Citations de André Mathieu (128)
Molière écrivait : "Point d'argent, point de Suisse !" En d'autres mots, si on a moins d'argent, on se paye moins de luxe. On fait tout soi-même. Autosuffisance. Je dis Molière, mais j'suis pas trop certain. C'était peut-être un dicton populaire, du temps où tu pouvais louer un Suisse à ta guise.
Il s'agit pas de se montrer meilleur que l'autre, il s'agit de faire une expérience, de prendre ce que la vie peut nous offrir. On travaille assez. En plus qu'on est en pleine crise. C'est le vicaire lui-même qui dit qu'on doit s'amuser.
Ce sont les humains qui ont transformé l'amour en règles strictes démoralisantes.
Une veillée de même, tous les hommes dansent avec toutes les femmes. Ça fait du bien de se changer les idées un peu.
Oui, nous traversons un temps de misère, mais que ce soit une sainte misère ! Et si elle est sanctifiée, elle passera au-dessus de nous comme l'ombre d'un nuage qui ne tardera pas à céder sa place aux doux rayons du soleil.
Mais sans se l'être dit aussi peut-être ont-ils songé à réunir toutes les familles du rang parce que l'union fait la force, parce que la fraternité est source de solidarité, cette fraternité sans laquelle un futur de guerre se préparera dans le monde, fraternité qui, seule, permettra à l'humanité de sortir de cette crise économique qui nous affecte tous autant...
On n'interrompait jamais un prêtre dans son laïus, encore moins lors d'un sermon, même si les enfants marchant au petit catéchisme — e qui n'avait pas encore été le cas pour Jean Roy vu son trop jeune âge— avaient la permission, tout comme à l'école, de lever la main pour poser une question.
Les orages sont souvent imprévisibles. On les attend, on les voit venir et ils passent leur chemin après avoir éparpillé des menaces en roulements de tambour et en éclairs fulgurants qui allument le ciel de noirceur. Ou bien ils vous tombent sur le dos sans trop prévenir, comme s'ils faisaient semblant de vous donner du répit voire de passer en douce de l'autre côté d'un territoire sombre et calme.
Ce n'est pas du tout l'idée de veiller ou de vous surveiller, c'est une question de disponibilité. Il nous faut remplir au mieux les devoirs de notre tâche et pour ça, chacun de nous deux doit savoir où l'autre se trouve.
Ce sont les hommes qui bâtissent les églises, c'est Dieu qui a fait les montagnes.
Que de chemin parcouru depuis le début de ce siècle ! On avait délaissé la pensée victorienne pour vivre les années folles et voici que la vie austère s'imposait de nouveau partout, cette fois pour des raisons économiques.
C'est en passant par soi-même qu'on atteint le mieux le ciel, vous savez. Il faut développer son plein potentiel. Il faut savoir s'aimer sainement.
La plupart des hommes tutoyaient le bossu tandis que les femmes le vouvoyaient afin de bien montrer la hauteur et l'épaisseur du mur qui les séparait de lui. On le craignait sous des airs respectueux. On lisait trop de virilité dans sa voix et dans son regard. Certes, il ne représentait aucun danger pour un homme, mais pour les femmes, ce n'était pas la même chanson. Une saine prudence était de mise dans leurs rapports avec lui, prudence proportionnelle aux attraits que les personnes du beau sexe savaient posséder.
Le pire, c'est pas de manquer notr' coup, le pire c'est de pas essayer tous les remèdes qu'on peut... Dans la vie, faut mettre toutes les chances de not' bord, même les plus p'tites chances.
Les prêtres étaient les gardiens de la foi et les filtres de tout fluide, de toute idée, de toute pratique cherchant à s'insinuer dans leur paroisse. Telle était leur vocation.
Une femme, un homme; un homme, une femme !
Telle était la loi des bonnes mœurs, la loi de la vie même et, bien entendu, la loi divine.Mais surtout, c'était la loi de la sainte Église. Qu'une telle pratique apparaisse et les coupables encourraient les foudres du clergé paroissial.
Une femme comme la Marie Roy, indépendante, un peu rebelle, accepterait-elle de se lancer avec son homme dans une aventure aussi invraisemblable que celle de changer de partenaire un de ces quatre soirs d'été ?
On vivait en terre si catholique, si ordonnée, si juste, que la femme sortirait ses crocs si d'aventure quelqu'un évoquait cette possibilité scabreuse et, comme une fourche-fière, les enfoncerait dans la personnalité de l'imprudent et impudent personnage qui aurait osé proférer pareille proposition infaisable et infamante.
Après les tristesses de la nostalgie, l'homme avait besoin de sourire, de rêver : son seul bonheur ici-bas. Si vague et si éphémère !
On est toujours pas au temps des sauvages. Chaque homme a sa femme; chaque femme a son homme. Pis les chèvres sont ben gardées dans un monde civilisé...
Il est accoutumé de manger de même, le bossu. Il a l'humilité d'un chien... mais c'est un homme quand même. Faut pas le rapetisser plus qu'il l'est.