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4.34/5 (sur 189 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 20/11/1918
Mort(e) : 1986
Biographie :

André Lacaze a été résistant et déporté au camp de Mauthausen en Autriche puis de Loibl Pass, en Yougoslavie.

Journaliste, grand reporter, il est médaillé de la résistance, croix de guerre 1939/1945, commandeur de la légion d'honneur.

Il a été Chef des Informations au magazine : "Paris Match", et directeur de la rédaction à RTL.

André Lacaze raconte dans "Le tunnel" (1978) son aventure au camp de Loibl Pass, pendant la guerre : le travail qu'on y faisait, l'ambiance du camp, les conditions de détention, les personnages hors du commun qu'il y a rencontrés.



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Du roman ou du vécu
Thème du jour : "c'est du roman ou du vécu ?" André LACAZE raconte dans "Le tunnel" son aventure au camp de LOIBL-PASS, en Yougoslavie, pendant la guerre : le travail qu'on y faisait, l'ambiance du camp, les conditions de détention, les personnages hors du commun qu'il y a rencontrés. LACAZE raconte avec tant d'humour que Brigitte FRIANG s'etouffe de rire. Brigitte FRIANG présente "Comme un...
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Citations et extraits (20) Voir plus Ajouter une citation
"On va tous caner", c'était sa phrase depuis trois mois. Depuis que le lendemain de l'arrivée, passé la brève rigolade de la séance de douches et la surprise amusée de la ronflette en sardines, il avait eu l'explication de l'Odeur. Une odeur inconnue, une odeur qui rentrait dans les narines, dans la gorge, dans les fringues, dans la peau et qui ne partait plus. Une odeur que Paulo avait reniflée dans la montée au camp, au moins deux kilomètres avant, mais que sur le moment il n'avait pas réussir à définir. Cette odeur, c'était l'odeur des copains qui brûlaient les uns après les autres, par centaines. Elle venait du crématoire, dont la cheminée, large comme celle d'une usine de banlieue, laissait échapper le jour une épaisse fumée noire, la nuit une flamme rouge effrayante.
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Des militaires bourreaux ce n'était pas une nouveauté, mais ce qu'on n'avait encore jamais vu dans une armée, c'étaient des médecins assassins. Des vrais médecins qui avaient fait des études pour sauver les vies et dont le métier par lâcheté ou par goût était devenu la Mort. Car il n'était pas un cas unique, monsieur le Docteur Ramsauer. Des comme lui, il y en avait dans chaque camp, plusieurs par camp, ils étaient des milliers, tueurs professionnels, diplômés manieurs de seringues à benzine... Quelle honte, cette Armée allemande qui autorisait ses officiers de santé à remplacer sur leur uniforme le caducée par une tête de mort . Totenkopf ! une tête de mort et deux tibias, ce qui restait précisément sur la grille du crématoire de Loibl d'un Polonais de vingt ans, prise de guerre.
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Il souriait tant, Paulo, en imaginant la suite, qu'il n'avait pas réalisé qu'il était en train de défiler devant tout le camp, kapos et détenus, formés en carré depuis une bonne heure pour l'appel du soir. Six cents piquets rayés, chefs de block compris, le bouffaient littéralement des yeux. Partis dans sa gamberge, Paulo avait complètement oublié sa tête écorchée, sa tête scientifiquement tailladée à la cravache, et il ne se rendait pas compte, dans ce silence de mort, de la tragique beauté de son entrée. Avec sa barbe hirsute, sa poitrine nue rouge du sang que la tête ouverte laissait couler en rigoles, et aussi à cause de ce long brancard qu'il portait comme une croix sur son épaule meurtrie, il ressemblait au Christ en route pour le Golgotha. Et Jo l'Oranais qui suivait derrière avec sa tronche de larron, plutôt mauvais que bon, ne déparait pas le saint tableau.
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La douceur du lit, l’illusion de confort, l’avaient transporté très loin. En sautant à terre il essayait de retrouver où sa rêverie l’avait mené. À Paris évidemment, et en liberté. Il se rappelait vaguement, il y avait des filles autour de lui dans son rêve, des potes admiratifs et une table bourrée de victuailles. Il se pavanait dans un complet en vrai tweed impeccablement coupé et sa chemise, curieusement, était rayée. Sa vie de tous les jours, rien de plus, mais d’habitude, il n’en rêvait pas.
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Des héros bagarreurs et patriotes, Paulo en avait pourtant déjà rencontré dans le civil, mais il mettait ce genre de courage sur le compte de la connerie et les récits des exploits de baroudeurs le faisaient se marrer doucement. Ici, dans ce cirque, c’était autre chose. Il n’y avait ni citations ni décorations à la clé. La bonne conduite, ce n’était pas pour épater la galerie.
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Pas besoin de traducteur, même pour les paysans les plus ignares. Alle raus, tout le monde dehors, la phrase clé des camps nazis. Celle qui vidait les baraques à n’importe quelle heure du jour et de la nuit, et qui dans toute l’Europe accueillait à l’arrivée les passagers des trains de la mort.
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Ainsi c était de la frime,ces tranchées à creuser devant les baraques.ca faisait juste partie de l exercice,du dérouillage des muscles,et maintenant il fallait reboucher.Il y en avait au moins pour une heure à réparer tous les dégâts et c était justement cette heure que les bandits à casquette de docker avaient gardée comme bouquet de leur feu d artifice.Plus encore que la schlague collective,plus encore que la Gymnastik,il fallait qu elle laisse dans l esprit de tous un souvenir inoubliable,un souvenir qui marquerait.La corrida elle s appelait,leur trouvaille pour cette heure à meubler.
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Plus la vie était dure, plus le déporté tenait à la conserver.
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On parle, on parle, on s’excite et on s’est même pas aperçu qu’il y a maintenant une bonne heure que personne s’occupe de nous. Ça te dit rien ? Au lieu de se disputer pour des bricoles on devrait se féliciter d’être dans ce bon coup du tunnel, à l’ombre, bien planqués.
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ce n’était pas très digne, pour ces durs à cuire, de trembler à quarante contre un. Cette constatation de leur impuissance humiliait les plus forts et plus le paysage de liberté se déroulait, moins ils se sentaient fiers.
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