Il se dirigea vers le bâtiment principal de la ferme. il nettoya ses pieds dans une bassine, accrocha son chapeau et entra. Chacun prit place autour de la table, le père rougemont à un bout, la mère à l’autre, leurs fils et leurs filles d’un côté et les valets de l’autre. Des betteraves fumaient dans un plat. il manquait quel qu’un : le vieux Youénn. Pierre s’enquit de lui.
— où est-il ?
— Dans la grange, répondit le maître. Guillaume m’apprend qu’il n’a pas fini de piocher son lot. Il sera donc privé de nourriture ce soir.
— Mais il est malade !
— Tais-toi si tu ne veux pas que je te chasse de table !Sans rien demander, Pierre s’empara de quatre betteraves, reprit son chapeau au passage et courut vers la grange.
— Laisse ces betteraves ! hurla le maître. ou tu seras fouetté !