Yves hausse les épaules, à court de mots. Il ne sait pas comment expliquer qu'il y a longtemps qu'il ne s'est pas ennuyé, qu'il ne s'est pas assis un instant pour contempler l'absurdité de la vie ou la futilité de l'occupation humaine ou ce genre de choses déprimantes qu'il ne comprend pas très bien. Lorsqu'il s'assoit sur un banc de parc, c'est pour regarder les gens, peut-être leur inventer des histoires; lorsqu'il est seul, c'est pour voguer doucement sur ses souvenirs, inventés ou pas. Peut-être que ce n'est pas dans sa nature de s'ennuyer.