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Citation de dourvach


Le repas, dans la cuisine pleine de fraîcheur, fut empreint d'un calme profond. [...] Une guèpe bourdonnait sous les rideaux, et il semblait que ce fut le seul son qui ait pu subsister dans le monde. Cette salle retirée laissait pressentir le silence qui régnait sur des lieues de plaines désertes.
-- Vous êtes bien isolés, dit Thomas Roudart après s'être servi une pomme de terre et deux carottes. Vous ne savez jamais ce qui se passe. Votre été reste aussi vide que l'hiver.
-- Vous n'aimez pas la solitude ? observa Mlle Dargnies.
-- J'ai beaucoup d'amis d'un jour à travers le pays, dit Thomas.
Un silence. Thomas regarda par la fenêtre.
-- J'ai cru voir une ombre. Peut-être l'ombre d'un oiseau.
-- Nous avons des hirondelles et toutes sortes d'oiseaux, dit Mlle Dargnies.
-- Qu'est-ce qu'on entend ? reprit l'homme.
-- Rien. C'est la guèpe, dit Mlle Dargnies. Auriez-vous peur des gendarmes ?
-- Les gendarmes ? Non, bien sûr. C'est-à-dire... Enfin, j'ai ma conscience pour moi.
-- Il est bon d'avoir une conscience. Cela n'est pas donné à tout le monde, trancha Mlle Dargnies d'un ton sec.
Thomas Roudart la regarda, puis il déclara :
-- Je suis né dans un accident de chemin de fer.

[André DHÔTEL, "La maison du bout du monde", éditions Pierre Horay, 1970 ; réédition Horay, 2005, chapitre II : "Monsieur Thomas Roudart", pages 32-33]
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