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Critiques de André Comte-Sponville (281)
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Le Bonheur, désespérément

André Comte Sponville est un philosophe très connu. Il a écrit, entre autres, "le petit traité des grandes vertus" et "la sagesse des Modernes" en collaboration avec Luc Ferry.

Ce court ouvrage s'appuie sur les leçons données par les anciens, et veut nous montrer que nous pouvons tous et toutes être l'artisan de notre bonheur. Forts de l'enseignement de Epicure, Spinoza, des stoïciens et même du Bouddha, nous serons heureux si nous acceptons de vivre pour de bon, en renonçant à l'espoir d'être heureux. D'où ce fort beau titre "le bonheur désespérément"; une fort belle leçon de vie, en finesse et en simplicité, un livre qui vous regonfle le moral.
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La clé des champs et autres impromptus

A l'exception du dernier texte, beaucoup plus intime car concernant le suicide de sa mère, tous les textes réunis dans ce recueil sont des préfaces, postfaces ou faisant partie d'ouvrages collectifs.

 Les thèmes ont plutôt une tonalité sombre : "le pessimisme, le tragique, la mort des enfants, le handicap, l'agonie, le bagne, le suicide, l’euthanasie" , mais , ne fuyez pas car l’auteur , par sa rigueur de raisonnement, sa clarté dans l'expression, réussit le pari de nous convaincre d'accepter ce qui participe forcément de notre existence avec  une certaine forme de joie.

Convoquant ses auteurs de référence, Spinoza et Montaigne en particulier, André Comte-Sponville avance pied à pied ses arguments , pleins de bon sens et de justesse . Il est l'un des rares penseurs à être aussi clair à l'oral dans ses interviews, qu'à l'écrit. Une lecture lumineuse.





PUF 2023. Merci à l'éditeur et à Babelio pour cette lecture enrichissante.
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L'esprit de l'athéisme : Introduction à une spi..

Peu friand de philosophie, parente pauvre d'une formation scientifique, voilà un livre qui me réconcilie un peu avec la matière. le style est simple, les idées sont clairement posées et convaincantes, le vocabulaire et les références ne nécessitent pas en permanence le recours au dictionnaire ou à Wikipédia et, cerise sur le gâteau, j'y ai trouvé le support à mes propres convictions. André Comte-Sponville sait rendre accessible au plus grand nombre son message et donne envie de connaître les auteurs qu'il cite. Un très bon vulgarisateur comme il en faudrait plus à une époque si prompte à toutes sortes de fanatismes. Un petit bémol cependant pour le béotien que je suis : dans certaines parties du dernier chapitre, le souci de références érudites reprend le dessus sur la pédagogie des mots simples, comme si le philosophe avait voulu se faire plaisir avant de mettre la touche finale à son livre. Dommage.
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L'Amour, la solitude

Wouaw, Wouaw

Et ben. Ce livre m'a apporté ce que peu de livres apportent. L'envie de me lever le matin avec le sourire.



J'ai connu le même effet avec le livre du voyage qui est un peu plus orienté adolescents.

L'amour, la solitude est pour ceux qui sont las de vivre.

Le titre donne une "impression" de "dépression" ?

Et bien détrompez-vous. Ce livre n'enfonce pas l'esprit, au contraire. Il donne envie de vivre.



Fabuleux quand on se demande pourquoi on est sur terre.

Très fortement inspiré du bouddhisme, il s'agit pourtant de philosophie mais plus encore, de psychologie.



Fabuleusement clair, et fabuleusement… fabuleux.

Ce livre m'a rendu, ni de la force, ni de l'espoir mais simplement l'envie de vivre légèrement et m'a permis de me rendre compte qu'il y a très très peu de raisons dans une journée, qui vaillent la peine d'être malheureux pour ceux qui n'ont pas de réels problèmes comme la santé. Je n'en vois pas d'autres personnellement.



Comment l'expression "vivre le moment présent" prend un sens alors qu'elle est prononcée à tout va sans que les parleurs aient la moindre idée de sa signification ou encore du "comment accéder à ca".



Comme s'il suffisait de le dire…

Non, il faut montrer comment accéder à quelque chose d'aussi abstrait que cela.



Ce livre nous fait prendre concrètement conscience de cela.



PS : Ce livre a été conseillé par de nombreux psychologues.

Certes, la psychologie est critiquable en bien des points, comme toute science, mais ce n'est qu'un outil dont se servent beaucoup de médecins pour abuser des patients à travers leur mal-être. Ce sont eux qui sont à blâmer et non l'outil.
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Le Bonheur, désespérément

Ce petit trésor de bouquin est un cadeau d'une amie ! Il avait changé pas mal de choses dans sa façon de voir la vie et il en fut de même pour moi. Ce livre est sans doute celui que j'ai le plus prêté, on ne me l'a pas toujours rendu. Du coup, je l'ai acheté plusieurs fois. J'espère qu'il a apporté une amélioration au quotidien de ceux qui l'ont reçu. Parce que je pense sérieusement qu'il peut changer notre regard sur de multiples conditions nécessaires au bonheur.

Comte Sponville n'a pas fait de moi un sage. Ça se saurait ! Cependant, il me permet encore de dédramatiser, de profiter et d'aimer plus sereinement. En somme, il m'a donné une direction. Je tends vers un idéal de joie et je n'y parviens pas toujours. D'ailleurs personne ne le peut. Et l'auteur le sait ! Malgré tout j'y parviens parfois.

Merci M. Sponville.
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Le miel et l'absinthe : Poésie et philosophie..

Ma lecture de Lucrèce remontant à pas mal d’années j’ai pris un compagnon de route qui était dans ma bibliothèque et je l’ai rouvert pour vous.



La première fois j’ai lu De rerum natura d’une traite et certainement trop vite dans une période où j’engloutissais la philosophie sans reprendre mon souffle.



Ce petit traité d’André Comte-Sponville est de ceux qu’on lit avec intérêt, auquel on revient forcément. Un livre de fidélité, celle d’A Comte-Sponville pour Epicure et le divin Lucrèce, son intérêt pour la sagesse tragique et son amour de la poésie.



De rerum natura est un texte qui ne se livre pas forcément à la première lecture mais qui est de ceux auquel on revient ensuite avec délectation.

C’est bon d’avoir un compagnon qui vous aide à avancer dans le texte, qui le dépoussière et le débroussaille en restituant toute l’ampleur du propos, gommant les difficultés, les passages obscurs.

Lucrèce livre sa pensée en six chants qu’il place sous la tutelle bienveillante d’Epicure son maître.



« Il est beau que la lumineuse sagesse d’Epicure ait trouvé, pour parvenir jusqu’à nous, ce chant profond et grave. »



Le De rerum natura c’est le matérialisme mis en vers, les atomes devenus source de poésie, l’âme et le corps ne faisant qu’un. C’est un traité poétique qui envisage aussi bien la physique que la médecine, les planètes et la terre, la naissance, le plaisir et la mort. Véritable thérapie de l’âme qui balaie les superstitions, la magie et le surnaturel.

Ecoutez le poète : « Et le ciel apaisé resplendit de lumière » c’est cet apaisement que voulut transmettre Lucrèce.

Certes la potion est parfois un peu difficile à boire mais le poème « a de la vigueur, du souffle, de la puissance » et c’est dit André Comte-Sponvile un mélange entre « le doux miel poétique et l’amère absinthe du vrai »



Je dois à André Comte-Sponville et à ses livres mon intérêt pour la philosophie, ne l’ayant jamais étudiée, j’ai entrepris de lire les philosophes très tardivement, peut être est-ce ainsi que chacun devrait les lire. On ne lit plus alors pour se cultiver, ni pour obtenir un diplôme, on ne lit plus que pour vivre comme le dirait Flaubert.

Dans cet essai aucun effets de manche, aucun vocabulaire abscons, pas besoin de dico à côté de soi, c’est un chant d’amour et d’admiration pour Lucrèce un homme qui fut un angoissé, un déprimé et dont pourtant la vision du monde lui permis d’écrire une oeuvre qui a résisté au temps.

André Comte-Sponville sait s’effacer derrière son sujet tout en nous en livrant sa « substantifique moelle ».

Un livre qui pousse à la lecture lente, attentive, crayon en main, une belle promenade antique.




Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Le goût de vivre et cent autres propos

Agrégé de philosophie, André Comte-Sponville reprend dans son dernier livre « Le goût de vivre et cent autres propos » l’idée des Propos du philosophe Alain. Celui-ci avait publié dans la presse du début du XX° siècle quelques cinq mille Propos. Les Propos d’Alain étaient des chroniques tenant en deux ou trois pages et portant sur tous types de sujet comme l’amitié, la famille, le couple, la passion, le temps, la mort, la destinée, la fatalité, la paix, la guerre, l’optimisme, la mélancolie, le savoir-vivre, la politesse… Dans une précédente critique consacrée aux Propos d’Alain, je mettais en avant le plaisir que j’avais eu à les découvrir, chacun de ces petits textes étant par leur côté positif et constructif, un vrai bonheur de lecture.



Un siècle plus tard, André Comte-Sponville reprend le principe de ces Propos. En vingt ans d’écriture, il n’a écrit que quelques centaines de chroniques dans des revues aussi variées que l’Express, Le Monde, l’Evènement du Jeudi, Psychologies Magazine, Le Nouvel Observateur, Le Monde des Religions, Challenges… Pour son livre, André Comte-Sponville a fait un choix parmi toutes ces chroniques pour en rassembler cent, celles pour lesquelles il a pris du plaisir à les écrire. Ces petites dissertassions sont inspirées de l’actualité.



Tout le mérite du livre est de donner au lecteur un éclairage sur des thèmes d’actualité parfois légers comme les vacances, les dimanches, le passage à l’an 2000, et parfois graves comme l’euthanasie, la maladie d’Alzheimer, l’immigration, la prostitution, le religieux…



Ces textes sont faciles à lire. Ils ne se lisent pas à la suite comme un roman. Non, ils se lisent au gré de ses propres envies. A la différence des Propos d’Alain dont la lecture me procure toujours une certaine énergie positive, les Propos d’André Comte-Sponville suscitent plus la réflexion et l’analyse. Une bonne approche pour une prise de recul dans cette période où nous sommes bombardés d’informations de tout style, souvent anodines et parfois inquiétantes
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Le capitalisme est-il moral ? : Sur quelque..

Bon livre vulgarisateur de l’économie.



Comte-Sponville répond à la question « le capitalisme est-il moral? » par un schéma sociétal composé de 4 ordres: le techno-scientifique, le politico-juridique, le moral et l’ethique. Pour l’auteur, il est primordial de comprendre la spécificité de chacun de ces ordres régissant l’humanité, eux-mêmes définis et comparés grâce à l’aide bienvenue de Pascal, Spinoza, Alain, Freud, Kant, Hobbes et Rousseau… (les boss, évidemment)



Au reste une bonne démonstration logique, imagée par des exemples concrets, des contre-exemples, des définitions et redéfinitions mêlant philosophie, géopolitique et économie. De plus, on retrouve de belles citations, voire un ton humoristique par endroits. Dans un ouvrage d’économie!



Pourrais-je critiquer la conclusion un peu rapide et naïve sur la question de la responsabilité individuelle et de la solidarité. À vous de juger par votre lecture de cet ouvrage qui est une bonne base pour les débutants en éco, et une révision nécessaire pour les plus savants.
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Petit traité des grandes vertus

André Comte-Sponville est pour moi un grand philosophe qui a su souvent être clair dans sa pensée et abordable. C'est un excellent communiquant et un réel plaisir d'écouter cette voix chaude au phrasé facilement reconnaissable. Ces particularités se retrouvent dans ses écrits, avec un rythme chantant, une musique qui fait vivre ce qui se dit. Et puis sa pensée puise abondamment dans Epicure, Lucrèce, Montaigne, Spinoza... Et ça, ce n'est que du bonheur pour moi...

Très présent sur les plateaux télé et les radios, il a pu être l'objet de nombreuses critiques car on a fini par lui demandé un avis sur tout et le reste et il a peut-être fini par s'y perdre un peu. Mais comment influencer le réel sans chercher à en passer par les grands médias ?



Ce petit traité est bien sympathique et dresse une suite de valeurs qui concernent chacun de nous. Et c'est bien dans le thème de clés bibliofeel que ce philosophe érudit et talentueux à la recherche de valeurs sincères et utiles pour mieux vivre. N'a-t-il pas déclaré : « Je me suis découvert peu doué pour la vie, peu porté au bonheur, davantage doué pour l'angoisse, la mélancolie : raison pour laquelle j'ai (eu) besoin de philosopher. »

Beaucoup d'entre nous ont aussi besoin de la philosophie d'une manière ou d'une autre afin d'être plus doués pour la vie.



Ces vertus concernent chacun de nous au quotidien, voici comment les aborde cet auteur talentueux :

La politesse n'est pas une vertu mais une qualité et l'auteur dit que pour élever des enfants il faut de l'amour mais ça ne suffit pas, il faut aussi de la politesse. Mais la politesse peut être un semblant de morale… « La politesse, dans une vie bien conduite, a de moins en moins d'importance, quand la morale en a de plus en plus. »



La fidélité : l'oubli et l'improvisation sont faits de nature. le réel d'instant en instant est toujours neuf. L'homme est homme avant tout parce qu'il est capable de créer du neuf. Hors toute invention vraie, toute création vraie suppose la mémoire. C'est ce que saint Augustin appelait « le présent du passé », et c'est la mémoire. Epicure en fit une sagesse : dans la tempête du temps, le port profond de la mémoire…et le port encore plus profond de l'oubli… Toute morale, comme toute culture, vient du passé. Il n'est de morale que fidèle.



Dans le couple, « la fidélité est l'amour maintenu de ce qui a eu lieu, amour de l'amour, en l'occurrence, amour présent (et volontaire, et volontairement entretenu) de l'amour passé ». Fidélité à l'amour qui peut être, que l'on se sépare ou non...



La prudence ou l'art, selon Epicure, de refuser de nombreux plaisirs lorsqu'ils doivent entraîner un désagrément plus grand. Il s'agit de jouir le plus possible, de souffrir le moins possible, mais en tenant compte des contraintes et de l'incertitude du réel.



La prudence est nécessaire pour se protéger du fanatisme toujours imprudent à force d'enthousiasme. Il faut se méfier de ceux trop attachés aux principes pour considérer les individus, trop sûrs de leurs intentions pour se soucier des conséquences…



La tempérance est une régulation volontaire de la pulsion de vie. La tempérance c'est savoir manger peu mais savourer une bonne nourriture qui vient satisfaire une vraie faim, chercher tous les plaisirs mais sans aller jusqu'au dégoût. Montaigne : « L'intempérance est peste de la volupté et la tempérance n'est pas son fléau : c'est son assaisonnement ».



Le courage, le courage relève de la volonté, en cela il se distingue de l'espérance. Il est surtout nécessaire d'être courageux quand l'espérance fait défaut. Rabelais : « selon la discipline militaire, jamais ne faut mettre son ennemi en lieu de désespoir, parce que telle nécessité lui multiplie sa force et accroît son courage ».

Citation du taciturne Guillaume d'Orange : « Il n'est pas besoin d'espérer pour entreprendre, ni de réussir pour persévérer. » Il n'y a pas que les optimistes qui s'y connaissent en courage !

Pour tout homme, il y a ce qu'il peut ou ne peut pas supporter : qu'il rencontre ou non, avant de mourir…c'est affaire de chance autant que de mérite. Les héros le savent, quand ils sont lucides : c'est ce qui les rend humbles, vis-à-vis d'eux-mêmes, et miséricordieux, vis-à-vis des autres. Toutes les vertus se tiennent, et toutes tiennent au courage.



La justice : Alain : « La justice n'existe point ; la justice appartient à l'ordre des choses qu'il faut faire justement parce qu'elles ne sont point. » « La justice sera si on la fait. Voilà le problème humain. » le commerce est juste s'il s'exerce entre égaux, sans contraintes et avec des règles établies par tous et respectant les droits et les intérêts de chacun. L'équité c'est la justice appliquée, concrète, c'est la justice véritable. Elle nécessite courage fidélité, générosité, tolérance…c'est la vertu qui contient toutes les autres vertus.

Pour ma part et en illustration, je note que dans le film Atanarjuat, la petite communauté inuit n'a pas de police et seule la force d'Atanarjuat avec l'aide des anciens peut faire la justice. Dans ce film on comprend bien qu'une société sans justice ne peut être viable bien longtemps, surtout dans des conditions de vie très difficiles. Il y va de la survie du groupe de régler les conflits autrement que par la mort d'hommes, chacun apportant les moyens de survivre à femmes, enfants, vieillards. Ainsi ces sociétés primitives ne le sont pas autant qu'on le dit. Dans nos sociétés modernes, l'intérêt de tous n'est pas lié au bon rendu de la justice. de nécessaire absolument, la justice devient nécessaire d'un point de vue moral seulement. Est-ce pour cela qu'on a assisté aux plus grandes injustices dans ce dernier siècle ?

Face à cela faut-il se donner les moyens au niveau international pour faire la justice entre les Etats ? Des questions d'actualité…



La générosité : «bien faire et se tenir en joie », disait Spinoza : l'amour est le but ; la générosité le chemin. Elle s'oppose à la haine, au mépris, à l'envie, et à la colère.

Quant à suivre André C.S. quand il s'interroge sur ceux qui donnent 10% de leurs revenus à des dépenses de générosité ? Et à critiquer les syndicats, incapables de se préoccuper des sans emplois ? Les 35h c'était quoi alors, pour les vacances supplémentaires ? Seulement ? Où l'auteur se prend un peu pour Zeus sur le mont Olympe pour dire ses vérités au monde. Il manque par là de politesse, de prudence, de tempérance, de courage et de bonne foi… Où la philosophie peut tomber dans le politiquement admis.



La compassion : sentiment de sympathie pour tout ce qui souffre. Elle s'éprouve horizontalement, entre égaux, ce n'est pas la pitié qui s'exerce-elle de haut en bas. « Aime et fait ce que tu veux » selon saint Augustin où bien compatis, et fait ce que tu dois de Bouddha.

La miséricorde, la vertu du pardon…mais sans oubli. La joie de la miséricorde comme une victoire sur la tristesse de la haine. Miséricorde envers soi-même, il faut bien se pardonner de n'être que soi.

Cela me fait penser à Fernando Passoa qui a dit « le marché est efficace, soit, mais il n'a ni compassion, ni miséricorde »



La gratitude : Bach, Mozart bouleversants de gratitude heureuse dans la grâce d'exister. Gratitude de tout ce que l'on a vécu…La gratitude n'a rien à donner, que ce plaisir d'avoir reçu.



L'humilité : toute pensée digne de ce nom suppose l'humilité : la pensée humble, c'est à dire la pensée, s'oppose en cela à la vanité, qui ne pense pas mais qui croit.



La simplicité consiste à ne pas faire semblant, à ne pas calculer, à ne pas faire attention à soi, à son image, à sa réputation. La simplicité est oubli de soi, de son orgueil et de sa peur.



La tolérance : quand on ne peut pas aller jusqu'au respect et à l'amour, il y a la tolérance. C'est une petite vertu mais nécessaire en attendant mieux. Intolérance de l'Eglise catholique, Jean-paul II parlant de « la certitude réconfortante de la foi chrétienne » interdisant pilules, préservatifs, homosexualité…Je ne suis pas totalement d'accord lorsque André C.S. parle de notre heureuse époque où même les Eglises ont cessé d'être dangereuses…alors que Bush part en guerre contre le mal, la bible à la main. le pouvoir se sert de l'Eglise et l'Eglise se sert du pouvoir.



La pureté : le pur c'est celui qui fait preuve de désintéressement, qui se donne tout entier à sa cause, sans y chercher ni l'argent ni la gloire, celui « qui s'oublie et qui se compte pour rien », comme disait Fénelon, et cela confirme que la pureté, dans tout les cas, est le contraire de l'intérêt, de l'égoïsme, de la convoitise, de tout le sordide de soi.

André C .S. remarque qu'on ne peut aimer purement l'argent et que cela en dit long sur l'argent et sur la pureté.



La douceur, vertu féminine… Ce n'est pas un hasard et cela ne tiens pas seulement de la culture si la quasi intégralité des crimes de sang sont accomplis par des hommes. La douceur se soumet au réel, à la vie, au devenir, à l'à-peu-près du quotidien : vertu de souplesse, de patience, de dévouement, d'adaptabilité… le contraire du « mâle prétentieux et impatient », comme dit Rilke, le contraire de la rigidité, de la précipitation, de la force butée ou obstinée. L'effort et l'action ne suffissent pas à tout...

L'Orient est femme où moins dupe des valeurs de la virilité (Lévi-Strauss)

La bonne foi comme amour de la vérité, vertu philosophique par excellence car le philosophe se doit de mettre la vérité plus haut que tout, honneur ou pouvoir, bonheur ou système et même plus haut que la vertu, que l'amour.



L'humour : La tradition oppose les deux philosophes Démocrite et Héraclite qui trouvaient vaine et ridicule l'humaine condition. le premier ne sortait en public qu'avec un visage moqueur et riant alors que le second portait un visage attristé, et chargé de larmes. Les raisons de rire et de pleurer ne manquent pas mais qu'elle attitude vaut le mieux ? L'ironie blesse, est dominatrice, humiliante, impitoyable et peut tuer quand l'humour aide à vivre, guérit, libère. L'humour est miséricordieux et humble. Humour d'André C.S. qui remarque qu'il y a peu d'humour chez les philosophes…

« Couteau sans lame auquel il manque le manche »de Lichtenberg…implosion de la pensée.

« Bien que je n'ai pas peur de la mort, j'aime mieux être ailleurs quand ça se produira. » de Woody Allen…angoisse qui s'exprime dans l'absurde, la mise à distance.

« Plus cancéreux que moi, tu meurs ! » par Pierre Desproges annonçant son cancer.



L'amour selon Platon, rêve de fusion (discours d'Aristophane dans « le banquet »), puis expérience du manque (discours de Socrate). L'auteur : « le manque est une souffrance, la passion est une souffrance, et c'est la même, ou celle-ci n'est qu'une exacerbation hallucinatoire ou obsessionnelle de celle-là (l'amour, disait le Dr Allendy, est un syndrome obsessionnel normal), par concentration sur un objet défini qui se trouve dès lors… indéfiniment valorisé ».

L'amour comme joie selon Spinoza : « il y a un amour qui est comme une faim, un autre qui résonne comme un éclat de rire ». C'est se réjouir de l'existence de l'autre, célébrer sa présence, c'est la liberté, le bonheur de ne rien demander à l'autre, c'est remercier… C'est jouir et se réjouir. Ce n'est pas manque, c'est gratitude. L'amour nourrit l'amour, et le redouble, d'autant plus fort, d'autant plus léger, d'autant plus actif, qu'il est sans manque.

Thucydide : « Toujours, par une nécessité de nature, tout être exerce tout le pouvoir dont il dispose. » et l'auteur d'ajouter que les enfants sont comme l'eau : ils occupent toujours tout l'espace disponible. Par amour on peut laisser la place aux autres.



Enfin il y a la charité « la charité ressemblerait plutôt à un sourire, quand ce n'est pas, cela lui arrive, à une envie de pleurer ». Alain : « aimer, c'est trouver sa richesse hors de soi. » Amour comme le contraire de la violence.



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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Il s'agit d'un recueil de textes de 60 écrivains classiques et surtout contemporains unis pour défendre la liberté d'expression suite aux attentats de janvier.

Certains textes sont ecrits à chaud et se situent plutôt dans le registre de l'émotion, d'autres se situent plus dans la réflexion.

Si tous sont intéressants, ils sont de styles et de longueurs variables , et il y a sans doute moins d'unité et de cohérence que dans la BD car les événements sont abordés sous des angles très différents. L'initiative n'en reste pas moins à encourager.

Pour ma part, j'ai été plus particulièrement sensible aux textes d'Eric-Emmanuel Schmitt, Bernard Pivot, Gérard Mordillat et Julien Blanc-Gras pour ne citer qu'eux.
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Le Bonheur, désespérément

Dans ce compte-rendu d'une conférence, Comte-Sponville fait de la philosophie « à l'ancienne », c'est-à-dire en cherchant des recettes pratiques et aisées à mettre en place pour atteindre le bonheur. Son idée principale est d'éviter au maximum les désirs, qui font souffrir tant que l'on ne les a pas satisfaits, et qui déçoivent souvent une fois obtenus, pour se concentrer sur la jouissance de ce qu'on possède déjà.



Les idées exposées dans ce livre me semblent assez communes, et l'on reste trop en surface pour apprendre vraiment quelque chose de nouveau. Même si une piqûre de rappel ne peut pas faire de mal, ce livre ne va pas révolutionner votre quotidien.
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Présentations de la philosophie

La philosophie étant au coeur du programme de terminale littéraire, notre futur professeur de cette même matière, nous a conseillé d'acheter puis de lire ce livre pendant les grandes vacances d'été. Un bon moyen pour s'avancer dans le prochain programme et pour approfondir si nécessaire quelques éléments concernant ces introductions à la philosophie.



Ce livre a l'avantage de ne pas être très épais, et d'être divisé astucieusement en partie traitant d'un seul et même sujet. Nous allons par exemple avoir dans le premier chapitre le thème de La morale, qui sera développé et décortiqué pendant quelques dizaines de pages, pour ensuite enchaîné avec un second chapitre, qui comporte un sujet étroitement lié au précédent : la politique. Très organisé, Présentations à la philosophie présente bien les plus grandes interrogations de l'homme concernant certains principes de la vie.



Comme ce livre d'André Comte-Sponville est le premier réel ouvrage philosophique que je lis, mon avancement a été assez laborieux. Il faut prendre son temps, ne pas tout lire d'un coup, et ne pas hésiter à relire plusieurs fois une phrase mal comprise. L'auteur incorpore dans son récit plusieurs citations tirées d'ouvrages plus ou moins célèbres, ou de personnages illustres de la philosophie. Etant une amatrice qui débute seulement dans ce domaine, je connaissais de nom certaines personnes citées, mais impossible de replacer ces gens dans leur vrai milieu et leur vrai domaine de compétence. Heureusement, notre auteur est malin et très ingénieux, et nous a rajouté une très large bibliographie à la fin du livre, qui comprend les ouvrages des personnages cités, mais également une partie annexe, rajoutée complémentairement par l'auteur, comme étant des "ouvrages d'initiation, qui me semblent pouvoir faciliter la lecture d'un certain nombre de philosophes, ceux qui me paraissent les plus grands ou dont la connaissance, pour un débutant, me semble le plus indispensable."



Très intéressant, ce livre pleins de connaissances recèle bien des mystères, qu'une fois lu, vous ne cesserez d'essayer de résoudre... en vain !

Pour les personnes, comme moi, qui souhaitent débuter la philosophie, ce livre peut être pas mal. Mais alors, accrochez-vous, car avec tous les noms cités et les phrases à double sens, l'auteur nous donne bien du fil à retordre.
Lien : http://addictbooks.skyrock.c..
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Pensées sur la sagesse

Un recueil de pensées bien utiles pour ceux qui ont besoin de comprendre la différence entre philosophie et sagesse, et qui cherchent à mieux définir ces concepts.

Les penseurs comme Sénèque, Epicure, Montaigne, Spinoza et bien d'autres nous enseignent qu'il faut apprécier le moment présent et se délester du passé et de l'avenir. Etre pleinement à ce que l'on fait et ne se soucier que de ce qui dépend de nous. Ne pas céder à tous les plaisirs, savoir se contraindre pour se ménager des plaisirs plus intenses; Ne garder que les souffrances qui amènent à un grand plaisir.

Atteindre le bonheur de chaque instant présent n'est pas chose facile, mais c'est l'aboutissement d'une réflexion sage.
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L'esprit de l'athéisme : Introduction à une spi..

Ouh la la … à quoi je m'attaque !

Faire la critique du livre d'un philosophe qui traite de la croyance en Dieu …. et la veille de Noël !

Par les temps qui courent ….

Tant pis, j'ose, et « à Dieu va »

Je le fais parce que c'est Comte-Sponville et que la thématique est passionnante, et mérite mieux que l'hystérie des débats ambiants.



Et que je pense que ce livre mérite d'être lu parce qu'il est intelligent.



Et même si le titre m'a un peu freiné – L'esprit de l'athéisme- j'ai un réflexe quasi-pavlovien de méfiance dans tous les mots en « -isme ».

Le sous-titre est plus rassurant : « Introduction à une spiritualité sans Dieu. »



De quoi s'agit'il ? De l'athéisme évidemment, ou en creux de la croyance (ou pas) en un Dieu, et plus généralement de l'approche de la spiritualité..

Et comme il n'y a pas vraiment de suspens sur ce qu'il pense, je vais faire un peu descriptif.



Dans une première partie, Comte-Sponville développe une approche dichotomique entre les préceptes religieux, fondements de cultures et de valeurs, et la croyance en un Dieu.

Dans une deuxième partie, il y est plus spécifiquement question de l'existence d'un Dieu créateur et omniscient.

La troisième partie développe les fondements de ce que peut être une spiritualité, indispensable d'après l'auteur, mais qui s'affranchit de Dieu.



Comte-Sponville développe d'abord le concept « «d'athée fidèle ».

Il y revendique son identité « gréco-judéo-chrétienne », issue essentiellement du christianisme qui a fondé notre culture et nos valeurs communes, notre morale en fait.

Une morale qui est la quintessence de ces racines religieuses, qui peut être perçue (qu'il perçoit) comme autonome d'une croyance en Dieu.

Il en affirme cependant le caractère indispensable et fondateur, identifiant d'une communauté.

Il y défend l'utilité des rituels catalyseurs du « vivre ensemble » (je n'aime pas cette expression, mais à défaut de mieux …), et défend les valeurs morales, marqueurs de notre identité et remparts du nihilisme et de la barbarie.

J'ai lu quelquefois des critiques virulentes de Comte-Sponville, taxé de tenant d'une philosophie « de guimauve ».

Le procès qu'il dresse ici des promoteurs du relativisme, du nihilisme castrateur de toutes valeurs est particulièrement féroce et sans appel. Nul besoin d'injures et de grandiloquence, une rhétorique impeccable suffit.

Il développe un concept que je trouve assez original, de « darwinisme des valeurs », défendant le fait que les religions ont sélectionné, dans les sagesses ancestrales, les valeurs qui garantissent au mieux la coexistence pacifique des individus et des peuples.

Encore faudrait-il les débarrasser de quelques oripeaux moyenâgeux ….



La deuxième partie est pour moi moins convaincante. Il faut dire qu'il s'agit de démontrer non pas que Dieu n'existe pas (démontrer le non-être – la « res non es » (la chose qui n'est pas) disaient les troubadours occitans - exercice vain), mais qu'il n'existe pas de preuves que Dieu existe. Ce n'est pas plus aisé.

Pourtant l'auteur « peigne fin ». Il nous convoque tous les penseurs, sages, philosophes qui ont exprimés un avis sur le sujet, et ils sont nombreux.

C'est comme si Comte-Sponville était lui-même impressionné par le débat auquel il s'attelait.

Et il en fait à mon goût « des tonnes ».

Expliquer que l'existence du « mal » est une preuve de la non existence de Dieu est un peu court.

Cela relève aussi d'une approche anthropomorphique et réductrice qui est un des reproches que fait par ailleurs l'auteur aux tenants de l'existence de Dieu.

Je serais plus sensible à l'approche d'une Simone Weil, mais interprétée à ma façon (au point où j'en suis, j'ose tout ….). : La Création serait la manifestation d'une volonté divine de « retrait » pour laisser à la Nature sa chance.

Mais ce serait quoi un Dieu « en retrait » ? Autant aller jusqu'au bout : La Création serait la preuve de l'absence de Dieu, puisque si Dieu Est, il est Tout, et la Création n'a alors pas de sens.

Bref, autant dire que sur ce type de sujet, on n'est pas sorti de l'auberge !



Peut-être deux points à souligner qu'évoque Comte-Sponville dans d'autres parties.



D'abord qu'il existe une vrai ligne de fracture entre les religions occidentales ou moyen-orientales, monothéistes ; et les religions orientales, qui se passent allègrement d'un Dieu.

Peut-être cela est-il le reflet d'une approche radicalement différente de la Vie, et de la Nature, et de leurs cycles.

Les cultures (et les religions) occidentales posent le principe d'un début et d'une fin à tout (pour la fin, c'est un peu moins clair). Et tant qu'il y aura un début, il faudra un « Créateur ».

Les philosophies orientales sont plutôt dans une logique de cercle, de cycles qui se succèdent, sans début ni fin, mais juste des évolutions successives.

Elles n'ont pas "besoin" d'un Créateur.



Sous un autre aspect, finalement, l'existence de Dieu, est-ce vraiment une question centrale ?

Des anecdotes citées dans le livre montrent que les esprits les plus fins de toutes les religions se sont probablement débarrassés de la notion, finalement assez réductrice (anthropomorphique), de Dieu, pour entrer dans une approche non plus spirituelle mais mystique.



C'est ce que Comte-Sponville développe dans la dernière partie.

Pour résumer (parce que là, on part très loin et je vous laisse le plaisir du voyage), il y a un Tout, que l'on pourrait appeler la Nature (dixit Spinoza), neutre par essence, sans début ni fin,sans objet et sans but, qui Est.

Et sur laquelle chaque Être construit sa vie, par ce qu'il fait, par ce qu'il pense, et par l'amour qu'il donne.

Paradoxalement (mais peut-être pas), sous la plume de Comte-Sponville, on y retrouve une mystique plus puissante que Dieu ….



Bon … voilà … j'ai fait au mieux et j'espère vous avoir donné envie de lire ce livre, qui est beaucoup mieux que ce que j'en raconte.

Si j'aime lire Comte-Sponville c'est parce que c'est intelligent, et parce que c'est une lecture qui souvent m'apaise.

Sur un sujet aussi passionnel, vous n'y découvrirez aucune tentative de prosélytisme, juste les réflexions et les opinions d'un homme libre, qu'il soumet à l'intelligence et à la sensibilité de chacun.



Amen

;-)
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La sagesse des Modernes : Dix questions pou..

L'ouvrage est écrit à deux mains par les deux philosophes amis: chacun, dans des textes séparés, exprime son point de vue sur dix questions sélectionnées par eux; chaque fois, les textes sont suivis d'un débat autour des différences de pensée, quelquefois ouvert à d'autres intervenants, peu nombreux,.



Les thèmes abordés sont regroupés en trois sections:

- "Sur deux voies possibles de la philosophie contemporaine ": matérialisme et humanisme, neurobiologie et philosophie, humanitaire et bioéthique

- "La religion après la religion ou "que nous est-il permis d'espérer?"": devoir et salut, quête du sens, espérance ou désespoir

- "Le philosophe dans le siècle" : y a-t-il une beauté moderne?, société médiatique, philosophie et politique.

La force des échanges tient évidemment au fait que les deux "conférenciers" ne partagent fondamentalement pas la même philosophie, bien qu''ils se rejoignent à de multiples niveaux et notamment celui du respect dû aux êtres humains.



C'est André Comte-Sponville qui écrit:

"A partit de là, on peut résumer notre désaccord. Pour Luc, le sens de la vie, c'est l'amour; pour moi, la vie n'a pas de sens, l'amour n'a pas de sens, mais il en crée, mais il en donne. Pour Luc, l'absolu est liberté; pour moi, il n'y a pas d'autre absolu que le relatif, que le devenir, que le réel. Pour Luc, l'essentiel, c'est l'homme : le monde tourne autour, comme dirait Kant, le monde n'est que ce que l'homme connaît; pour moi, l'essentiel, ce serait plutôt le monde: l'homme est dedans, l'homme n'est qu'un des effets (certes singulier!) du monde. Luc est un philosophe de la "transcendance dans l'immanence", comme il dit, c'est-à-dire, au fond, de ce que Kant appelait le transcendantal. Je serais plutôt un philosophe de l'immanence, de ce que Spinoza appelait la nature ou la nécessité. Humanisme (mais non métaphysique) ou matérialisme (mais non dogmatisme)."

Faut-il préciser que les deux sont athées, mais d'influence chrétienne?



Publié en 1998, presque vingt ans, déjà…..l'ensemble est très actuel, comme on est en droit de l'attendre d'écrits de philosophes, y compris les problématiques, plus sujettes au temps qui passe, de la troisième section "dans le siècle" et notamment les considérations sur la politique.

Je l'ai trouvé d'intérêt inégal, peut-être du fait d'une inspiration et/ou d'une motivation variable (et à l'occasion, avouée) des auteurs, en fonction des sujets. Par ailleurs, le rythme imposé par la formule retenue a tendance à instaurer une forme de routine peu propice à une lecture continue.



Ce qui frappe est la sincérité avec laquelle chacun expose ses convictions très personnelles pour ne pas dire intimes, particulièrement marquée chez André Comte-Sponville ainsi que l'esprit d'amitié et de respect mutuels qui manifestement permet l'écoute et favorise l'intérêt des échanges.

Comte-Sponville suscite une nouvelle fois l'immense plaisir d'entendre un esprit rationnel, clair et accessible réfléchir tout haut, au sommet de son aisance sur les thèmes plutôt conceptuels.

Luc Ferry se distingue davantage par une sorte de lyrisme en phase avec ses convictions (la transcendance dans l'immanence) et se fait mieux comprendre selon moi (ou est mieux perceptible) sur les sujets du siècle, indépendamment de l'adhésion qu'il suscite éventuellement.

Il se trouve ... et c'est surement pur hasard... que toutes les citations que j'ai extraites sont de Comte-Sponville. Il convenait de le signaler.



Indépendamment d'une meilleure connaissance de ces deux philosophies personnelles, qui peut laisser indifférent mais qui est aussi une occasion de (re)visiter (par la petite porte) quelques classiques, j'ai trouvé là une bonne opportunité d'actualisation et d'aide à la réflexion sur les questions, pour moi sensibles, du sens et de la bioéthique.

A chacun d'y pêcher son homard ou sa morue.

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Dictionnaire amoureux de Montaigne

Voilà un livre qui mérite bien son nom : dictionnaire par sa forme et amoureux par le rapport qu’entretien son auteur , André Comte-Sponville avec son sujet ,Montaigne. En 126 entrées très conséquentes , se fait jour la connivence entre les deux philosophes dans les idées (en très grande partie) et dans la volonté d’être accessible à tous . Ce qui ne signifie pas facilité mais exigence et plaisir . André Comte-Sponville mène avec gourmandise son lecteur à la découverte d’une œuvre et d’un homme que ,personnellement ,j’aurais bien aimé fréquenter tant sa sagesse souriante me ravit.
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Le Sexe ni la mort

Il n'est au pouvoir d'aucun être humain d'aimer quelqu'un simplement par ordre.

Le sexe ni la mort ne dépendent ordinairement de nous, il est rare qu'on les choisisse, impossible qu'on leur échappe.

Pourquoi aimons-nous l'amour ?

Parce que nous sommes tombés dedans quand nous étions petits, comme Obélix dans la potion magique.

Nous avons tété l'amour en même temps que le lait.





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C'est chose tendre que la vie : Entretiens ..

excellent même si pas toujours facile d'entrer dans la pensée de cet auteur
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Nous sommes Charlie : 60 écrivains unis pour ..

Trouvé au hasard des visites dans les boîtes à livres, ce recueil de textes édité par le livre de poche un mois après l’attentat survenu le 7 janvier 2015 dans les locaux de Charlie Hebdo m’est tombé dans les mains fort à propos. En effet, je terminais la lecture du Lambeau de Philippe Lançon, il me paraissait intéressant de confronter à ce texte très personnel, cette vision plus large des tragiques événements. J’ai eu beaucoup plus de mal à venir à bout de ce recueil que du témoignage de Lançon mais certains textes m’ont particulièrement interpelée : le texte de Claude Halmos sur le rôle de l’école dans la nécessité d’apprendre à penser par soi-même ou celui de Caroline Fourest qui s’adresse avec émotion à « ses camarades » dans un bel hommage à leur esprit frondeur ou enfin celui de Romain Puértolas qui met l’humour et la dérision au cœur de son récit, très beau clin d’œil là aussi à l’esprit Charlie Hebdo. On y retrouve également de quoi nourrir sa réflexion sur cette absolue et nécessaire liberté d’expression à travers la prose de Voltaire, de Victor Hugo ou Beaumarchais et sous la plume de notre contemporain, Jacques Attali. Malgré les cigales qui chantent à tue-tête, un ouvrage grave mais nécessaire pour nous aider à choisir les chemins que l’on souhaite tracer demain pour notre pays. Sans contexte, une lecture citoyenne et républicaine qui garde tout son sens et son actualité cinq ans plus tard.
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L'Amour, la solitude

Je commence par la synthèse de l' objectif du livre tel que mentionné par l'auteur lui même: "l'idée était de faire un livre qui ne fut pas tout à fait un livre de philosophie, mais plutôt le livre d'un philosophe, sur ce que la philosophie et la vie lui avaient appris".

Dès ce moment, j'ai eu la confirmation que j'allais apprécier!



André Compte-Sponville partage au travers de trois entretiens diverses réflexions, convictions, son évolution personnelle (notamment son passage de la littérature à la philosophe).

Il le fait de manière directe, avec simplicité, sans jargon, et surtout avec franchise. Pour illustrer ce dernier point, par exemple, je citerai au moment où il parle de ses tentatives d'écriture littéraire "son manque d'imagination". Rares sont les auteurs osant partager ce genre de constat! Une belle illustration d'humilité , mais aussi de sincérité qui suffirai presque à justifier à elle seule la lecture de ce livre...

Mais le fond est très présent, et on y retrouve l'attachement viscéral de A Compte Sponville à l'amour ("il n'y a que l'amitié qui compte, il n'y a que l'amour qui compte"), malgré la nécessité épicurienne de contenir les désirs, la revendication d'une nécessaire et incontournable solitude (qui n'est pas une vie d'ermite), quelques fléchés acérées quant à l'ego des écrivains, la vie compte plus que la ...philosophie....



Pour conclure, je repend sa propre définition de la philosophie qui pose notamment: "la philosophie a la vie pour objet et le bonheur pour but."

Comment pourrez vous ne pas lire ce livre? Et/ou ajouter à votre PAL un échantillon de livres de philo?
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