Extraits issus de « Françoise Sagan, l'air de ne pas y toucher » Entretiens avec André Halimi
A l'heure du repli, en 1944, la Gestapo ne se prive pas de la satisfaction vengeresse de laisser une part des dénonciations françaises reçues pendant l'Occupation au vu et au su de tous. Le geste en dit long sur le rapport ambivalent de l'occupant au mouchardage autochtone : dépendant de ce genre d'informations pour quadriller le pays, il ne s'en méfiait pas moins et, au fond, ne faisait que le mépriser.
Journal l'Appel. 12 Juin 1941
Les habitants du quartier, ainsi que les travailleurs qui y ont leurs occupations, vous demandent une bonne petite rafle [de juifs], s'il vous plaît, monsieur le préfet de police.
Il ne s'agit pas de dire que tous les artistes qui ont chanté ou se sont produits sur les scènes de théâtre ont été des collaborateurs. Ce livre ne veut attaquer personne en particulier. Plus simplement il se contente de restituer une atmosphère, certains courants, dont nous nous sommes faits les complices.
[lettre de lecteur] Il est rageant de faire la queue et de voir passer les premières ,leur carte de priorité à la main,les youpines dont les maris n'ont jamais été soldats et dont les enfants ne seront jamais français .