Amélie Jeannot

Prologue

Mon nom est Amandine Jéargo, j'ai à peine 15 ans. Pourtant, des histoires, celles que les vieilles personnes racontent, hé bien... ces histoires, je pourrais vous les raconter. En effet, je commence à peine à vivre, et cependant, j'ai déjà vécu. La vie m'a montré quelques de ses sourires, et quelques de ses rictus.

Et pourtant, je commence à vivre...

Et pourtant, je crois comprendre !

Ecoutez le récit de mon histoire. Le mystère se dévoile !

Un claquement de doigts retentit. L’instant d’après, Amandine vit apparaître devant elle un confortable fauteuil vert, ainsi qu’une petite table ronde. Elle s’assit donc, se mettant à son aise. Une minute et un claquement de doigts plus tard, la jeune fille vit un vieux grimoire, orné d’une splendide reliure rouge, surgir du plafond et venir se poser sur la table.

— Je me suis permis de joindre une feuille indiquant les pages concernant ce que le Mage Orange vous a demandé. Cela vous sera plus facile.

Amandine ouvrit le livre et trouva effectivement une feuille sur laquelle étaient griffonnés des numéros de pages. L’écriture était fine et élégante. Elle devait certainement provenir d’une petite créature.

— Il vous fallait autre chose ? reprit le bibliothé- caire.

— Oui. J’aimerais savoir... Pourquoi ne pouvez-vous paraître ?

— Cela m’eut étonné que vous ne me posâtes pas la question, déclara la voix, comme fatiguée. Alors je vais vous donner une réponse simple et brève : je suis une créature dont les origines se rattachent uniquement au monde des Sorciers. Vous ne connaissez donc aucune créature de mon espèce, mais vous pourrez me découvrir d’ici la fin de l’année. Je n’ai rien à ajouter. Maintenant, si vous le permettez, je vais me retirer, mademoiselle Nadys.

— Attendez ! cria Amandine. Izertalys, c’est cela ?

— Content que vous vous rappeliez de mon nom. Peu de gens y arrivent... Que voulez-vous ? interrogea le bibliothécaire, dont la voix s’était radoucie.

— Appelez-moi Mélinda, déclara la jeune étudiante, un sourire aux lèvres.

— C’est d’accord. Bonne lecture, Mélinda.

Prologue

Mon nom est Amandine Jéargo, j’ai à peine 15 ans. Pourtant, des histoires, celles que les vieilles personnes racontent, hé bien… ces histoires, je pourrais vous les raconter. En effet, je commence à peine à vivre, et cependant, j’ai déjà vécu. La vie m’a montré quelques de ses sourires, et quelques de ses rictus.

Et pourtant, je commence à vivre…

Et pourtant, je crois comprendre !

Écoutez le récit de mon histoire. Le mystère se dévoile !

« Une Illusion l’a tuée… Le Factice m’a enlevé ce que j’avais de plus cher ».

Cette dernière phrase s’échappa de l’esprit du Mage, sans que celui-ci en eût vraiment conscience. Amandine ferma instantanément son esprit, de peur de déclencher la colère du Mage, s’il prenait conscience de l’information qu’il avait transmise par erreur à son élève.

A présent, à la fois excitée et bouleversée, l’adolescente n’avait qu’une hâte : quitter au plus vite le Bureau des Punis pour rejoindre les jumeaux, afin de leur raconter ce qui s’était passé. Au lieu de céder à son impulsion première, la jeune fille se contint et attendit patiemment que le Mage Orange reprenne ses esprits.

— Je crois qu’il est temps pour toi d’aller déjeuner, lança Mazerfozuhs, l’air quelque peu hagard, en jetant un vague coup d’œil à une minuscule horloge orange en forme de tour, posée sur son bureau. Nous reprendrons cette leçon tout à l’heure.

Seule la chute de la boule de cristal avait suffi à perturber l’entretien du Mage qui, instantanément, avait quitté sa proie des yeux. Cela permit à Patrice de reprendre peu à peu conscience.

Ce qui se produisit alors dépassa tout ce qu’Amandine avait pu imaginer. Au contact de l’objet magique, le feu redoubla d’intensité et forma un visage… un visage terrible et puissant, d’où sortit une voix grave :

« Lolhidas ! hurla le visage enflammé. Lolhidas, tu dois reprendre ta place ! Lolhidas ! »

L’adolescente, pleine de terreur, quitta la pièce à toutes jambes, faisant claquer la porte derrière elle.
— Elle était là ! rugit le chef du Conseil, la voix tremblante de peur et de haine. Elle était là !

Les hurlements du Mage résonnèrent dans tout le corridor, poursuivant Amandine dans sa fuite effrénée. Le cœur battant la chamade et les jambes endolories, Amandine comprit qu’elle devait reprendre sa place.

— Qui était avec elle ? demanda Patrice, avide de savoir.
— Lâche-le ! ordonna Brad à l’adolescent. Je vais vous reconduire tous deux dans vos appartements, et demain, je vous mènerai voir le Mage Orange. Il s’occupera de votre cas.

Puis, il désigna Patrice du regard, et affirma, d’un ton sans réplique :
— Quant à toi, moins tu en sauras, et mieux tu te porteras.

Le responsable de Communauté traîna devant lui les jumeaux astraux et sortit de l’appartement. Patrice, mécontent, referma sèchement la porte. Il ne supportait pas d’être traité avec autant de nonchalance par cet étudiant qui lui inspirait la plus profonde antipathie. Mais cela ne faisait rien. Brad paierait pour cet affront. Patrice disposait des moyens les plus sûrs pour se venger…

La jeune fille et ses camarades avaient ainsi appris, qu’en faisant preuve d’une concentration extrême, que l’on pouvait demander à de simples cailloux de retrouver son chemin. Il fallait pour cela penser de façon intense au lieu dans lequel on voulait se rendre. L’adolescente en avait conclu que, finalement, le Petit Poucet était peut-être un magicien, pour avoir eu recours, par réflexe, aux cailloux, pour retrouver son itinéraire.

Il n’empêche que depuis ce cours, quasiment tous les élèves, exceptés Brad et Lolita, avaient gardé dans leurs poches, un caillou.

— Bonjour ! lança-t-il d’une voix claironnante. Bien dormi ?

Amandine, qui ressentait un mal de crâne tel que sa tête paraissait prête à exploser, dévisagea Mazerfozuhs, l’air hagard.

— J’ai d’excellentes nouvelles à vous annoncer, continua le Mage. Tout d’abord, vous êtes définitivement guérie ! Et l’autre bonne nouvelle, poursuivit Mazerfozuhs, tout en apportant un plateau à la jeune fille, sur lequel se trouvait un petit-déjeuner, est que vous êtes celle qui va rétablir l’Équilibre !

Amandine s’étouffa en buvant son thé et en recracha la moitié.

- Quel enchantement conjurerons-nous pour sceller cet accord ? le questionna Lina en se mettant debout.

- Aucun, Lina... Nous ne devons pas nous sentir contraints. Ce choix est le nôtre.

Touchée par ces paroles, la jeune fille se contenta d'acquiescer. C'était la plus belle preuve de confiance qu'elle avait jamais reçue.

Prologue 3
(Gabriel)

Mon âme est allégée d’un terrible fardeau. J’ai l’impression de renaître, de revivre. L’amour que j’ai cru éprouver pour Sybille m’a aliéné. Depuis mon périple dans la grotte, je me suis affranchi de mes émotions humaines, celles-là même à l’origine de ma faiblesse.

Il est hors de question que je redevienne aussi vulnérable. Jamais plus je n’aimerai, ni me m’adonnerai aux affres de la passion, car j’ai bien failli y laisser tout ce que je suis : à commencer par mon âme et ma magie. Or, j’ai réalisé que mes pouvoirs représentent ce que j’ai de plus précieux.

C’est étrange, car je sens ma magie s’accroître depuis notre arrivée sur cette île. Je la croyais maudite, mais, en réalité, il s’agit plutôt d’une bénédiction. Au début, je ne comprenais pas ce que je ressentais.

A présent, tout s’est éclairci : ma magie change de nature. Elle se transforme, évolue pour faire de moi le plus puissant d’entre tous. J’ai été choisi à ma naissance pour être l’ultime Clé, celle capable de lever l’anathème qui pesait sur l’Autre Terre. Maintenant que j’ai rempli ma mission, il est temps que je me consacre à ma raison de vivre : la magie.

D’ici peu, je deviendrai le roi des Sorciers. Et j’édifierai un Royaume qui fera pâlir d’envie les Fées. Alors, Glavius, Zaberina et tous ceux qui m’ont utilisé tel un vulgaire pion subiront ma colère. Le châtiment que je leur réserve les tourmentera pour le restant de leurs jours.

Ils le méritent. Au fond de moi, je le ressens. Je dois accomplir ma vengeance. Les flammes noires qui ont commencé à remplacer la magie bleu vert qui coule dans mes veines me souffle que là réside l’unique moyen de réaliser mon destin.

Avec l’aide du Maître des Monstres, je sais que rien n’est impossible.