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Critiques de André Gardies (18)
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La promesse de la mer

Comme le dit si bien l’éditeur (éditions Infimes) il s’agit d’un roman méditerranéen fait de nostalgie et d’espoir.



Romain, 68 ans, a travaillé quinze ans en tant que Cameraman à La Calypso. Près de cinquante ans qu’il n’était pas retouné au Grau. Il revient à l’occasion d’un film documentaire qu’il veut réaliser sur l’évolution de la pêche. Grâce à de nombreux témoignages, précieux, éclairants, confiés par d’anciens pêcheurs mais pas que, Romain mettra en avant la pêche artisanale traditionnelle. Une pêche solidaire, aujourd’hui disparue, sur des barques à voiles remplacées par les chalutiers.

Dans le même temps, Romain est animé par un profond combat intérieur - provoqué ? -, par l’arrivée de courriels mystérieux, au début, perturbant ses soirées, qu’il aime passer le long du canal. Un moment d’apaisement et où s’expriment des souvenirs. Une douleur plus ou moins enfouie, qui donne une tension au fil de l’histoire, et qui ressurgit.

André Gardies parvient à nous tenir en haleine jusqu’aux derniers instants et construit avec une grande habileté un climat énigmatique entre Romain et Bianca.



Comme dans chacune de ses histoires, l’auteur est proche de ses personnages. L’amour et l’authenticité sont des thèmes qui jouent un rôle central dans ses romans.



D’une part, on ressent bien les connaissances cinématographiques de l’auteur à travers le professionnalisme de Romain et de Yvan, son aide opérateur image-son dont le numérique n’a aucun secret pour lui.



D’autre part, l’auteur nous fait découvrir les différentes pratiques de pêche artisanale traditionnelle avec la hardiesse de ses descriptions qui nous apprennent un vocabulaire spécifique.

L’auteur a mobilisé une belle documentation qui fait de ce livre un roman dense et qui donne de l’épaisseur aux personnages avec leur part d’ombre.



André Gardies nous livre ici un roman plein de justesse et de sensibilité qui interroge le lecteur (et espérons nos sociétés) sur l’épuisement des espèces de poissons, notamment des thons dans nos eaux salées. Entre la surpêche, la pêche illégale et les méthodes de pêche industrielles - par les chalutiers -, non seulement le métier est en grand danger mais la biomasse de poissons disparaît.



N'oublions pas que le poisson frais dans nos assiettes, c’est grâce aux pêcheurs côtiers (rien à voir avec le poisson de pisciculture !).

À juste titre, l’auteur fait un parallèle et compare un poulet fermier et un poulet aux hormones élevé en batterie !



Une histoire qui a du caractère, servie par une plume trempée dans l’encre bleue de la Méditerranée d’une senteur agréablement iodée, bienfaitrice pour notre vitalité.

Un ouvrage de talent à s’imprégner sur le sable (ou pas) cet été !

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La Source du Diable

L'histoire prend naissance dans un autorail. On y rencontre notre « héros », Marc Maugrain, muni de son sac à dos et déterminé à conquérir la montagne enneigée. Malheureusement le train se retrouve bloqué par les congères. Ce n'est pas tant un problème, le voyageur peut continuer à pieds. S'aventurant, sans aucun repère, dans cet endroit inconnu, il finit par dénicher une ferme qui semble à l'abandon. Après s'être introduit dans la bâtisse afin de se reposer et de retrouver un instant la paix, loin du monde, Marc décide finalement d'y rester quelque temps. Peu à peu il se familiarise avec les lieux et se met à fouiller, à fouiner, à s'accaparer les affaires personnelles et la vie de cette femme, Clémence, la propriétaire de la ferme, absente pour l'hiver. C'est sur ces faits que se base la première partie du roman, se mêlant à cela les souvenirs du personnage : son enfance, son père et le pensionnat, son premier amour et la guerre d'Algérie, la clinique et les psychiatres. Tout s'éclaire : Marc fuit quelque chose, quelqu'un. Il se fuit lui-même aussi.



Très vite, on comprend que le héros d'André Gardies n'en est pas un. Il est hanté par des souvenirs de guerre, obsédé par les femmes (par le grain de beauté sur la joue de son premier amour, Cécile, et le « fantôme » de Clémence, cette femme qu'il n'a jamais rencontré mais qu'il aspire tant à connaître, qu'il finit par croire qu'il connait). Son obsession est telle qu'il prend la décision incongrue de revenir quinze années plus tard dans cette même ferme, dans la montagne, avec l'espoir et le projet fous de (re)trouver Clémence.



Les pages se tournent, les évènements se succèdent dans cette seconde partie sous forme de huis-clos, et l'on se sent comme confiné dans une atmosphère malsaine qui se dégage de notre anti-héros. Celui-ci se sait être un homme bon, qui malgré tout est poussé parfois à faire de mauvaises choses, à commettre des gestes violents. Il le regrette car ce n'est pas lui, ce n'est pas sa volonté. Là où l'on croit déceler un être instable et dangereux, un sociopathe, un pervers narcissique manipulateur, ou autre ; Marc se croit de plus en plus quant à lui, gouverné par des forces mystiques, dirigé dans ses choix et ses actes par une déesse africaine.



Si le roman commence avec des descriptions faites de phrases aux tournures surprenantes, on s'y habitue au fil de la lecture. La non-distinction entre le récit et la lecture d'un journal intime, celui de Clémence en l'occurrence, est en revanche regrettable. On se perd parfois entre les deux et on ne sait plus qui parle, qui est le « je ». Ce n'est pas le seul bémol que j'ai trouvé à ce livre, malheureusement. Pour tout dire, je ne comprends ni le choix du tire ni celle de la couverture. Elles ne collent pas, et surtout elles ne reflètent pas l'essence même du contenu. Pareil pour le résumé qui ne mène absolument pas sur la bonne voie, qui n'est pas fidèle au récit. On s'attend à tout autre chose ; je m'attendais à tout autre chose, et cela m'a fortement déstabilisé.



Après avoir refermé ce livre, je ne parviens toujours pas à savoir si il m'a plu. L'auteur maîtrise sans nul doute l'écriture et a son propre style, mais son personnage trouble, obsessionnel et malsain n'a rien d'attachant. Je tiens cependant à remercier, le site Babelio dans le cadre d'une Masse Critique, ainsi que TDO Éditions pour cette découverte et l'envoi de ce livre.



[Critique écrite le : 09/02/2015. Challenges Variétés et Petits Plaisirs.]
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La promesse de la mer

Une histoire touchante qui nous pousse à réfléchir , sur la pêche et ses différentes techniques . Romain Falcolon a été pendant 15 ans cameraman aux côtés du commandant Cousteau . il doit réaliser un film sur la pêche traditionnelle ce qui le pousse à revenir sur les lieux de son enfance : là région du Grau . Ce retour sur les lieux de son enfance , adolescence va le replonger dans des souvenirs agréables mais également douloureux avec ses amis , son premier amour avant de partir en Algérie en 1960 . Un départ que certains auront du mal à accepter … L´auteur avec sa plume cinématographique nous retransmet parfaitement les paysages bien loin de ceux qu’il avait gardés en souvenirs …Où sont les plages avec des dunes , les petites rues , ses amis ? Il a devant lui un bétonnage omniprésent , des immeubles , des yachts et chalutiers qui ont remplacer les petits bateaux de pêche et de plaisance . Pour réaliser son documentaire dont l’auteur maîtrise chaque étape et termes , il va recueillir des témoignages d’anciens pêcheurs . Des personnes qui ont connu la pêche traditionnelle , familiale et qui ont assisté à tous ses changements . Un retour sur les terres de son enfance qui va également faire ressurgir un amour contrarié . Un corbeau va lui envoyer des messages plutôt énigmatiques . Qui se cache derrière ce corbeau et pourquoi lui ? Nous avons d’un côté une enquête avec Romain qui se pose des questions sur les envois anonymes mais surtout son repérage pour son documentaire qui va mettre en avant la pêche traditionnelle et son évolution . Un livre riche en informations et parfaitement documenté qui nous alerte sur cette pêche sans limite avec certaines espèces de poissons qui se font de plus en plus rares comme les thons . Sans compter sur les pêches illégales . Une pêche intense au dépend de la préservation des poissons . Une belle histoire parfaitement documentée , un signal d’alarme. La plume de l’auteur est maîtrisée , agréable à lire et en lisant son livre on ressent le travail de documentation en amont . Une lecture très agréable .
Lien : https://m.facebook.com/story..
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La Source du Diable

Alors ?



Alors il donne pas envie ce résumé ?



Hein ?



Hein ?



Quelle déception.



Merci à Babelio et aux Editions TDO pour ce partenariat.



Inutile de vous dire que cette quatrième de couverture m’a convaincue de postuler pour ce livre. Ô erreur.



En fait, c’est l’histoire d’un mec qu’il sort de son train qu’on sait pas pourquoi. L’histoire d’un mec qu’ça dure des heures qu’il erre dans la neige avant de trouver une maison, et qu’il y reste pendant des jours en oubliant son train. Gné ? Bon ok pourquoi pas.



Et là… Cette maison va bouleverser sa vie………… NON ! Pas de paranormal, pas de phénomène étrange ! Notre personnage sans nom erre juste dans les pièces, regarde la luminosité par la fenêtre, se fait à manger (wahou !) et imagine la personne qui vivait dans une des chambres. Et paf, il tombe sur son journal intime ! Elle s’appelle Clémence ! NON MAIS CLEMENCE QUOI.



Et même que ce type il kiffe son ex et était fasciné par son grain de beauté sur le visage !



Désolée d’être ironique comme ça, mais moi aussi je peux écrire un livre avec un titre accrocheur et perdre mes lecteurs dans une histoire à cent mille lieues de ce qu’elle promettait.



J’ai lu plus d’une centaine de pages et j’ai abandonné. Tant pis pour les révélations et la chute. Le style est pour moi insipide, les descriptions soporifiques, les personnages inintéressants.



Alors ok c’est l’introspection d’un mec sur lui-même qui blablabla découvre que bliblibli et revient ptètre plus tard pour blobloblo… CHIANT.



Je n’ai rien aimé. Navrée, mais vraiment rien n’était à garder pour moi.



Vous le savez j’abandonne trèèèès peu de lectures (peut-être 3 en un an et demi), mais là, même lire en diagonale m’a épuisée. Je passe donc mon tour et ne comprends pas comment on peut se prendre à cette écriture et à cette histoire.



A vous les studios ! *clic*
Lien : http://www.chroniques-livres..
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Les années de cendres

J'ai bien aimé ce livre, écriture très fluide, très facile à lire et de plus j'avais l'impression d'être plongée vraiment dans l'histoire et de la vivre en même temps.



Par contre, j'ai trouvé la fin un peu floue, dommage.
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Les années de cendres

Un homme part à la recherche de ses racines en achetant aux enchères la dernière école où sa mère a enseigné. Celle-ci étant morte peu de temps après sa naissance il ne l' a jamais connu, et il a été élevé par sa "mémé".

Mémé lui parlait beaucoup de son fils mais peu de sa bru et l' image de la mère ne peut se former dans l' esprit du personnage. Seules trois photographies de la famille existent et là encore la femme est cachée par la présence du père.

Nous suivons donc le parcours d' un homme seul qui saisit chaque paysage, chaque senteur,pour en faire un bout de souvenir. Sa passion pour la photographie permet de faire un lien avec cette mère trop tôt disparue. Ses rencontres avec des gens qui parlent peu mais qui transmettent, qui s' apprivoisent et qui donnent, le rapproche toujours plus de la femme qui était sa mère.

L' auteur attire le lecteur dans ce décor de village qui se meurt mais qui regorge de souvenirs, et cela sur fond de guerre et de passion filiale. Certains souvenirs devraient rester cachés et le lecteur doit se contenter de non-dits. Des aspects de la vie de la mère auraient pu être creusés. La lecture est fluide, envoûtante. On s' attache à cet homme en quête de racine et d' amour maternel.
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Le train sous la neige

[note de lecture pour les-agents-litteraires.com]



Aïeee ça va pas être facile... Pourtant le roman d'André Gardies démarre bien, j'ai trouvé.



L'image de couverture et le synopsis en quatrième sont fidèles à l'ambiance très cinématographique des premiers chapitres : un film des années 60, en noir et blanc, un fugitif, une ambiance à la Boileau-Narcejac hésitant entre onirisme et réalisme, très prometteuse...



Le style est impeccable, précis et très descriptif, peut-être trop, justement, pour que le mystère et les tourments psychiques du héros, Fernand Maugrain, s'installent durablement, et m'intriguent au-delà de la moitié du roman. Assez vite, je n'ai plus adhéré à la réalité psychologique des personnages, surtout féminins.



Je le reconnais volontiers, je ne suis pas une bonne cliente pour les histoires de possession, de magie noire, ou de vaudou, même quand la fragilité du sujet est motivée, et bien expliquée, comme ici. André Gardies joue un temps sur l'ambiguïté de l'interprétation des situations : son héros fantasme-t-il son aventure, ou bien est-il la victime complaisante de nouvelles Louves ? Mais l'auteur choisit et explicite, trop vite à mon goût, l'une des deux voies pour orienter son scénario. Je ne dirai pas laquelle, juste que ce n'est pas celle que je préfère !



Pourtant je retiendrai pour leur force et leur écriture, plusieurs scènes remontées de la mémoire douloureuse de Fernand Maugrain. Il y a le bizutage du petit pensionnaire venu de la campagne. Toujours enfant, l'accident de barque et la noyade juste évitée. Plus tard la fascination pour un grain de beauté au visage d'une compagne, la folie violente qu'elle entraîne. Des scènes difficilement supportables de la guerre d'Algérie, de ses atrocités. Des réflexions originales sur le portrait photographique, le masque, qui sont pour l'auteur beaucoup plus que des représentations inertes. Chacune de ces histoires cruelles ferait à elle seule un point de départ romanesque intéressant, dans un recueil de textes courts.



Ce qui n'a pas bien fonctionné pour moi, c'est le montage, la progression de l'histoire, son découpage. Néanmoins j'ai été sensible tout au long du roman à la tenue du style, et à l'attachement affectif de l'auteur pour son personnage principal, particulièrement dans ses grands moments de faiblesse. Pour moi cela signe le plaisir d'écrire authentique et jubilatoire d'André Gardies.




Lien : http://tillybayardrichard.ty..
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Les lys blancs de Clara

Un homme sans connaissance est admis aux urgences. En piteux état, fortement alcoolisé Jean Robin, car tel est son nom, sombre dans un coma de plusieurs jours. Un coma dont il émerge progressivement, assisté de la psychologue de l’hôpital, Florence. Au fur et à mesure, les souvenirs de Jean remontent à la surface, des souvenirs qu’il raconte à Florence.

Mais il semble qu’une partie de ses souvenirs ne veulent pas émerger et que dix ans de sa vie ait disparu de sa mémoire.



Pourquoi ? Qui est cette femme sur certaines photos et dont seul le début, Cl., du prénom est noté ? Que représente exactement pour Jean cette boule à neige à laquelle il tient tant et qui contient une maison au toit rouge et une jeune femme brune ? C’est à une lente introspection que Jean se consacre pour retrouver ces moments dont il ne se souvient plus. Florence étant à ses côtés pour lui apporter une oreille attentive et l’aider.



C’est un roman intime, d’une extrême douceur. L’intrigue est réduite au minimum, centrée essentiellement sur les souvenirs de Jean et sur la vie de Florence.



La relation qui s’installe entre ces deux personnages est faite de confiance et de délicatesse, car la psychologue cherche avant tout à ne pas brusquer son patient. Un patient pour lequel elle semble avoir des sentiments et un intérêt qui ne sont pas seulement médicaux.



Le texte est tout en sensibilité, l’hôpital jouant ici le rôle d’un cocon protecteur où Jean peut se reposer afin de reprendre pied dans un réel qui semble difficile et où les sentiments peuvent éclore tranquillement. Un temps suspendu où Florence et Jean donnent un peu de soi à l’autre et entrent dans une relation de confiance qui se déploie lentement.



C’est un récit habité par une profonde mélancolie et qui raconte la douleur de la perte mais aussi la résilience, l’apaisement qui provient de la rencontre et de la libération de la parole.

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Les lys blancs de Clara

Un homme, qui empeste la vinasse et la transpiration, est accueilli aux urgences puis sombre dans un coma profond. Une fois réveillé, on assiste au retour progressif des souvenirs de Jean aidé par le corps médical, Maria l'aide-soignante, Florence la psychologue.

D'anciens traumatismes remontent peu à peu à la surface, répondant aux questionnements de Jean.

Une boule de neige, fil rouge, dévoile l'intime tout le long du roman, créant de l'émotion...

Une histoire joliment écrite par une plume maîtrisée, délicate, poétique, perlée de références musicales, littéraires, artistiques, très appréciées.

Belle aventure que ce roman, autant par le fond que par la forme, à recommander sans modération. Merci monsieur André Gardies.
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La baraque du cheval noir

André Gardies tisse un roman captivant, touchant, avec trois fils : la description d'une petite communauté paysanne de Lozère, la superstition et le magique qui continuent à exister dans ces terres isolées, le tout sur fond de polar rural. Le climat devient vite irrespirable et les mystères s'accumulent. Il y a un univers d'André Gardies. À la fois un monde perdu et un monde étonnamment présent, ressenti également à la lecture de son livre "Le vieux Cévenol et l'enfant".

Ici, pas de fioritures, de détails superflus dans les descriptions. Une plume pleine de sensibilité qui nous livre juste ce qu'il faut de crédibilité et de vraisemblance pour se projeter dans ce lieu sauvage reculé, soumis aux forces de la nature, isolé par la neige où il est facile de se perdre dans le brouillard. Jacques Torrant qui loue pour l'hiver La baraque du cheval noir, une ancienne ferme, devra se confronter à l'hostilité de nombreux habitants pour les besoins de son enquête sur la disparition de son oncle Paul.

La baraque du cheval noir est une maison qui existe vraiment, célèbre, parce que Léo Ferré y a habité. J'ai adoré !

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Je t'écris du Gévaudan , ma Lozère



Le Gévaudan, ma Lozère



Le Gévaudan, ancien province française a servi de base pour la création du département de la Lozère. « Seules modifications : le canton de Saugues qui a été rattaché à la Haute-Loire et les villes de Meyrueis et Villefort qui ont été intégrées dans la nouvelle découpe. On peut donc dire que Lozère et Gévaudan sont équivalents; Parler de l’un c’est parler de l’autre. »



Les auteurs de Je t’écris du Gévaudan, ma Lozère, André Gardies et Jacques Mauduy, ont réalisé une présentation originale de ce territoire cher à leur coeur, sous la forme d’une correspondance fictive.



André et Jacques reçoivent par l’intermédiaire d’internet un message de Roland. Tous trois sont amis d’enfance et ont passé leur jeunesse en Lozère avant de partir dans des directions différentes pour faire leur vie ailleurs. Si Jacques et André sont à présent retournés au pays, il n’en est rien de Roland installé au Québec. Il leur écrit pour avoir des nouvelles, curieux de savoir ce qu’il en est de la Lozère :

« Tout cela existe-t-il encore ? Le relief en creux de la Lozère, sans doute, mais le reste, le patois, les vaches, la nourriture, les paysans ? je crois que le pays doit avoir bien changé. »



Un voyage dans l’espace et le temps



Cette lettre est le début d’un échange épistolaire qui va amener le lecteur dans un voyage dans l’espace à travers les différentes régions du département mais aussi dans le temps, du passé des enfants au milieu du XXème siècle, à celui des guerres de religion et des camisards, du Maquis de la dernière guerre au Moyen-Âge ou à l’époque romaine. Toutes les strates du passé se superposent, se succèdent ou se côtoient, dessinant une région complexe, nourrie d’Histoire et d’histoires, pour mieux expliquer le présent.

Ainsi, les guerres de religion ont scindé le pays en deux, d’un côté les protestants dans les Hautes-Cévennes lozériennes, bastion des Huguenots, de l’autre les catholiques dans l’ Aubrac, la Margeride, le Causse, au nord. Les violents affrontements ont laissé des traces qui, même de nos jours, sont loin d’être effacées. Pendant la révolution la partie cévenole fut « patriote » tandis que l’autre s’opposa aux révolutionnaires et défendit le clergé. Cette césure perdure entre le sud lozérien qui vote à gauche et le nord qui est de droite.



Je ne peux que vous inviter à découvrir toute la richesse de cet échange épistolaire, pétri d’anecdotes amusantes ou nostalgiques, de souvenirs d’enfance qui parlent d’une paysannerie à l’ancienne presque disparue de nos jours, de légendes, mais aussi d’études historiques, d’analyses géographiques et géologiques entre la Lozère granitique et calcaire.



L'originalité du livre :

Des accents poétiques s’élèvent de ces pages face à la beauté des paysages si divers, face au passage des saisons. Les rêveries de l’enfance qui le disputent à l’oeil du géographe apportent un regard frais à l’ensemble et souvent résonnent les mots chantants et pittoresques de la langue d’Oc : les capitelles, les chazelles, les faïsses, les bancels…

"Et le vent ? et le vent qui bouffe (souffle) 15 mois sur 12 ? « Moi c’est la bise noire qui me contrarie! » «  Moi, le Tumelo (la tourmente) ! » « Oh! mais moi c’est le Marin ! Le Marin y bouffe, y bouffe et quand ça s’arrête, pleuou, pleuou, (il pleut) et puis la Traverse (le vent du nord) qui s’y met !"



Je t'écris du Gévaudan, ma Lozère présente de plus une riche iconographie et des cartes de géographie qui permettent d’arpenter le pays avec les auteurs tout en sachant exactement où nous sommes : Margeride, Aubrac, Causse Sauveterre- Lot-Allier, Causse Méjean-Tarn, Cévennes…



Tout a changé, rien n'a changé !



Oui, Roland, la Lozère a changé depuis l’enfance avec l’arrivée de l’eau, de l’électricité dans toutes les fermes, avec ses grandes mutations économiques, le développement des routes et du tourisme, une Lozère si différente et pourtant si pérenne !

« Tout a changé, rien n’a changé ! Tu es parti il y a cinquante ans si je ne me trompe pas. Depuis, le Grand séminaire de Mende s’est un peu vidé, la voie ferrée Sainte-Cécile à Florac n’existe plus. Plus de témoins qui puissent raconter la bataille du Mont Mouchet ou les maquis de Cévennes. Les Causses sont classés au Patrimoine mondial. Le Parc des Cévennes est devenu une réalité qui compte : les chasseurs, les pêcheurs, nous tous qui avons restauré les maisons familiales, nous avons dû nous adapter à ses exigences. Tu sais que nous sommes des « contraires » des « Rebrousse-poils » et ça, ça n’a pas changé. »



Ce livre original, d’un abord facile malgré son érudition, plaira à tous ceux qui aiment la Lozère et à tous à ceux qui veulent la découvrir dans ses paysages, son histoire mais aussi dans son âme profonde.


Lien : https://claudialucia-malibra..
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La Source du Diable

J'ai découvert ce roman via Masse Critique. Je ne connaissais pas l'auteur et le résumé donné sur Babelio m'avait attirée.

On suit donc le personnage principal, Marc Maugrain. Son autorail se retrouve bloqué par la neige. Il descend du train et poursuit sa route dans la neige. Il arrive bientôt devant une vieille bâtisse vide. Il y entre et s'y installe quelques temps. Il va se mettre à fouiller ce refuge et s'immiscer dans la vie des habitants de la demeure : il découvre les oeuvres d'arts : photos, sculptures des habitants et également un journal intime d'une certaine Clémence. A travers les écrits de la jeune femme, il va tomber amoureux de ce" fantôme". S'en suit aussi de longs aller-retours entre le passé du héros et son présent.



J'avoue que la lecture m'a un peu laissée sur la faim. Le résumé m'avait vraiment bien plu, mais la lecture m'a déçue. Sans doute induite en erreur par le titre, je m'attendais à quelque chose de plus surnaturel (même si le roman a ce côté là, surtout à la fin).

J'ai parfois eu du mal à me retrouver dans le recit à cause des sempiternels allers-retours entre l'histoire autour de Marc et sa lecture du journal intime de Clémence. On s'y perd par moments, ne sachant plus de qui il s'agit.

J'ai également trouvé un peu lourd la manière dont est décrite l'obsession de Marc pour son ex Cecile et son grand de beauté ...

par contre, j'ai bien aimé le style très réaliste : les descriptions étaient vraiment précises bien vivantes notamment dans les descriptions au début du paysage dans la neige. On pouvait presque entendre la neige craquer sous les pas du héros.

Bref une lecture plutôt mitigée ...
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Le Visiteur solitaire

Un pays étrange au fond de quelque coin reculé de montagne, un curé fort peu charitable, un hobereau local tout puissant, une population réduite à merci par la pauvreté et la nécessité, et un héros - l’étranger venu là en mission - qui s’enflamme à la vue du moindre jupon et surtout des poitrines généreuses, tout cela est fait pour nous entraîner dans un monde onirique, mystérieux et attirant. Un monde aussi où la beauté de la nature sauvage, presque archaïque, est sans cesse présente. A chaque page on est comme poussé à poursuivre sa lecture.

Quant au style il se montre toujours élégant et juste quand il s’agit de parler des sentiments du héros vis à vis des femmes, des sensations et des pensées des femmes face à l’homme, pour traduire aussi diverses obsessions bien inquiétantes. Bref un livre où cohabitent suspense et terroir, pour le plus grand plaisir de la lectrice.





Une plongée dans un monde onirique, mystérieux et inquiétant. L‘attirance du héros pour les femmes est parfaitement rendu, c’est un vrai charmeur, cependant, avec du recul on prend mieux la mesure de sa perversité. Si son cynisme et son humour font sourire il n’en reste pas moins irrécupérable. Le pays reculé et archaïque où se déroule l’action accuse encore l’étrangeté envoûtante de ce récit.



De l’étrange, du mystère et des obsessions, elles-mêmes souvent inquiétantes. Un style superbe et juste pour évoquer les sentiments du héros vis à vis des femmes, des sensations et pensées des femmes face à l’homme. Un pays reculé traversé de forces contraires qui donnent sa dynamique au récit. Un paysage à la fois magnifique, sauvage et presque archaïque. Un livre qu’on ne lâche plus.





Un personnage bien inquiétant que ce Faustin, à la fois diablement séducteur et secrètement pervers. La sympathie qu’il suscite nous incite à adopter son point de vue, à faire nôtre sa vision du monde et des êtres, jusqu’à ce que l’on se rende compte que c’est en fait d’un personnage bien peu recommandable que l’on s’est entiché. Alors ce monde reculé, habité de forces antagonistes, devient plus inquiétant qu’il n’y paraît. Sous la beauté du pays sourdent les maléfices des hommes.

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Derrière les ponts

Ce récit nous présente une mosaïque de souvenirs, l'ordinaire des jours, celui des toutes premières années jusqu'à l'adolescence avec ses émois en effervescence.

Sous une écriture riche, empreinte de qualificatifs soignés, l'auteur André Gardies nous livre ses émotions et sensations, intimement liées, remontées à la surface.

Les lieux d'enfance, extérieurs (rue...) et intimes ( w.c...), les événements (guerre...), les objets (poignée de porte, livre, crayons de couleur, timbres...) et les personnages (copain, oncle...) construisent cette mosaïque autobiographique, délicieuse à lire.

En une phrase : c'est une plume habitée par la mémoire sensorielle qui fait parler avec justesse l'enfance.

Douce mélodie passéiste... J'ai adoré !

Une question à l'auteur : qui est ce garçonnet sur la couverture ? L'auteur lui-même ?
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Les années de cendres

Inutile de développer, Il faut le lire, on ne peut pas raconter. C'est un livre magnifique, subtil. Et quelle écriture, quel style.

Il m'a fait penser à Giono (le chant du monde).

On m'oblige à mettre au moins 250 caractères (drôle d'idée). J'ai dit ce que j'avais à dire, alors je bégaie pour les atteindre 248, 249, 250 !

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Blanche, châtelaine du Gévaudan

Incursion dans un passé courtois ? Non. Si la courtoisie est omniprésente dans ce roman, elle est d’une facture très moderne dans une France rurale où les éoliennes suscitent bien des controverses. Paul Freval est un écrivain confirmé. Sa plume se nourrit de la beauté des choses, merveilles que la nature brute et sauvage a créées ou que l’industrie humaine a façonnées. Sa curiosité naturelle le conduit devant le château de Valbreges qu’il a approché enfant. L’écrivain est aussi curieux des autres : Alice, la maîtresse d’école qui l’a invité pour un atelier d’écriture ; Blanche comtesse de Segouzac , quinquagénaire altière qui gère son domaine comme un homme, rarement visitée par ses neveux. Le récit des liens qui se tissent est alimenté à la fois par un narrateur extérieur et par l’écrivain lui-même, pour mieux analyser les processus d’apprivoisement des protagonistes. Double regard pour représenter la quête permanente de l’éternel masculin, toujours attiré par le mystère féminin. La conquête est affaire de stratégie. Qui conquiert, qui est conquis ? Après, il faut vouloir et savoir entretenir les relations.

L’autorité de la châtelaine enracinée dans une culture élitiste peut-elle survivre quand la relation se poétise ? La vie lui offre -t- une autre chance ? Le monde est là, à portée d’un petit voyage en 2CV...

Subtilité, délicatesse : il y a une préciosité romantique dans ce roman. Les personnages sont normalement adultes, responsables, cultivés, mus par leurs émotions. L’histoire de Blanche, châtelaine du Gevaudan, est celle d’une figure moderne, plus aristocratique que d’autres mais faite de la même chair.

L’auteur, A.Gardies, est un esthète : sa représentation des caractères et de la sensualité des personnages est exquise. Son écriture si féminine dit avec finesse ce qui touche le cœur des femmes, avec leurs mots à elles.

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Blanche, châtelaine du Gévaudan

Un roman magnifiquement bien écrit... qui aborde de façon sensible, dans une langue élégante, la question de deux mondes différents. L'auteur a placé un écrivain - Paul Fréval - dans une atmosphère aristocratique à laquelle appartient Blanche Maufoid, comtesse, et évoque avec finesse et tendresse la force des sentiments qui unit les personnages. Au fil de la lecture, on ressent la quête de l'humain, thème attaché à l'auteur, parce qu'il aime les gens, et nous aussi, lecteurs, nous aimons André Gardies et attendons avec impatience la prochaine histoire qui, me semble-t-il, se déroulera près de la Méditerranée. Merci, monsieur André Gardies, pour ces beaux moments d'évasion que vous nous offrez.
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Les années de cendres

Un très beau roman. Des descriptions précises font voyager le lecteur. Celui-ci participe en même temps que le héros à cette quête des origines, à cette recherche de la vérité. Michel Valat est un personnage attachant. Il retrouve son pays natal et rachète l’ancienne école. Cette bâtisse y abrita sa mère et fut le seul témoin de cette vie passée sous l’occupation allemande. Il essaie de s’imaginer quelle femme elle était en s’aidant des écrits retrouvés. L’histoire est ponctuée de petits rebondissements et le dénouement est pour le moins inattendu. Il faut attendre la fin du récit pour faire le lien avec le titre. Plusieurs styles se mêlent avec finesse : genre épistolaire, journal intime… Une lecture à conseiller !
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