Anaïs M.

Sophia, c’est le genre de fille un peu solitaire, qui n’a jamais eu de vraie histoire d’amour. Là elle te rencontre à mon anniversaire et deux jours après elle se fait prendre en otage par l’autre folle. Elle est à peine réveillée que tu la fait emménager chez toi. Mec pour elle, il n’y a pas eu plus d’un mois entre, mais juste un jour. Alors imagine un peu qu’une meuf arrive et dise : “Allez chéri, ça fait quarante-huit heures qu’on est ensemble, marions-nous” !— Je m’en fous de tes hypothèses ! Pourquoi elle se met à douter, comme ça sans raison ?

Je la plaque contre le mur et la soulève. Je cherche rapidement un préservatif dans mon portefeuille, l’enfile sur mon sexe encore durci et la pénètre. Je la pilonne de toutes mes forces, je ne suis pas là pour faire dans la dentelle. Elle crie de plaisir, ça m’excite davantage et je tape encore plus fort. Après plusieurs dizaines de minutes intenses, nous jouissons enfin. Elle tient à peine debout mais je m’en moque. Alors que je me rhabille, je lui lance : — Alors t’avais prévu quoi après moi ?Elle est assise par terre, dans son entrée et me répond lascivement :— Ma sœur était censée passer, je lui ai dit que je lui renverrai un message pour la prévenir.— Hum, OK… Je te laisse, je dois y aller, réponds-je. Elle acquiesce mais ne dit rien en retour. Je récupère mon portable au fond de ma poche et le rallume. Quatre messages… Tous de Sophia… J’hésite à les lire. Je n’imagine même pas dans quel état elle se mettrait si elle savait ce que je viens de faire.

Je ne comprendrai jamais ces filles qui font comme si elles n’avaient aucune envie, comme si jamais elles ne céderaient à nos avances. Et pourtant dès l’instant où on leur dit « Allez bébé on est ensemble » elles se lâchent et disent « oui » tout de suite. Alors que je défais le bouton de son jean, elle stoppe ma main et descend de moi. « Eh merde ! » pesté-je intérieurement. Je savais que j’y allais sûrement trop vite, mais comme on dit, qui ne tente rien, n’a rien. Elle lève les yeux, regarde Markos toujours de dos, et me le désigne. « Finalement je n’allais peut-être pas trop vite, il y a juste quelqu’un d’autre et elle ne veut pas trahir sa réputation de petite sainte » me dis-je avec soulagement. Je lui fais un clin d’œil et la tire de nouveau sur moi.

J’ai un peu de mal à comprendre comment un type comme lui a voulu de moi. Ce n’est pas que je me dénigre. Mais j’ai bien vu le genre de filles qu’il fréquentait et je suis l’opposé. Cette fille qui était en larmes, l’autre soir, était tout mon contraire. En général les mecs sur qui je flashe ne s’intéressent pas à moi. En même temps, pourquoi un gars au physique d’un top model regarderait une fille avec autant de rondeurs que moi ?— Stop, commence pas ! me sermonné-je à voix haute.J’ai déjà détruit ma dernière relation avec ce genre d’interrogations et toute la jalousie qui pouvait en découler, hors de question de recommencer. Je me concentre sur mes billes de melon pour ne pas penser à autre chose.

Elle se laisse faire, ce que j’apprécie. Je pourrai sûrement en faire ce que je veux, une fois qu’elle sera accro à moi. Cette pensée m’excite un peu plus, et ma queue me fait mal, serrée dans mon jean. Elle le sent et se repositionne en se frottant à moi. Cette fille n’est peut-être pas si prude que ça finalement. Je ne compte pas pour autant arrêter de voir d’autres filles. « J’ai besoin de bien plus qu’un tripotage façon ado pour me combler » me dis-je, tout en lui caressant les fesses. Je jette un coup d’œil à Markos, qui a détourné le regard et fais je ne sais quoi dans la cuisine. J’en profite donc pour tester Sophia. Maintenant qu’elle nous croit en couple, elle se laissera sûrement faire.

Son baiser est passionné et je lui rends avec la même intensité. J’ai l’impression de ne plus toucher terre. Même dans mes rêves les plus fous, je n’aurais jamais pensé vivre quelque chose comme ça.Quand j’étais gamine, je rêvais comme toutes les autres du Prince Charmant. Mais sans que je ne sache pourquoi, cela se finissait toujours mal. Il me quittait, mourait, me trompait. En grandissant j’ai compris que j’étais simplement réaliste par rapport aux autres. Mais aujourd’hui, j’en ai un devant moi et je compte bien en profiter.

Simple mais efficace, voilà ce qui définit Alina. Elle est l’opposée de Sophia. Je sais qu’elle ne va pas chercher à parler, je ne vais pas avoir besoin de discuter pendant dix ans avec. J’arrive, je la saute et je rentre. Les trucs à l’eau de rose, ce n’est vraiment pas mon genre et devoir faire semblant me gonfle. Le pire, c’est qu’au moment où je pense pouvoir la manipuler comme je le souhaite, je me rends compte qu’elle a encore toute sa liberté. En général je m’en contrefous mais avec elle c’est différent. 

Ma jalousie prend le dessus et je commence à me méfier de ma meilleure amie qui pourtant a déjà un homme dans sa vie. D’ailleurs en parlant de lui, depuis que je ne suis revenue je n’ai pas croisé Alan. Je sens la pression monter en moi, je pousse la porte violemment pour la claquer afin de signifier par ce geste théâtrale ma colère, mais René la bloque avec son pied. Il grimace de douleur, la repousse et rentre dans la pièce, bien trop petite pour nous deux.

Jusqu’à aujourd’hui, j’étais persuadée que le coup de foudre n’existait pas, que tout ça n’était que des histoires pour petites filles. Pourtant, sans pouvoir l’expliquer, je suis sous son charme. Dès que nos regards se sont croisés, j’ai eu la certitude qu’il y avait quelque chose. J’ai beau essayer de me persuader que je dois ralentir le rythme car je ne le connais pas, ma tête et mon corps sont en confrontation.

J’essaie à travers ce baiser de lui montrer combien elle compte pour moi. Je m’en fous pas mal de ses manies et elle fera avec les miennes. Ma grand-mère ne connaissait pas mon grand-père avant son mariage et pourtant ils ont toujours bien vécu tous les deux. Alors que là, on a déjà un plus par rapport à eux, ça me fait mal au cul de l’admettre mais je l’aime et je suis persuadé qu’elle aussi.