Citations de André Malraux (846)
Une vie ne vaut rien, mais rien ne vaut une vie.
L'essentiel est à mes yeux ceci : aimer un être n'est pas le tenir pour merveilleux, c'est le tenir pour nécessaire.
Juger, c’est évidemment ne pas comprendre, puisque, si l’on comprenait, on ne pourrait plus juger.
Les hommes ne sont pas mes semblables, ils sont ceux qui me regardent et me jugent ; mes semblables, ce sont ceux qui m'aiment et ne me regardent pas,qui m'aiment contre tout, qui m'aiment contre la déchéance, contre la bassesse, contre la trahison, moi, et non ce que j'ai fait ou ferai, qui m'aimeraient tant que je m'aimerais moi-même -jusqu'au suicide, compris....
La culture ne s'hérite pas, elle se conquiert.
On peut tromper la vie longtemps, mais elle finit toujours par faire de nous ce pour quoi nous sommes faits. Tout vieillard est un aveu, allez, et si tant de vieillesses sont vides, c'est que tant d'hommes l'étaient et le cachaient.
La Joconde sourit parce que tous ceux qui lui ont dessiné des moustaches sont morts.
La tête d'obsidienne
La vérité d'un homme, c'est d'abord ce qu'il cache.
La culture… ce qui a fait de l’homme autre chose qu’un accident de la nature.
Ne faites jamais semblant que vous avez lu un livre quand ce n’est pas vrai. De toutes les façons, on ne peut pas tout lire. Il ne faut lire que ce dont on a envie. Le reste n’a pas d’importance.
On ne voit vieillir que les autres.
Pour l’essentiel, l’homme est ce qu’il cache : un misérable petit tas de secrets.
- Vous connaissez la phrase : "Il faut neuf mois pour faire un homme, et un seul jour pour le tuer". Nous l'avons su autant qu'on peut le savoir l'un et l'autre... May, écoutez: il ne faut pas neuf mois, il faut soixante ans pour faire un homme, soixante ans de sacrifices, de volonté, de... de tant de choses ! Et quand cet homme est fait, quand il n'y a plus en lui rien de l'enfance, ni de l'adolescence, quand, vraiment, il est homme, il n'est plus bon qu'à mourir. (p. 337)
D'ailleurs , les hommes sont peut-être indifférents au pouvoir...Ce qui les fascine dans cette idée, voyez-vous, ce n'est pas le pouvoir réel, c'est l'illusion du bon plaisir. Le pouvoir du roi, c'est de gouverner, n'est-ce pas? Mais, l'homme n'a pas envie de gouverner: il a envie de contraindre, vous l'avez dit. D'être plus qu' homme, dans un monde d'hommes. Échapper à la condition humaine, vous disais-je. Non pas puissant: tout-puissant. La maladie chimérique, dont la volonté de puissance n'est que la justification intellectuelle, c'est la volonté de déité: tout homme rêve d'être dieu.(page 229)
Pour l'essentiel, l'homme est ce qu'il cache : un misérable petit tas de secrets.
Entre ici, Jean Moulin, avec ton terrible cortège. Avec ceux qui sont morts dans les caves sans avoir parlé, comme toi — et même, ce qui est peut-être plus atroce, en ayant parlé.
[...]
Aujourd'hui, jeunesse, puisses-tu penser à cet homme comme tu aurais approché tes mains de sa pauvre face informe du dernier jour, de ses lèvres qui n'avaient pas parlé. Ce jour-là, elle était le visage de la France ».
Discours du transfert des cendres de Jean Moulin au Panthéon
19 décembre 1964
On ne possède d'un être que ce qu'on change en lui.
La culture nous apparaît donc d'abord comme la connaissance de ce qui a fait de l'homme autre chose qu'un accident de l'univers.
Si l'on y réfléchit bien, le Christ est le seul anarchiste qui ait vraiment réussi.
L'amour de la mère est le seul amour invincible, éternel comme la naissance.