franchement du fil directeur thématique du livre.



Bien que la lecture en soit plus longue et complexe, j'ai de loin préfère son livre intitulé "L'idée de justice" au éditions Flammarion, plus complet et qui compare les différentes écoles de pensées. Reste que ce petit recueil est une bonne introduction aux idees de ce grand penseur du développement économique et de la justice sociale.

Pour chacun d'entre nous, il y a eu des livres où il y a eu un avant et un après.

Tel est ce que j'ai vécu avec "Identity and violence" d'Armatya Sen.

J'ignorais à l'époque qui était l'auteur.

J'ignore encore pourquoi j'ai lu ce livre, en édition anglaise.

Mon souvenir attache à ce livre mon retour en France d'un voyage dans le Tamil Nadu et le Kerala, le besoin de prolonger une simplicité et une clairvoyance dans laquelle je venais de baigner.

J'ai rencontré une pensée belle, limpide, vivante -oserais-je, salutaire - logique, sereine et de surcroît pourvue d'humour.

J'ai eu la chance inifinie d'assister à une conférence d'A. Sen lors d'un événément organisé par l'AFD.

Je lui ai même écrit, telle une groupie.

Evidemlent, vous n'êtes pas obligé de tomber - un peu - amoureux.

Mais ce livre est un bienfait.

Un beau livre intelligent, ou Sen souligne qu’aucun principe de justice n’est évident par lui-même, à plus forte raison lorsqu’on ne dispose que d’une information très limitée sur la question. Cela porte à réfléchir.

Connaissez-vous le nom de cet auteur ? il y a peu de chance ! ..... il reçut pourtant le prix Nobel d'économie en 1998 . Seulement une foultitude d'experts bidons colonisent les médias , qui par conséquent ne crachent pas dans la soupe , et dont nous avalons les couleuvres puisque on nous dit qu'ils sont experts .Est-ce que ces bavards là nous avaient prévenus de la crise financière de 2008 ? ben non ! Bizzare ? donc était-ils si experts que ça ou toutous médiatiques ? lecteurs , je vous fais juges

Recueil de 16 articles écrits entre 2000 et 2004, ayant tous traits à l'Inde, son histoire, sa complexité, sa richesse culturelle, on y croise aussi, et c'est bien compréhensible, des thèmes majeurs de l'auteur (inégalités de genre, pauvreté et faim, démocratisme), que Sen a eu la gentillesse (et c'est assez rare pour le signaler, quoique cela devrait être normal quand on respecte ses lecteurs) de retravailler un peu pour cette édition, de manière à éviter certaines répétitions et bien que l'objectif ait été imparfaitement atteint.



Sen, en indien professant en “Occident”, … < la suite sur (PdB) >
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De Santiniketan à Cambridge, Amartya Sen nous embarque dans un voyage passionnant.

Le livre nous permet de mesurer toute la finesse de son regard sur l'économie et plus largement sur le monde.

Un ouvrage d'actualité tant les divisions entre hindous et musulmans dans l'Inde des années 50 résonnent avec le présent.

On ne se lasse pas de la description de ses rencontres avec les grands penseurs de son époque (Sraffa, Dobb, Hobbeshawn, Samuelson..) qu'ont (re)découvre sous un angle nouveau.

De garçon passionné de sanskrit à "Prix Nobel", Amartya Sen n'a jamais perdu sa curiosité et son altruisme profond. Au delà d'être un "citoyen du monde", il restera incontestablement l'une des plus grandes figures de pensée économique.

Un ouvrage palpitant que je recommande à tout lecteur !

Dans ces "Mémoires" Amartya Sen expose les déterminants et les étapes de la construction de sa pensée depuis son enfance jusqu'aux premières années de sa vie d'adulte et de professeur d'économie, bien avant les travaux qui l'ont rendu célèbres sur la pauvreté et sa théorie des "capabilités", même s'il fait parfois des digressions vers le présent.



Son enfance a été celle d'un enfant précoce, né au sein d'une famille d'intellectuels et d'hommes et de femmes engagées socialement et politiquement dans l'Inde d'avant la partition. Sa famille est proche de Tagore. Son récit le fait apparaitre tout jeune déjà porté aux discussions intellectuelles et aux sujets de société. Il bénéficie d'une éducation soignée dans les meilleures écoles. Il nous livre peu de choses très personnelles mais apparait profondément marqué par deux événements historiques majeurs : la famine en 1943 et la partition de l'Inde avec la création du Pakistan avec les troubles et les émeutes liés et par un évènement personnel, son cancer alors qu'il est encore au lycée. Passionné d'abord par les mathématiques et l'étude du sanskrit, il se dirige vers l'économie et vient poursuive son éducation à Cambridge.



Toute la présentation insiste sur le rôle essentiel de ses lectures - le chapitre sur sa lecture de Marx m'a particulièrement intéressée - mais surtout de ses rencontres et des discussions qu'il a eu la possibilité d'avoir avec toutes sortes de personnes toujours présentées comme passionnantes ou stimulantes qu'il s'agisse de membres de sa famille, de proches, d'amis, de confrères et étudiants dans diverses disciplines.



Sen a vécu ses années de jeunesse dans un environnement privilégié d'un point de vue économique mais surtout d'un point de vue intellectuel. Très jeune et dès ses années d'étude, il a eu l'occasion de rencontrer des personnes ayant des responsabilités importantes et qui compteront dans la recherche, dans divers gouvernements ou organismes internationaux. Nous savons peu de ses expériences personnelles, qui pourtant sont aussi fondatrices d'une réflexion et d'une construction intellectuelle, sauf à penser qu'il n'était qu'intellect. Pour lui ces discussions ses échanges semblent le socle de la construction de sa pensée. Une part

très importante est attribuée à son collègue Piero Sraffa, un proche de Gramsci, à Eric Hobsbawn et Maurice Dobb.



Amartya Sen apparait également comme quelqu'un de très courtois, amical qui peine à avoir la moindre opinion négative sur qui que ce soit, ni ne tient aucun propos blessant. Cela constitue une de ses forces : considérer les positions contraires à ses propres thèses comme tout aussi valables que les siennes et s'y appuyer pour avancer ; être capable d'écouter les critiques et s'en servir. Tout au plus exprime t-il vers la fin de l'ouvrage un léger agacement pour les querelles de chapelle du microcosme de Cambridge.



Enfin, en plus de Marx, Sen expose les lectures qu'il a pu faire de certains grands penseurs dans des domaines divers mais aussi les discussions qu'il a pu avoir avec eux : Adam Smith, Bentham, John Rawls, Kenneth Arrow, Tagore, Samuelson, Hume et comment ils ont influencé sa pensée.

Je suis arrivé à Amartya Sen, très connu dans le cercle des économistes (je n'en suis pas un) grâce à un livre écrit par Pierre-Noël Giraud : "L'homme inutile". Pierre-Noël Giraud parle aussi de John Rawls et son livre seminal "La théorie de la Justice", que je mets aussi dans ma liste de livres à lire.



Obs : Je précise tout de suite que Pierre-Noël Giraud a beaucoup travaillé sur les problèmes d'inégalité et ce livre est un petit bijou, une approche tout à fait originale du problème. Je recommande aussi : "L'inégalité dans le monde".



Mais revenons à Amartya Sen. Il a eu le prix Nobel en Economie en 1998. Ce livre reporte le contenu de deux de ses conférences faites bien avant de recevoir le prix Nobel.



C'est une explication simplifiée de ses idées. Il revient sur la notion de liberté et ses deux variantes : libertés positive et négative. La différence, il donne comme exemple, si vous ne pouvez pas faire du jogging dans un parque parce que vous êtes handicapé, il s'agit d'une limitation dans votre liberté positive. Par contre si vous ne pouvez pas le faire pour des raisons de sécurité (chemin mal fréquenté par des voleurs, ...), c'est une limitation dans votre liberté négative.



L'idée de Amartya Sen est de privilégier la liberté des gens par des "capabilities", en les habilitant (par la formation, l'emploi, la santé, ...) à exercer ce qu'ils veulent avec leurs capacités. L'aide sociale excessive ne porte des résultats qu'à court terme et il faut la renouveler en permanence, et les maintient dans un état de dépendance (atteinte à leur liberté).



La deuxième partie de ce livre commence par un hommage émouvant à son épouse récemment (à l'époque) décédée prématurément.



Pr contre, il est vrai que ce livre est assez court (40 pages d'introduction et environ 80 pages par lui-même) et ne donne pas une idée complète de sa pensée.



La première partie a été traduite par Monique Canto-Sperber (philosophe, ancienne directrice de l'Ecole Normale), qui a écrit "La fin des libertés". Elle en parle de ces idées, mais si j'avais lu ce petit livre avant, la lecture de "La fin des libertés" m'aurait été plus productive.

Bof

Ce livre est très succinct: 80 pages. C'est la deuxième partie qui m'a intéressé et donc seulement 40 pages. On peut résumer ce livre assez facilement: La démocratie est universelle et pour qu'elle fonctionne il faut que le débat s'instaure entre les citoyens. Je pense qu'il existe mieux comme livre sur le sujet.

Dans un style limpide, Amartya Sen nous présente les inégalités énormes dans l'Inde de 2010 : plus de 40 % des enfants souffrent de sous-nutrition, seuls 16 % bénéficient des apports recommandés en vitamine A. Si le PIB de l'Inde a dépassé celui de la France, 200 millions d'habitants ne sont pas raccordées à l'électricité et une grande partie de la population rencontrent des coupures fréquentes.



Amartya Sen affirme que la presse est en partie fautive de cet état de fait : à peine 2 % du volume des journaux traite ainsi des difficultés des plus pauvres.



Quelques éléments d'amélioration toutefois comme un programme d'alimentation subventionnée et des repas gratuits aux enfants scolarisés.



Un livre intéressant, plus orienté sociologie économique qu'économie pure.

Pas adepte de ce genre de sujet, je me suis tout de même laissé aller à le lire. Et j'en ai appris des choses. Un apprentissage rendu facile par l'écriture claire de l'auteur. Un bon bouquin!