Citations de André Malraux (846)
L'ombre parée de Versailles nous cache son âme ravagée.
Déjà relevé, crachant, il vit grouillantes d'insectes, une seconde, ces pierres du sol sur quoi pouvait s'écraser sa vie; dérivé du dégout par le danger, il retomba sur le mur avec une brutalité de bête en fuite, avançant de nouveau, ses mains gluantes collées aux feuilles pourries, hébété de dégout, n'existant plus que par cette trouée qui le tirait par les yeux. Comme une chose qui éclate, elle fit place au ciel.
(p.92)
« La vie ne vaut rien, mais rien ne vaut la vie »
Les grands rêves poussent les hommes aux grandes actions.
Les idées ne sont pas faites pour être pensées mais vécues.
"...On ne possède d'un être que ce qu'on change en lui, dit mon père...Et après?"
(...)
"Mais moi, pour moi...qui suis-je? Une espèce d'affirmation absolue, d'affirmation de fou: une intensité plus grande que celle de tout le reste. Pour les autres, je suis ce que j'ai fait."
(...)
"Les hommes ne sont pas mes semblables, ils sont ceux qui me regardent et me jugent; mes semblables, ce sont ceux qui m'aiment et ne me regardent pas, qui m'aiment contre tout, qui m'aiment contre la déchéance, la bassesse, ..."
(p.57)
On n'enseigne pas à tendre l'autre joue à des gens qui depuis deux mille ans n'ont jamais reçu que des gifles...
... Et à propos des prêtres, je vous dirai une chose : On n'enseigne pas aux pauvres, on n'enseigne pas aux ouvriers à accepter la répression.
“La vraie barbarie, c'est Dachau ; la vraie civilisation, c'est d'abord la part de l'homme que les camps ont voulu détruire.”
André MALRAUX
La Révolution avait poussé sa grossesse à son terme: il fallait maintenant qu'elle accouchât ou mourût.
(...)
Une grande dépendance pénétrait Kyo, l'angoisse de n'être qu'un homme, que lui-même ; il se souvint des muselmans chinois qu'il avait vus, par des nuits pareilles, prosternés dans les steppes de lavande brûlée, hurler ces chants qui déchirent depuis des millénaires l'homme qui souffre et qui sait qu'il mourra.
(p.148)
Les millénaires n'ont pas suffi à l'homme pour apprendre à voir mourir.
(Les Noyers de l'Altenburg)
L'homme ne se construit qu'en poursuivant ce qui le dépasse.
Je n'aime pas l'humanité qui est faite de la contemplation de la souffrance.
Le monde aurait pu être simple comme le ciel et la mer.
-Avant, on mangeait.
- Non , dit Kyo aux ouvriers, avant on ne mangeait pas. Je le sais, j'ai ete docker. Et crever pour crever, autant que ce soit pour devenir des hommes.
(P.154)
Ferral aimait les animaux, comme tous ceux dont l'orgueil est trop grand pour s'accommoder des hommes.
La mort n'est pas une chose si sérieuse : la douleur, oui.
L'art est peu de chose en face de la douleur et, malheureusement, aucun tableau ne tient en face des taches de sang.
Son père, comme toujours, cherchait ce qu'il y avait en cet homme d'essentiel ou de singulier. Mais ce qu'un homme a de plus profond est rarement ce par quoi on peut le faire immédiatement agir.
(pp.44-45)
« La pire souffrance est dans la solitude qui l’accompagne » ..
Pour agir, il vaut mieux devenir ministre que de discuter le coup au café de Flore.
(destiné à Jean-Paul Sartre)
« L’amitié , ce n’est pas d’être avec ses amis quand ils ont raison , c'est d’être avec eux même quand ils ont tort.