"La fin de la musique est de nous charmer et d'éveiller en nous divers sentiments."
Cette définition générale, due à Descartes, est peut-être l'une des plus justes qu'on ait faites de l'« art de musique », en un temps où la musique avait encore le pouvoir d'intéresser les philosophes. Car, en cette matière, notre compatriote pense et agit comme ont agi et pensé tous les penseurs d'autrefois, et, volontiers, il eût souscrit à la parole de Socrate, que l'époque où nous vivons trouverait sans doute rude et grossière, si l'on ne savait en pénétrer la « moelle substantifique ».
La syringe est cet assemblage de tuyaux sonores, de grandeurs proportionnées et progressives, que l'on nomme aussi « flûte de Pan », assez improprement sans doute, car ses tuyaux sont ceux du chalumeau rustique, caractérisés par une languette vibrante : ce sont des anches.
A Rome, au moment même où Grégoire remplissait de telles fonctions, des coutumes assez singulières avaient à ce sujet envahi la cléricature romaine. Pour s'assurer le concours de belles voix dans l'exécution de ces chants difficiles, et pour ne pas rompre avec l'usage liturgique qui confiait ces pièces aux diacres, on promouvait au diaconat de simples chanteurs doués d'un bel organe, sans se mettre en peine de savoir s'ils avaient les qualités suffisantes à faire un ecclésiastique.
Les tout premiers débuts de l'établissement du christianisme sont une phase toute judaïque de son histoire ; c'est le mosaïsme arrivé à sa perfection par l'apparition du Messie, et destiné, dans la primitive pensée des apôtres, à Israël rénové.
A travers la Diaspora, la plupart des synagogues reçurent ainsi la doctrine du Maître Jésus, donnant naissance à des centres chrétiens.
Le récit des origines de l'orgue commence un peu à la manière d'un conte, en des temps qu'un lointain recul nous fait paraître proche des époques fabuleuses, là-bas, sur les rivages orientaux de la Méditerranée, parmi les héritiers gréco-égyptiens des antiques Pharaons.
Les études et les recherches d'histoire musicale faites depuis un demi-siècle semblent reculer de plus en plus les lointains de notre art. Voici vingt-cinq ans à peine que la musique vocale de la Renaissance nous est pleinement révélée, et l'un de ses modernes apôtres en qualifiait encore les maîtres du nom de « primitifs ». Rien n'est ici moins exact que ce terme. L'étude de compositions ignorées, de théoriciens à peine connus jusqu'alors, a déchiré les voiles qu'une ignorance extraordinaire avait tendus devant nous : l'art du XVIe siècle, qui paraissait archaïque à notre génération à ses débuts, fut au contraire une réaction contre les suprêmes raffinements de l'école médiévale.
Le chant officiel de l'Église latine est donc celui qui fut réglé par les usages de l'église de Rome; c'est là qu'il mérita le surnom de grégorien.
Les maîtres symphonistes du moyen âge ! Il y a vingt ans, on eût cru à quelque énormité, à quelque naïveté, de lire pareil vocable : la musique de cette époque apparaissait comme à peu près uniquement formée des chants des troubadours et des trouvères, à côté de barbares « diaphonies » ; on concédait cependant que de timides essais de polyphonie avaient eu lieu, mais, songez-y ! par des compositeurs ignorant les « lois » de l'harmonie, ne sachant ce qu'était un accord de trois sons, n'imaginant rien des relations tonales de leur édifice contrapontique aux voix laborieusement entassées !
Quiconque descend au dedans de soi-même comprend ce qu'est la musique. Qu'est-ce donc, qu'une raison incorporée soit mêlée à la vivacité
de notre corps, sinon par une coaptation analogue à l'accord des sons graves et aigus qui forme une consonance ? Qu'est-ce donc, qui réunit entre elles les parties de l'âme formée, selon le sentiment d'Aristote, de rationnel et d'irrationnel? Qu'est-ce donc, que cette âme donne la forme aux éléments du corps ou qu'elle en contienne les parties par une admirable coordination'?
La fin de la musique, est de nous charmer et d'éveiller en nous divers sentiments.
Cette définition générale, due à Descartes, est peut-être l'une des plus justes qu'on ait faites de l' « art de musique », en un temps où la musique avait encore le pouvoir d'intéresser les philosophes.