BONHEURS
Ne regarde pas trop ton Bonheur, si tu veux
Le bien aimer, et que ta vie en soit meilleure,
Et que, goûtée en lui, la substance de l'heure
Se change dans ton âme en un sang précieux.
Ne le regarde pas, si tu veux croire en lui :
Crains, à t' enquérir trop de la mouvante face,
D'apercevoir sa froide et profonde grimace
Dans les jours qu'elle prend la forme de l'ennui.
Ainsi que la verveine et le basilic fort
Qui parmi les chiflons du grenie:* et les outres.
Sèchent, et dont l'odeur glisse à travers les poutres
yers la chambre où l'on file et la chambre où l'on dort.
Enferme ton Bonheur où tu vie is rarement ;
Qu'il reste là, parmi les choses qu'on dédaigne;
Et si ton cœur distrait d'un bon parfum s'imprègne.
Sache t'en exalter avec étonnement.