Citations de André Gorz (249)
Je ne veux plus - selon la formule de Georges Bataille - "remettre l'existence à plus tard". Je suis attentif à ta présence comme à nos débuts et aimerais te le faire sentir. Tu m'as donné toute ta vie et tout de toi ; j'aimerais pouvoir te donner tout de moi pendant le temps qu'il nous reste.
Je ne peux m'imaginer continuant à écrire si tu n'es plus.
J'ai compris avec toi que le plaisir n'est pas quelque chose qu'on prend ou qu'on donne. Il est manière de se donner et d'appeler le don de soi de l'autre. Nous nous sommes donner l'un à l'autre entièrement.
Un amour doit pouvoir se renouveler et ressurgir sous des formes inattendues. Admettez qu'il soit dans votre existence une aventure perpétuelle ; qu'il s'expose à des risques, à des changements, à l'imprévisible. Et qu'il échappe ainsi à la routine.
Tu vas avoir quatre-vingt-deux-ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t'aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien.
Ce qui est bon pour tous ne vaut rien. Tu ne seras respectable que si tu as mieux que les autres. (devise de la société de consommation selon André Gortz)
Il devait tout simplement signifier que nous étions ensemble pour de bon, que j’étais prêt à conclure avec toi ce pacte pour la vie par lequel chacun promettait à l’autre sa loyauté, son dévouement et sa tendresse. Tu as toujours été fidèle à ce pacte…..Tu préférais dans ce cas me quitter avant que notre amour s’abîme dans les querelles et les trahisons. Les hommes ne savent pas rompre disais-tu. Les femmes préfèrent que la rupture soit nette. Le mieux proposais-tu que nous nous séparions pendant un mois pour me donner le temps de décider ce que je voulais.
La base sur laquelle se construisait notre couple a changé au cours des années. Notre rapport est devenu le filtre par lequel passait mon rapport au réel. (p.44)
Le commencement de la sagesse est dans la découverte qu'il existe des contradictions dont il faut vivre la tension permanente et qu'il ne faut surtout pas chercher à résoudre.
"Tu vas avoir 82 ans. Tu as rapetissé de six centimètres, tu ne pèses que quarante-cinq kilos et tu es toujours belle, gracieuse et désirable. Cela fait cinquante-huit ans que nous vivons ensemble et je t’aime plus que jamais. Je porte de nouveau au creux de ma poitrine un vide dévorant que seule comble la chaleur de ton corps contre le mien .
Le société ne peut jamais nous prescrire tout ce que nous devons être et faire.
Mais, de 1947 à ce jour, l ' influence la plus forte et la plus constante a été celle de" Dorine sans qui rien ne serait", ma compagne, qui m'a révélé qu' il n' était pas impossible d' aimer, d' être aimé, de sentir, de vivre, de prendre confiance en soi. Nous avons grandi et évolué l ' un par l ' autre, l ' un pour l ' autre. Sans elle je n' aurais probablement pas réussi à m' accepter.
J'ai besoin de te redire simplement ces choses simples avant d'aborder les questions qui me taraudent
Or la thèse centrale sur laquelle repose l'argumentation élitiste est fausse. Il n'est pas vrai que l'acharnement continu au travail est la condition de la réussite professionnelle et de la créativité. Plus un travail est qualifié, plus la personne qui le fait a besoin de temps pour mettre à jour ses connaissances, se renouveler, rester ouverte et réceptive en diversifiant ses centres d'interêt. Cela vaut pour les enseignants, les soignants, les scientifiques et les techniciens, les dirigeants d'entreprises etc.... Il s'agit là de réductions substantielles, quoique déguisées, de la durée du travail.
Lorsque la durée du travail est ramenée à moins de 25 ou 30 heures par semaine, le temps disponible peut être rempli par des activités que l'on entreprend sans but économique et qui enrichissent la vie de l'individu et du groupe : tâches culturelles et esthétiques tendant à éprouver et à donner de la joie, à embellir et "cultiver" le cadre de vie; activités d'assistance, de soins , d'entraide tissant un réseau de solidarités et de relations sociales dans le quartier ou la commune; développement des rapports d'amitié et des échanges affectifs; activités éducatives et artistiques ; réparation et autoproduction d'objets et d'aliments "pour le plaisir" de faire soi-même et de préserver, de transmettre des choses auxquelles on peut s'attacher; coopératives d'échanges de service etc.
Avec toi je pouvais mettre ma réalité en vacances. Tu étais le complément de l’irréalisation du réel.
Si tu t'unis avec quelqu'un pour la vie, vous mettez vos vies en commun et omettez de faire ce qui divise ou contrarie votre union. La construction de votre couple est votre projet commun, vous n'aurez jamais fini de le confirmer, de l'adapter, de le réorienter en fonction de situations changeantes. Nous serons ce que nous ferons ensemble.
"Si tu pars, je te suivrai. Je ne pourrai pas supporter l'idée de t'avoir laissée partir [...] Pourquoi donc ai-je l'air si sûr que notre séparation serait plus supportable à toi qu'à moi ? Pourquoi ne pas avouer le contraire ? Pourquoi, dis-je que j'étais responsable de la tournure que prendrait ta vie ? "
Avec toi, j’étais ailleurs, en un lieu étranger, étranger à moi, même. Tu m’offrais l’accès à une dimensions d’altérité supplémentaire, à moi qui ai toujours rejeté toute identité et ajouté les unes aux autres des identités dont aucune n’était la mienne.
J'ai besoin de reconstituer l'histoire de notre amour pour en saisir tout le sens. C'est elle qui nous a permis de devenir qui nous sommes, l'un par l'autre et l'un pour l'autre. Je t'écris pour comprendre ce que j'ai vécu, ce que nous avons vécu ensemble