
On était au cœur d’un sérieux redoux qui durait depuis l’avant-veille. Pétronille s’était levée avec plus de difficulté que les matins précédents. Il rôdait en son for intérieur le sentiment que ce serait jour d’accouchement pour elle.
La première fois, à la naissance de son aîné Joseph-Édouard, seize mois plus tôt, les événements lui avaient arrangé une surprise contrariante : le nouveau-né s’était présenté quelques jours avant son temps sans pour autant être considéré comme un prématuré. Un peu plus et personne n’aurait été là pour assister la mère. Une voisine s’était improvisée sage-femme à la dernière minute. Par bonheur, rien de désastreux n’était survenu et l’enfant avait survécu bien en santé tout comme il l’était encore à son âge de près d’un an et demi maintenant. Un fils qui faisait la joie de son père. Et sa fierté. Et au contraire de Pétronille, l’homme ne se retenait pas de le montrer en s’amusant avec le bébé et en lui apprenant des petites choses que d’autres de son âge sauraient moins vite. Mais la jeune femme, maintenant âgée de vingt-quatre ans, croyait qu’il faisait partie intégrante de son devoir de masquer ses sentiments à l’endroit des enfants et c’est ainsi qu’elle obtenait bien moins de regards joyeux de la part de Joseph-Édouard que son mari n’en tirait.
bonjour,
je recherche ce livre,pourriez me dire ou me le procurer. Par avance, merci bcp
Elle attirait les regards non à cause d'une beauté exceptionnelle mais bien plutôt parce qu'elle avait un don certain pour mettre en valeur chaque partie d'elle-même. Par-dessus tout, elle s'habillait de la plus élégante façon en toutes circonstances. Une jupe de tweed couleur chocolat et une blouse de soie lui seyaient parfaitement ce jour-là. Un maquillage appuyé soulignait hardiment des lèvres fines et de grands yeux bruns rêveurs. Il se dégageait un certain snobisme de sa personne en raison de ses gestes mesurés et d'une démarche retenue, quelque peu précieuse.
Il avait le pas d'un homme qui ne connaît pas le doute. Il en avait aussi adopté les gestes afin de masquer toutes ces incertitudes qui l'assaillaient constamment mais qu'il repoussait sans faiblesse. À vingt-huit ans, sa voie était trouvée, sa route tracée, son avenir assuré, sa vie familiale dessinée. Les hésitations n'avaient donc pas leur raison de le freiner.
Ne plus aimer signifie pour un homme vivant aimer moins, ou aimer ailleurs. Et si cette faculté qui nous paraît inséparable de notre être, notre être même – comprendre est encore une façon d'aimer – pouvait disparaître, pourtant ? Ne plus aimer, ne plus comprendre, vivre quand même, ô prodige !
Vient un jour où il faut prendre un embranchement. Faut changer de métier une fois dans sa vie au moins. Faut aussi changer de compagne de route. On fait toutes nos erreurs avec la première d'autant plus que le premier choix est pas nécessairement le plus éclairé, hein, et on vit heureux avec la deuxième.
Les présidents, c’est comme les rois : un meurt un jour, l’autre prend sa place le même jour. Pis c’est comme tout nous autres : quand je vas être parti de l’autre bord, un autre va prendre mon territoire pis en faire c’est qu’il voudra ben.
Car il est vaste le cimetière du coeur des femmes et peut loger beaucoup de sépultures des coups reçus.
Comme une route est différente selon qu'on l'emprunte pour venir ou s'en aller !
Les gens veulent des leaders forts, ne l'oubliez jamais. Les hiérarchies doivent demeurer. Le père doit rester chef de famille. Le prêtre doit demeurer chef de file.