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Citations de André Dhôtel (617)


incipit :
Il y a dans le même pays, plusieurs mondes véritablement. Si l'on explore les Ardennes, ce n'est pas une forêt que l'on découvre, mais mille forêts. Dans les contrées situées au nord, jusqu'au Rhin ou jusqu'au port d'Anvers, ce sont des centaines de collines et de plaines chargées de richesses, et l'on peut voir aussi les eaux immenses des canaux, des fleuves, des bras de mer, tandis qu'au coeur des villes, sur des places souvent désertes, s'élèvent les beffrois qui inspirent autant de terreur que d'admiration.
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Il y avait dans l'air un repos plein de fraîcheur qui donnait une vie nouvelle aux moindres fibres du corps.
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Est-il possible qu'un commerçant rêve quelquefois, même si l'autorité des traditions littéraires le lui défend ?
Julien se demanda si de tels individus ne possèdent pas une imagination souvent supérieure à celle des rêveurs professionnels.
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Au lycée, Léopold se maintenait dans une douteuse moyenne, faisait d'énormes fautes d'orthographe qu'il semblait s'amuser à inventer, ignorait tout encouragement à un travail assidu, se contentant d'échapper de justesse aux punitions.
Bref, on ne savait par quel bout le prendre, car il se montrait infiniment aimable avec l'idée bien arrêtée d'agir à sa guise, c'est-à-dire de faire n'importe quoi sauf ce qui lui était demandé. En classe de dessin, il usait de ses dons pour bâcler sa tâche et aider ses voisins.
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Les peupliers, ébranchés presque jusqu'au sommet, entouraient un rectangle de pré.
Là, au temps des sauterelles, on aurait pu se réunir pour faire des fêtes, pour danser par exemple, après avoir tendu des guirlandes d'arbre en arbre.

Mais cela ne servait qu'aux nomades qui s'y arrêtaient parce que c'était un endroit ouvert tout près de la route.

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L'automne vint. Les feuilles descendirent vers la terre. Elles se posèrent sur les chevelures des femmes qui bavardaient sous les marronniers. Celles des faîtes s'en allaient loin dans les prés, jusque sur les fronts des bœufs.

Puis ce fut l'hiver. Il y eut de belles nuits de gelée. Jacques oublia Jeanne sans doute, puisque tout s'oublie.

Vers l'est, d'où montent les étoiles, les collines sont agenouillées.
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Alors, selon ses dires, tout devenait musique, un arbre, un tas de cailloux, les prairies de la plaine, surtout les couchers de soleil.
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Que la terre soit transformée, reprenait Beursaut, la société changée, rien n’empêchera qu’on boive du café et si personne ne se charge de choisir le café, le peuple en sera réduit à la chicorée...le peuple en sera réduit à la chicorée, et il se révoltera, malgré l’estime en laquelle nous devons tenir la chicorée. Cela vous explique, monsieur Marceau, quel rang vous occupez dans notre ville. Cependant, je ne m’attendais pas à une aventure aussi brillante.

Félix se mit à rouler une deuxième boulette de papier.
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La plus heureuse lecture de ce livre se fera suivant la règle du papillon : ici, et soudain là-bas.(...) Penser au hasard est penser juste. Un papillon ne s'égare jamais.
(...)
Les lettrés ne lui ont pas ouvert leurs bras. Il est leur mauvaise herbe, celle qu'on méprise, qu'on arrache et qui revient, l'achillée aux yeux gris, la discrète aimée du ciel.
Chaque livre est fait pour un seul lecteur : celui qui le tient dans ses mains, à l'heure où il le lit. Tout prosélytisme littéraire ou religieux est vain. Convertir quelqu'un c'est mettre son âme en danger -- cette étincelle d'erreurs fécondes et de vagabondages. Je ne m'inquiète pas de votre lecture. J'ignore ce qu'elle sera. La mienne me changeait en grenouille : je bondissais d'une flaque de joie à la flaque de joie suivante. Parfois je découvrais une mare entière. Cette phrase par exemple. J'y suis encore, caché sous le nénuphar d'un silence : "il n'y a que l'impossible qui arrive".
Qu'il reste dans un grenier un seul livre d'André Dhôtel et le soleil reviendra.

Extrait de la préface de Christian Bobin "Un papillon ne s'égare jamais." p 10-11
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Le silence est si grand à l'extrémité de cette rue où nous habitons que le bourdonnement d'une seule abeille semble se propager plus loin que le ciel, et bercer le bourg entier et tous les villages cachés dans les collines. C'est la joie de l'air. A certains moments, il n'y a pas d'heure. Rien ne compte, surtout dans le grand matin.

[André DHÔTEL, "La tribu Bécaille", Gallimard, 1963 - réédition coll. "folio", 1977, page 24]
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Ils restèrent une grande heure à parler dans l'obscurité peu à peu venue. Quelques mots de temps à autre.
Ce n'était pas comme les conversations sur le banc d'Athanase.
Cette fois on parlait par bribes, d'affaires qui n'existaient et qui n'avaient de sens que pour deux hommes perdus au bout de ce village.
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Son visage avait une beauté singulière, non pas des traits parfaits mais une gentillesse timide et insouciante, comme une clarté.
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En ces jours, en cet automne éblouissant des contrées du sud, Gaspard comprit donc l'éclat étrange des yeux d'Hélène, car lui-même, ainsi qu'elle le lui dit, eut cet éclat dans son regard. C'est sans doute le signe de l'étonnante et cruelle nostalgie qui fait désirer pour chacun une vie plus grande que les richesses, plus grande que les malheurs et que la vie même, et qui sépare en nous les pays que l'on a vus de ceux qu'on voudrait voir, Ardenne et Provence, Europe et Nouveau Continent, Grèce et Sibérie.
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Il y avait eu un automne très léger. Parfois, dans les après-midi où le magasin était inanimé, le vent poussait sur le trottoir une feuille morte venue du boulevard voisin. L'hiver qui succéda apporta des brumes, de claires gelées où dansaient les lanternes des fiacres.

[André DHÔTEL, "Ma chère âme", Gallimard, 1961 (réédition Phébus, coll. "libretto", 2003, page 67)]
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Il y a dans le même pays plusieurs mondes véritablement.

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Gaspard était trop occupé par les nécessités de son travail pour attacher importance à des rêveries qui ne faisaient que traverser son esprit. Cependant il se persuadait peu à peu qu'un beau jour, au cours de quelque promenade, il surprendrait cette parole qui lui ferait découvrir tout ce qu'il ignorait, et même des choses dont personne n'avait jamais eu l'idée. Or il arriva qu'un soir il entendit quelques mots qui devaient changer sa vie.
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"Mon père à des propriétés immenses", poursuivit Théoldule Résidore sur le même ton fausset. "Il a des entreprises nombreuses, il collectionne des moustaches de chat, les bagues de cigare et bien d'autres curiosités..."
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Il n'y a pas une méthode de penser entraînante et efficace : prenez n'importe quel objet,, une boîte de cirage, un réchaud électrique, une fleur, un fruit et faîtes-vous une opinion sur cet objet ou plutôt envisagez tous les jugements qu'il peut susciter en vous. C'est une façon de se connaître soi-même. p 26
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page 145 [...] Gaspard suivit Parpoil dans le hall. Parpoil prit un billet pour Gaspard. Ils allèrent ensuite au buffet. L'homme fit servir à Gaspard un repas froid, et lui-même s'octroya divers alcools.
A sept heures Gaspard montait dans le train, et quand il fut placé au fond du compartiment, dans l'angle opposé au couloir, son garde du corps attendit sur le quai le départ du train.
Gaspard se trouvait réduit à la plus complète impuissance. Il regardait avec indifférence les boiseries du compartiment. C'était un vieux wagon aux cloisons repeintes et aux portières étroites. Une vieille dame était assise sur l'autre banquette parmi d'autres voyageurs. Elle avait échangé un signe rapide avec Parpoil. Gaspard crut comprendre que cette duègne appartenait à la maison de M. Drapeur. Elle devait exercer sur le garçon une surveillance discrète. Il n'y avait aucun moyen d'échapper. [...]
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Elle tendit la main vers un bourdon qui passait et qui vira deux fois autour de ses épaules.

- Il y a des abeilles, dit-elle, il y a des mouches qui ne font rien, il y a des bourdons qui pillent, tout est beau.

Bizarre fille. Arthur avait le désir de la secouer afin de savoir ce qu'elle avait dans la tête.
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