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Citations de André-Marcel Adamek (69)


Le seul remède pour conserver les regrets enlisés au fond de soi, c'est de s'abrutir de travail du matin au soir. Et quand la nuit vient, si on n'est pas encore tout à fait recru, il reste la télévision.
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"Fin d'été , craquant orage
Ne cause pas grand dommage
Mais s'il vient en silence
Sans tambours ni lumières
Ses derniers coups de lance
Allumeront l'enfer. "
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C'est fou ce qu'une lessive suspendue peut livrer comme détails sur l'intimité d'une famille. La petite, c'est à peu près sûr qu'elle fait pipi dans sa culotte ; son linge à elle occupe une bonne moitié des cordes. C'est de l'austère coton blanc sans fioritures, du bon marché qu'on remplace souvent. Lui, le Quentin, il doit transpirer des aisselles et changer de chemise tous les jours. J'en ai compté six, dont les manches interminables nagent dans le vent. Quant à elle, j'ai bien vu une rangée de slips multicolores, légers comme des fumées et tout juste assez grands pour couvrir un œuf, mais pas la moindre trace de soutien-gorge. J'en déduis qu'elle n'en porte pas et que c'est dans l'ordre des choses. Aucune chaussette ne présente la trace d'un raccommodage ; sans doute qu'ils les jettent dès qu'elles sont trouées. Pour le reste, ils doivent déjà s'être enrhumés parce qu'il y a bien quarante mouchoirs qui pendent.
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A chacune de ses visites à l'agence de mannequins, on lui trouvait toujours trop de chair sur les os. Le directeur la prenait à part en examinant les photos.
- Vous n'y êtes pas encore. Trop d'arrondis, trop d'ovales. La mode en est aux angles purs, à la spiritualité absolue...
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La vérité, forgeron, est fille de joie qui sans cesse maquille sa face et se complaît dans le lit des aveugles.
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Tinou n'avait jamais vu les vagues en pareil état. On aurait dit une meute de bêtes hurlantes qui ouvraient leurs gueules vertes pour manger la mer. Arrivées sur la grève, elles baissaient l'échine et s'aplatissaient dans un bruissement de coquillages.
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Le temps est couvert et frais, avec ce petit vent d'est que j'appelle le vent d'orties, parce qu'il a juste assez de force pour remuer les herbes mais trop peu pour essorer le ciel.
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Autour de la lampe que le vent du soir faisait trembler, les projets et les rêves dansaient, pareils aux papillons qui venaient s'étourdir à la flamme.
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Pour venir à bout des petits travaux et entreprendre sans fatigue la construction des abris, Quentin fit l'acquisition d'un outillage spécialisé qui finit par occuper la moitié de la remise. Je pensais qu'avec un tel matériel, nous étions équipés pour le reste de nos jours, mais en matière de bricolage, c'était faire preuve d'une flagrante naïveté.
La profane que j'étais imaginait que pour le sciage, par exemple, il suffit d'une lame dentée montée sur un manche et, dans le meilleur des cas, actionnée par un moteur. Quand j'entendis pour la première fois parler de scie sauteuse, je crus que cette machine allait se mettre à bondir sur l'établi, mais Quentin m'affirma que l'engin était parfaitement inoffensif. Les lames interchangeables, dont il avait acheté une vaste panoplie, devaient lui permettre la découpe du zinc, du plastique, des agglomérés mais en aucun cas des bûches, car pour débiter notre bois de chauffage, il fallait recourir à une autre scie, qualifiée de circulaire. Celle-ci étant montée sur une table d'acier, elle s'avérait totalement inutile dans le déboisement ou l'élagage, opérations qui exigeaient l'achat d'une tronçonneuse, encore que cet outil pétaradant et par ailleurs inadéquat au nettoyage des haies n'excluait pas la possession d'une débroussailleuse à essence, ni d'un sécateur sur batteries. De belles planches ne pouvaient être obtenues qu'au moyen d'une scie à ruban et il n'était pas question de mettre une pierre ou une brique à la bonne mesure sans l'intervention d'une disqueuse.
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- A l’attaque ! qu’il a hurlé.
(…)
- Hargneux ferrailleur ! Tonneau ! Bidule !
L’épée a sifflé à deux doigts de son crâne.
- Ah saligaud tout masqué ! Ah frigo ! Ah carapace !
Attrape, pompe à purin !
Il venait de lui lancer un débris de cruchon.
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Il fallait à tout prix que je dissimule mes appréhensions, sous peine de détruire un rêve que nous avions entretenu pendant des années et qui nous donnait la force de vivre dans l'espérance. (...) Un avenir paisible nous était apparu, porté par des saisons belles et fortes, dans le parfum des fleurs et l'amitié des animaux. Ici, nous avions dessiné l'image de notre bonheur. Je ne me sentais pas le droit d'en ternir l'éclat, et la crainte de céder à l'abattement fit renaître en moi des forces insoupçonnées.
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La parole sainte inspirant le geste du bourreau : on ne pouvait imaginer de pouvoir plus efficace. Les civilisations du monde entier ne s'étaient pas privées d'en user.
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Pour son repas quotidien, le tigre Ulysse dévore à l’ordinaire une tête de mouton ou une panse de bœuf qu’il termine par deux tonnelets d’eau fraîche mais, depuis que Farah partage sa cage, il veille à laisser intacte la moitié de sa pitance. Bien qu’elle se nourrisse devant lui de salades et de lentilles, il lui réserve obstinément une part de son repas qu’il pousse vers elle du bout de sa patte. Soucieuse de ne pas attrister son compagnon, la femme-serpent plonge les crocs dans les lambeaux sanglants et feint de les grignoter avec plaisir. Elle doit aussi être la première à lapper l’eau des tonnelets, sans quoi Ulysse se laisserait mourir de soif.
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La vue sur la cour des voisins n est pas aussi bonne que de la cuisine, mais au moins, je ne sens plus Rachel tourner autour de moi. Sa présence m’est devenue insupportable.

Hier, j’ai rêvé qu’elle tombait par accident dans le broyeur à betteraves. Elle sortait en longs filaments baveux du treillis. Je la ramassais dans un seau et j’allais en nourrir la truie, sans regrets, avant d’aller reprendre mon poste devant la fenêtre.
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Quand nous sommes retrouvés à Audresselles, nous avions juré de faire prévaloir l’esprit de solidarité sur toute autre considération. Cet engagement n’a pas tenu six mois. J’assiste au retour de l’égoïsme, de la jalousie, des petites mesquineries.
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Puis, il a collé son oreille sur lAlphonse, d'abord au milieu du thorax, et puis dans le gras du ventre.
− Ça gargouille, qu'il a dit.
On s'est regardé avec inquiétude.
− Qu'est-ce qu'il a mangé ce matin ?
− Comme d'habitude, a dit Nathalie. Un demi-pain de seigle, six tranches de jambon, un peu de fromage, quatre œufs d'oie et un bon litre de café.
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On ne sème pas l’épeautre sur un ossuaire de pestiférés. (…) Sur cette terre noire et putride ne poussent que les fleurs de la mort : la belladone, la jusquiame et la lauréole y abondent. On y trouve aussi, à l’automne, les amanites les plus vénéneuses et des bolets satans pansus comme des outres. » (…)
Combien étaient-ils mes frères des jardins noirs, quand s’est éteint le souffle de leurs espérances ? Trois cents, quatre cents peut-être ? La peste qui les a emportés leur a couvert le corps de bubons. Celle qui me conduit parmi eux, au détour des sentes traversées de serpents, me ronge lentement.
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L'été s'évanouissait doucement: les premier brouillards s'étaient élevés de la terre et chaque matin, un écran de vapeur déformait le profil des collines. Vers neuf heures, le veut du sud surgissait de l'horizon invisible. Il roulait dans les feuillages, aspirait la rosée, pourchassait les brumes. Et alors le soleil apparaissant comme une lanterne dans l'air trouble. Et puis, le vent du Sud prenait un nouvel envol. Il passait en sifflant sur les crêtes de la forêt et s'élevait à la verticale. Bientôt, le ciel était lavé et c'était comme un grand lac tranquille, sans remous, avec des rivages d'arbres musiciens et de prairies désertes.
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La campagne entière ressemblait à un musée. On s’y promenait nous cinq comme à travers un album de photographies.
Le vent n’existait plus, et les parfums restaient enfermés dans la terre.
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Depuis son adolescence, elle s'était toujours reconstruite dans l'épreuve, comme si la résistance au malheur, comme si la résistance au malheur représentait l'antidote au cheminement d'une vie paisible qui la tuait à petit feu.
Tout au contraire, Malek avait connu tant de tourments lors de son enfance que sa curiosité en était érodée et qu'il n'éprouvait plus qu'une solide aversion pour les défis de toute sorte. Il rêvait d'une existence plane, sans épines, sans accrocs, d'une suite de petits bonheurs simples et anesthésiants.
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