Bref, tous plus ou moins soûls, nous traversions ces soirées comme des satellites survolant a ville à dix kilomètres d’altitude et carburant au dollar fort et à l’alcool fin. Nous vociférions d’un bout à l’autre de la table, nous éclipsions dans une pièce vide en compagnie des maris ou des épouses des autres, faisions la fête avec enthousiasme et l’exubérance des dieux grecs. Et au matin, levé à 6 h 30 pile, claires d’esprit et optimistes, nous reprenions nos postes derrière les bureaux en acier immaculé des maîtres du monde.