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Citations de Ananda Kentish Coomaraswamy (31)


Le monde moderne a, en fait, abandonné (comme l’a ré­cemment fait remarquer Aldous Huxley) la notion d’une « vie honnête » selon laquelle un homme n’est pas un bon chrétien s’il vit d’usure ou de spéculation, ou un bon bouddhiste s’il fabrique des armes ou des boissons enivrantes. Comme je l’ai dit ailleurs : s’il y a des emplois incompatibles avec la dignité humaine, ou des produits, même lucratifs, qui ne sont pas des biens véritables, ces emplois et ces produits doivent être abandonnés par toute société qui a en vue la dignité de l’en­ semble de ses membres. Un niveau de vie ne peut être pro­prement qualifié de « haut » que s’il est évalué du point de vue de la dignité, et non pas uniquement du point de vue du confort.

Les bases de la civilisation moderne sont si profondément corrompues que même les érudits ont oublié que l’homme a toujours tenté de ne pas vivre que de pain. Platon a écrit qu’« il est contraire à la nature des arts de ne chercher dans l’objet que l’utile en négligeant le but ». Saint Thomas d’Aquin dit que « l’artisan est naturellement enclin par justice à exécuter son travail fidèlement ». Pour saisir jusqu’à quel point l’industrialisme a amoindri le sens de l’honneur et la volonté naturelle de l’ouvrier d’accomplir du « bon travail », il suffit de lire ce qu’a pu écrire Gilbert Murray en parlant des mécaniciens et du personnel qui construit et révise les avions : « Il me semble merveilleux qu’on ait pu rendre un si grand nombre d’hommes dignes d’une telle confiance » ; et encore: « L’Âge des Machines les a faits ainsi pour la premiè­re fois dans l’ histoire. » C’était là une partie de sa défense de la civilisation occidentale dans une lettre ouverte à Rabindranath Tagore. Tout ce que cette abracadabrante histoire d’avions signifie en réalité, bien entendu, c’est que partout où la production est vraiment pour l’usage, et non pas principa­lement ou uniquement pour le profit, l’ouvrier est toujours « naturellement enclin à exécuter son travail fidèlement ». Même aujourd’hui, comme l’a remarqué Mme Handy, « la perfection technique demeure l’idéal de l’artisan des îles Mar­quises ». En Europe, l’instinct du travail bien fait n’a pas été éteint dans la nature humaine, mais seulement étouffé chez les êtres travaillant sans le sens de la responsabilité. (pp. 20-21)
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La doctrine de Platon du relativement beau et d’une Beauté absolue est on ne peut plus clairement énoncée dans le Banquet 210E-211 B :
« À celui qui a été instruit jusqu’à ce point dans la science de l’amour (xà èpcoxixd), considérant les belles choses les unes après les autres selon leur ordre propre, il lui sera soudainement révélé la merveille de la nature de la Beauté, et c’est pour celle-ci, Ô Socrate, que tous ces travaux antérieurs ont été entrepris. Cette Beauté, en premier lieu, est perpétuelle, ne croissant ni ne déclinant, ou augmentant et diminuant; en second lieu, elle n’est pas belle d’un point de vue et laide d’un autre, ou bien belle sous un rapport et en un lieu, et laide à un autre moment ou sous un autre rapport, au point d’être belle pour certains et laide pour d’autres ... mais la Beauté absolue, toujours existant selon une unique forme en elle-même, et telle que, tandis que toute la multitude des choses belles participent en elle, elle n’est jamais accrue ni diminuée, mais demeure impassible, bien que ces choses viennent à l’être et disparaissent ... la Beauté elle-même, entière, pure, non mélangée ... divine, et co-essentielle à elle-même ».
Ce passage est la source de Denys l’Aréopagite pour le beau et la Beauté dans les Noms Divins, ch. 4, lequel à son tour, fait l’objet des commentaires d’Ulrich Engelbert et de St. Thomas d’Aquin.
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Ananda Kentish Coomaraswamy
Chaque maison que nous considérons détermine les six directions de l’espace: le nadir, les quartiers ou angles et le zénith. En vertu de l’analogie entre le temple et l’homme, les pieds sont le sol ou la terre; le corps est l’espace intérieur ou espace atmosphérique et le crâne symbolise le toit ou le ciel. Chaque représentation définit les dimensions respectives de l’homme, du temple et du monde.
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Que ce soit dans le Canon ou dans son interprétation par Buddhaghosa, le Bouddhisme ancien souligne l’impermanence et l’extrême brièveté de la vie en toute condition, en un mot sa précarité en ce sens que « tout changement est une mort » ; et il affirme sans équivoque l’irréalité des « êtres » {saita) et du « moi » (attâ), bien que ces termes soient acceptables quand on les emploie à des fins pratiques, quotidiennes (4).
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Le Brahmanisme ou Hindouisme est la plus ancienne des religions ou plutôt la plus ancienne des disciplines métaphysiques dont nous avons une connaissance complète et précise par des sources écrites et, pour les deux derniers millénaires, par des documents iconographiques. Elle est aussi - et peut-être la seule - une discipline qui survit dans une tradition intacte, vécue et comprise aujourd'hui par des millions d'hommes, dont certains sont des paysans, d'autres des hommes instruits, parfaitement capables d'exposer leur foi, aussi bien dans une langue européenne que dans leur propre langue. Néanmoins, bien que les écrits anciens et récents ainsi que les pratiques rituelles de l'Hindouisme aient été étudiés par des érudits européens depuis plus d'un siècle, il serait à peine exagéré de dire que l'on pourrait parfaitement donner un exposé fidèle de l'Hindouisme sous la forme d'un démenti catégorique à la plupart des énoncés qui en ont été faits, tant par les savants européens que par les Hindous formés aux modernes façons de penser sceptiques et évolutionnistes.
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La psychologie indienne est fondée sur la métaphysique. L’explication en est que tous les systèmes indiens de philosophie sont en même temps des doctrines de salut. En d’autres termes les philosophes indiens ne s’intéressent pas aux faits, ou plutôt aux éventualités statistiques, pour eux-mêmes, mais fondamentalement à une vérité libératrice.
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Dieu est une essence sans dualité (adwaita), ou, comme certains le soutiennent, sans dualité mais non sans relations (vishishtâdwaita). Il ne peut être appréhendé qu'en tant que Essence (asti), mais cette Essence subsiste dans une nature duelle (dwaitîbhâva), comme être et comme devenir. Ainsi, ce que l'on appelle la Plénitude (kritsnam, pûrnam, bhûman) est à la fois explicite et non explicite (niruktânirukta), sonore et silencieux (shabdâshabda), caractérisé et non caractérisé (saguna, nirguna), temporel et éternel (kâlâkâla), divisé et indivisé (sakalâkala), dans une apparence et hors de toute apparence (mûrtâmûrta), manifesté et non manifesté (vyaktâvyakta), mortel et immortel (martyâmartya) et ainsi de suite.

Quiconque le connaît sous son aspect prochain (apara), immanent, le connaît aussi sous son aspect ultime (para), transcendant. Le Personnage qui se tient dans notre cœur, mangeant et buvant, est aussi le Personnage dans le Soleil. Ce soleil des hommes, cette Lumière des lumières, que « tous voient mais que peu connaissent en esprit », est le Soi Universel (âtman) de toutes les choses mobiles et immobiles. Il est à la fois dedans et dehors (bahir antach cha bhûtânâm) mais sans discontinuité (anantaram) ; il est donc une présence totale, indivise dans les choses divisées. Il ne vient de nulle part, il ne devient qui que ce soit, mais il se prête seulement à toutes les modalités possibles d'existence.

Il est d'usage de traiter la question de ses noms Agni, Indra, Prajâpati, Shiva, Brahmâ, Mitra, Varuna, etc., de la façon suivante « ils le nomment multiple, lui qui, en réalité, est un » ; « tel il paraît, tel il devient » ; « il prend les formes que se représentent ceux qui l'adorent ». Les noms trinitaires, Agni, Vâyu et Âditya ou Brahmâ, Rudra et Vishnu, « sont les plus hautes personnifications du suprême, de l'immortel et de l'informel Brahma... leur devenir est une naissance l'un de l'autre, ils sont des participations à un Soi commun défini par ses différentes opérations... Ces personnifications sont appelées à être contemplées, célébrées, et, en dernier lieu, désavouées. (p. 11)
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"J'entends, au cours du voyage de l'esprit à travers l'immensité stellaire, jusqu'au fond de l'abîme sidéral, parmi les Univers-Iles, les nébuleuses spirales, les innombrables Voies Lactées, les millions d'univers qui roulent le long de l'Espace-Temps (...), j'entends résonner encore la symphonie cosmique des mondes qui se succédent, s'éteignent et se rallument, avec leurs âmes vivantes, leurs humanités et leurs dieux, selon la loi de l'Eternel Devenir (...), j'entends Shiva qui danse, dans le coeur du monde..."
Romain Rolland (Avant-Propos)
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Du point de vue indien, on ne peut dire qu’un homme connaît, que s’il connaît par cœur ; ce qu’il doit consulter dans un livre pour se le remettre en mémoire, il n’en a qu’un simple aperçu. Aujourd’hui encore, il y a des centaines de milliers d’indiens qui, quotidiennement, récitent par cœur la totalité ou une grande partie de la Bhagavad Gitâ ; d’autres, plus savants, savent réciter des centaines de milliers de vers de textes plus longs. C’est par un chanteur de village itinérant, au Cachemire, que j’ai entendu chanter pour la première fois les odes du poète classique Djalâl-al-Din Rûmî. Depuis les temps les plus reculés, les Indiens ont considéré que l’homme savant était celui, non pas qui avait beaucoup lu, mais qui avait reçu un enseignement approfondi. La sagesse s’apprend beaucoup mieux auprès d’un maître que dans n’importe quel livre.
(...)
Platon soutient que celui qui est sérieux n’écrira pas mais enseignera, et que, pour peu que le sage écrive, ce sera soit un simple divertissement - les pures « belles-lettres » - soit pour se constituer un mémento lorsque sa mémoire sera affaiblie par la vieillesse. Nous savons exactement ce qu’entend Platon par « sérieux » ce n’est pas à propos des affaires humaines ou des personnes, mais eu égard aux vérités éternelles, à la nature de l’être réel et à la nourriture de notre partie immortelle, que le sage sera sérieux. Notre partie mortelle peut vivre « de pain seulement », mais, c’est par le Mythe que notre Homme Intérieur est nourri ; si nous remplaçons les mythes véritables par les mythes propagandistes de la « race », du « développement », du « progrès» et de la « mission civilisatrice », l’Homme Intérieur meurt de faim. Le texte écrit, comme le dit Platon, peut servir à ceux dont la mémoire a été affaiblie par la vieillesse. Ainsi, c’est dans la sénilité de la culture que nous avons jugé nécessaire de « conserver » les chefs-d’œuvre de l’art dans des musées et, en même temps, de fixer par écrit et, ainsi, de « conserver » (ne serait-ce que pour les savants) tout ce qu’on peut « recueillir » des littératures orales qui, autrement, seraient perdues à tout jamais ; et cela doit être fait avant qu’il ne soit trop tard. (pp. 40-41)
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On a déjà pu se rendre compte que théologie et autologie sont une seule et même science, et que la seule réponse possible à la question : « Qui suis-je ?» est : « Tu es Cela ».
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Examinons, à présent, les points de vue exprimés par les Anciens et autres non-chrétiens lorsqu’ils parlaient de religions différentes de la leur. Nous avons déjà cité Philon d’Alexandrie. Plutarque parle avec une ironie amère des évhéméristes grecs, « qui sèment l’athéisme dans le monde entier, en oubliant les dieux de nos croyances et en leur donnant les noms de généraux, d’amiraux et de rois », et des Grecs qui ne sont plus capables de distinguer Apollon (le Soleil intelligible) et Hélios (le Soleil sensible). Il poursuit en déclarant: « On ne peut pas dire que chaque peuple ait des “dieux différents”, ni qu’il existe des dieux “grecs” ou des dieux “barbares” parce que les dieux sont communs à tous, bien que les différents peuples leur donnent des noms différents. C’est pourquoi l’Unique Raison (Logos) ordonnatrice de l’univers, l'Unique Providence préposée au cosmos ainsi que les puissances mineures [les dieux, les anges] préposées à toutes choses, reçoivent des noms et des cultes différents parmi chaque peuple, selon la diversité des coutumes et des usages respectifs ». Apulée reconnaît que l’Isis des Égyptiens (notre Mère Nature et Madone, Natura Naturans, Creatrix, Deus) « est adorée dans le monde entier sous des formes nombreuses, par des rites divers, sous des noms multiples ».

L’empereur musulman de l’Inde, Jahângîr, écrivant au sujet de son ami et maître, l’ermite hindou Jadrûp, dit que « son Vedânta est identique à notre Taçawwuf ». Dans le nord de l’Inde, il existe, en fait, une abondance de textes religieux dans lesquels il est souvent difficile, sinon impossible, de distinguer les éléments musulmans des éléments hindous. L’indifférenciation des formes religieuses est, à vrai dire, comme le remarque le professeur Nicholson, « une doctrine fondamentale du soufisme ».

Ainsi Ibn Arabî déclare :

« Mon cœur est capable de toute forme : il est un pâturage pour les gazelles et un couvent pour les moines chrétiens
Et un temple pour les idoles, et la Kaabah du pèlerin,
Et la table de la Thorah et le livre du Qoran ;
Je suis la religion de l’Amour, quelque route que prennent ses chameaux ; ma religion et ma foi sont la vraie religion ».

Cela signifie que vous et moi, dont les religions sont distinctes, nous pouvons dire, chacun: « Ma religion est la vraie religion » et, s’adressant à l’autre: « Votre religion est la vraie religion » - le fait que l’un d’entre nous ou tous deux nous soyons ou non authentiquement religieux ne dépendant pas de la forme de notre religion, mais de nous-mêmes et de la grâce. C’est pourquoi Shams-i-Tabriz s’exprime ainsi :

« Si la notion de mon Bien-Aimé est à découvrir dans le temple des idoles,
Ce serait péché mortel de tourner autour de la Kaabah !
La Kaabah n’est qu’une église si l’on y perd Sa trace :
Ma Kaabah est toute “église” où je puis trouver Sa trace ! » (pp. 57-58)
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La peinture (citra) représentant les diverses passions (rasa) devrait être exécutée par des peintres qui possèdent une qualité de geste dans l’application (pūr) de la couleur et qui sont persévérants dans le travail.
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Lorsque tous les nœuds du corps sont dénoués, alors, même ici, dans cette vie humaine, le mortel devient immortel. C’est l’enseignement suprême
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Ananda Kentish Coomaraswamy
En Inde, comme ailleurs, ce ne sont pas seulement les temples qui sont à l’image de l’univers: l’homme lui-même est un microcosme, un «temple sacré» ou une «cité de Dieu» (Brahmapûra).
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Une œuvre d’art ne devrait être traitée de bonne ou de mauvaise que par rapport à sa qualité esthétique ; le sujet et les matériaux seuls sont pris dans les mailles de la relativité. En d’autres termes, dire qu’une œuvre est plus ou moins belle ou rasavant, c’est définir jusqu’à quel point elle est œuvre d’art et non simple illustration. Quelle que soit l’importance en elle de l’élément séduction ou de ses applications pratiques, en cela ne consiste point sa beauté.
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Il en est de même pour les œuvres d’art. Des artistes différents sont inspirés par des objets différents ; ce qui attire ou stimule l’un, déprime ou repousse l’autre, et le choix varie de racé à race et d’époque à époque. De même aussi pour l’appréciation, caries hommes n’admirent généralement que les œuvres auxquelles ils ont été prédisposés par leur éducation ou leur tempérament. Entrer dans l’esprit d’un art qui ne vous est pas familier exige un effort que, pour la plupart, nous ne sommes pas disposés à faire ; l’humaniste commence ses études, convaincu que l’art de la Grèce n’a jamais été surpassé ni égalé et qu’il ne le sera jamais ; beaucoup pensent, comme Michel-Ange, parce que la peinture italienne est bonne, que toute bonne peinture est italienne. Beaucoup n’ont jamais senti la beauté de la sculpture égyptienne, de la peinture et de la musique indienne ou chinoise ; mais qu’ils aient aussi la hardiesse de nier cette beauté, cela ne prouve rien.
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On estime habituellement que les objets naturels, hommes, animaux, paysages, et les objets artificiels, usines, tissus, œuvres faites dans une intention d’art, peuvent être classés en deux catégories : ils sont beaux ou laids. Et pourtant, nul principe général de classification n’a jamais été découvert, et ce qui semble beau à l’un est jugé laid par un autre. Comme le dit Platon, « chacun choisit ce qu’il aime parmi les objets de beauté, selon son goût propre ».
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Comme le Dr B. C. Law le fait remarquer, « il va sans dire que le penseur bouddhiste rejette la notion du passage d’un ego d’un corps dans un autre ». Nous sommes d’accord avec Sri Shankarrâcârya lorsqu’il dit : « En vérité, il n’y a pas d’autre transmigrant que le Seigneur », - celui qui est à la fois lui-même d’une manière transcendante et le Soi immanent de tous les êtres, mais qui ne devient jamais lui-même personne ; à l’appui de ceci, on pourrait citer de nombreux textes des Vêdas et des Upanisads. Par conséquent, quand Krishna dit à Arjuna, et le Bouddha à ses Mendiants : « Long est le chemin que nous avons foulé, et nombreuses les naissances que vous et moi avons connues», ils ne font pas allusion à une pluralité d’essences, mais à l’Homme Commun qui est en chaque homme, et qui, dans la plupart d’entre eux, s’est oublié lui-même, mais qui, dans celui qui s’est réveillé, a atteint le terme du chemin et, en ayant fini avec tout devenir, n’est plus une individualité dans le temps, n’est plus personne, celui que l’on peut désigner par un nom propre.

Le Seigneur est le seul transmigrant.
(...)
Ainsi, comme le dit Farîd-ud-Din Attâr :

« Pèlerin, pèlerinage et Chemin n’étaient que Moi-même vers Moi-même. »

Telle est la doctrine traditionnelle, non pas de la « réincarnation » au sens populaire et animiste, mais de la transmigration et de l’évolution de la « Nature toujours productrice »; elle ne contredit ni n’exclut en rien la réalité du processus d’évolution tel qu’il est envisagé par le naturaliste moderne. Bien au contraire, c’est précisément la conclusion à laquelle, par exemple, Erwin Schrôdinger est arrivé par son enquête sur les facteurs de l’hérédité, dans son livre intitulé « Qu’est-ce que la vie» dont le chapitre final, sur le « Déterminisme et le libre arbitre », établit la « seule déduction possible » : que « moi, dans l’acception la plus large du mot - c’est-à-dire tout esprit conscient qui ait jamais dit ou senti “je” -, je suis la personne, entre toutes, qui contrôle “le mouvement des atomes” selon les Lois de la Nature... la conscience est un singulier dont le pluriel est inconnu ». (pp. 117-119)
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Qu’avez-vous exactement à nous offrir, vous qui êtes si pénétrés de votre «mission civilisatrice»? N’êtes-vous point étonnés «qu’il n’y ait plus de peuple dans toute l’Asie qui ne regarde l’Europe avec crainte et soupçon», comme l’a dit Rabindranath Tagore, ou que nous redoutions la perspective d’une alliance des puissances impérialistes dont la «Charte de l’Atlantique» ne devait pas s’appliquer à l’Inde et ne s’appliquera pas à la Chine si on peut l’éviter?
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Bien entendu, je n’ignore pas qu’il existe une foule d’Orientaux occidentalisés qui sont tout à fait disposés et même impatients de recevoir les dona ferentes de l’industrie sans s’attarder à examiner un seul instant ces «chevaux» donnés…
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