S'appuyer sur l'aspect universel des émotions vécues par le personnage pour écrire des histoires, par Anaël Verdier
- Je sais pas, Dans, ça ressemble quand même vachement à une mort prématurée. Je comprends l'idée, hein, de se concentrer sur soi, de laisser couler la vie sans s'attarder à ce qu'elle nous fait, d'évincer le désir pour supprimer la souffrance, mais j'ai passé neuf mois à m'anesthésier, cette année, à me droguer de séries et de travail pour ne rien ressentir. C'est quand j'ai recommencé à prendre des risques que j'ai recommencé à me sentir vivante.
"Et si tu te laissais vivre, sans te demander quelle étiquette mettre sur qui tu es, sur ce que tu veux et ce que tu fais ?"
- Parce que l'humain n'est pas fait pour ça. Il est fait pour donner son amour à une personne qui vient le compléter, si tu sépares l'amour en plusieurs, il ne te reste que des miettes pour tout le monde.
Je n'ai pas de plan pour ces réactions. Je les imagine possibles et c'est déjà beaucoup, ça me permet de me préparer à l'impact. Encore, pour qu'il y ait impact, faudrait-il que les mots sortent.
Je ne vois pas passer ce moment au bar, pas parce qu'il est si agréable que le temps s'efface mais parce que je suis dans un tel état de tension que je ne capte rien de ce qu'il se passe.
J'ai l'impression d'être pourchassée par les flics ou qu'il y a un tueur à mes trousses, mais c'est juste le voile de cette vie qui se déchire et qui reste accroché à mon talon.
- On n'est pas dans un film hollywoodien, Nina, il n'y a pas de méchant ni de gentil, seulement des gens qui font de leur mieux avec la vie qui leur est donnée.
Il y a tellement de choses dans le monde auxquelles on ne fait pas attention, et il suffit de sortir un peu de nos routines pour les découvrir.
Comment je m'habille pour ce rendez-vous ? Décontractée et sexy. Je ne veux pas être aguichante mais jolie, avenante mais pas familière.
Rien d'autre. Juste ces trois mots. C'est ma vie. Mes choix et leurs conséquences, et personne d'autre que moi pour les juger. Vertige.