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3.7/5 (sur 264 notes)

Nationalité : France
Né(e) à : Paris , le 14/03/1909
Mort(e) à : Paris , le 13/12/1991
Biographie :

Poète, essayiste et romancier, André Pieyre de Mandiargues entreprit dès 1934 l’écriture de ses premiers textes poétiques qui ne furent publiés en recueil qu’en 1961 sous le titre L’Âge de craie.

Après la Seconde Guerre mondiale au cours de laquelle il publia son premier livre, Dans les années sordides (1943), il se lia avec André Breton et fréquenta les surréalistes, mais son imaginaire, empreint d’onirisme et d’érotisme, son écriture, à la fois précieuse et singulière, échappèrent néanmoins à leur influence.

Également proche du milieu de la NRF de Jean Paulhan et Marcel Arland, André Pieyre de Mandiargues entretint des correspondances très suivies avec nombre d’écrivains.

Dans ses nouvelles ou romans parmi lesquels Soleil des loups (1951), La Motocyclette (1963) ou La Marge (1967, prix Goncourt), l’auteur déploie un univers insolite, envahi de fantasmes où se mêlent des obsessions liées au désir et à la mort.

Il écrivit également quelques pièces de théâtre, mais surtout de nombreuses études sur des peintres (Léonor Fini, De Pisis, Chirico, etc.), dont la plupart, avec des essais sur la littérature ou d’autres "choses vues", ont été rassemblées dans les trois Belvédère (1958, 1962, 1971).

Grand amateur d'érotisme, il a préfacé les œuvres de Pierre Louÿs en 10/18 et possédait une impressionnante collection d'objets, jouets et photographies pornographiques anciens. L'une de ses nouvelles fut également adaptée comme « sketch » (avec Fabrice Luchini) dans le film érotique Contes immoraux de Walerian Borowczyk en 1974.
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Source : www.imec-archives.com
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Vidéo de

André Pieyre de MANDIARGUES – Un siècle d'écrivains : L'amateur d'imprudence (DOCUMENTAIRE, 2000) Émission « Un siècle d'écrivains », numéro 249, intitulée « L’amateur d’imprudence », diffusée sur France 3, le 7 décembre 2000, et réalisée par Evelyne Clavaud.


Citations et extraits (85) Voir plus Ajouter une citation
Morat
[...]
Le chat est sur le toit il regarde le ciel
On croirait à le voir qu'il veut taire une chose
Qu'il connaîtrait et qui serait désespérante.

Vous n'aimiez rien au monde autant qu'un chat rayé
Un chat tigre et très doux qui vous fuit maintenant.

Ce gros chat beige et brun qui ne vient plus manger
Et qui reste étendu dans la neige du faîte
Comme par volonté de mourir avant vous.
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VARIANTE

Un jour
Le jour tournera comme une page
Et je saurai la vraie couleur du jour.

Un jour
Le jour s'ouvrira comme un œil
Et je verrai la vraie couleur du jour.
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FLEUR DU JAPON


Fille en fièvre dans un drap d’eau
S’ouvre se ferme s’épanouit
Comme une fleur japonaise.

Le jeu simule une treille
Tout autour de la peau qui luit
Tout au long de la peau complice
Feuilles rouillées feuilles mortes
Sous la chute des soupirs.

Pétales vains papillonneries
Entre deux gouffres de sommeil
Les ailes dorées des caresses
Ne remuent que poussière
Leurs grâces caduques
Ne nous arrêteront plus.

Mais les eaux brunes du regard
Où dort le bruit de la mer
La terre fauve au fond des yeux
À la lisière de la personne
Aux bords glacés de l’être
Et de la nuit de tous les temps.

Perdre pied gagner l’air
Dans la nuit des bois de la mer.

Une autre vie à d’autres tempes
Dans le noir de toute la vie
Une autre vie obscurément
Sève ruisselant vers la rose
Glace qui casse au printemps
Tourterelles envolées
Dans la crasse d’un ciel de suie.

Puis le sang reflue en ce corps
Qui se croyait le cœur du monde.
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  Face à l'église Saint-Quiriace, croulante et
bancale, moussue, noirâtre, moisie, rongée par
le vent, la pluie, la grêle et le feu du ciel, la
maison de Mademoiselle Thérèse repeinte à
neuf de blanc et de jaune, brille dans cette gri-
saille universelle comme un tabernacle qui
abrite la gloire de Monsieur Mouton.
  Gros comme un petit dogue, Monsieur Mou-
ton, que sa fourrure épaisse fait paraître encore
plus gros qu'il n'est, a de très grands yeux
jaune d'or pailletés de cuivre. Son poil est
rouge vif, moucheté d'orangé, tigré de marron ;
quand il le secoue à la lumière c'est du feu sou-
dain, c'est un flux de métal incandescent.
« Mouton couleur d'Angélus » dit Mademoiselle
Thérèse qui pense au plat, décoré du tableau
de Millet, « Mouton coucher de soleil, Jésus, que
tu es rouge ce soir mon gros, il va pleuvoir
bien-sûr. »

p.35
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A tout bien considérer, ne pourrait-on croire que c'est une sorte de chasse-neige ou de charrue dont l'on tient le guidon, et qu'en s'enfonçant comme un coin dans le paysage il crée sa propre piste ? La tentation à laquelle il faut résister est de prendre une direction oblique, pour creuser à travers les vaux et les monts de la belle Allemagne une tranchée qui directement aboutisse à la terrasse où va déjeuner Daniel. Rebecca s'est habituée à la vitesse; elle n'éprouve aucune difficulté à garder son allure, aucun malaise à être ainsi projetée. Un certain bien-être, au contraire, s'est affirmé dans son corps et dans sa conscience. Son équilibre est aussi solide que si elle était de fer ou de cuivre poli, et rivée, la gorge en pointe, à l'avant d'une locomotive. Pour le perdre, le voudrait-elle, elle devrait se donner du mal assurément. Les soins du pilotage sont réduits à peu: il suffit de se tenir ferme au guidon qui se tient droit tout seul, de serrer les cuisses sur le réservoir (le ventre d'ébène), de serrer les jambes et de maintenir à bout les commandes. Un enfant n'y faudrait pas. Quelle sérénité ! Rares sont les voitures qui vont dans la même direction que la sienne, et elles vont sagement, sans déboîter de la bande à lente allure. Quand elle est sur le point de rattraper l'une d'elles, il semble qu'au lieu d'aller celle-là vienne à sa rencontre, par l'arrière; c'est malaisément qu'on la distingue du décor latéral, dont tous les points semblent venir pareillement. La voie donc est libre devant Rebecca, comme si elle courait dans ce désert jalonné auquel elle a songé tout à l'heure. En se courbant, pour offrir moins de résistance, elle frôle des seins le tableau de bord à l'endroit de la clé, elle est monstrueusement accouplée à la machine, et le gros phare prolonge son corps ainsi que fait la tête du cheval en avant et au-dessous de celle du cavalier, à l'approche de l'obstacle à sauter. Telle position ne laisse pas à portée de sa vue le cadran du compteur, mais tant pis. Connaître exactement la vitesse à laquelle elle est lancée ne lui importe plus depuis qu'avec l'habitude elle a trouvé la paix et qu'elle se sent dans le vent brutal comme en l'air pur des cimes.
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Quand au langage du poète
Les couleurs seront retirées,
Quand les noms même des fleurs
Ne diront rien à sa mémoire,

Cependant qu'en lui demeure
L'adorable mot noir
Renvoyé par le miroir blanc
De la page où il sut écrire.
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André Pieyre de Mandiargues
COUVRE-TERRE
  
  
  
  
Sur ton chapeau bleu-ciel
Aussi grand que le ciel
Toute nue comme une jeune fille
Pauvre qui va vers son premier amant
Jolie Mort
Souriante parce que tu l'as
Pas de quoi cacher tes dents blanches
Sais-tu seulement
Qu'une poupée d'ossements
Ne peut être nue pour un homme ?

Mais sous le drap de pierre
De sa chambre dernière
Tout homme t'épousera
Dès qu'il aura quitté
Ce faux semblant de nudité
Qui est notre masque précaire
Le tien le mien ô mon frère anonyme !

                     (26 octobre 1981)
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Une station
Tu es liée sur un îlot au milieu de la mer
Un lépreux te nourrit de ses mains pourries
A tes côtés un ours et un cerf sont liés
Tu es liée entre le cerf et l'ours
Et l'ours et le cerf t'ont dit pour te consoler
Que ce n'est là qu'une station.
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André Pieyre de Mandiargues
LA PORTE TOURNANTE
  
  
  
  
La porte tourne,

J’y suis,

La porte a tourné,

Je n’y suis pas,

La porte me regarde
La porte se nettoie d’un coup de langue
La porte se gratte et s’endort,

La porte s’est raidie
Et ses yeux sont éteints,

J’attends
Cependant je sais bien
Que la porte a tourné
Pour la dernière fois.
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À Meret Oppenheim


Extrait 6

Te yeux m’ont cloué parmi ces belles semblables
Perclus de reflets au portail d’une glacière
Tout au fond de l’habituelle vallée
Qui me conte de loups et d’arbres
De cheveux saisis par les branches
Et d’yeux ouverts sous les frimas
En guise de pièges enfouis.

Mais niés par le simple écho de ton rire
Revenu je m’en souviens
Levé abrupt aux cimes du vent
Serpent de violettes autour de ma langue.

Qu’importe un réveil usé s’il dérange
Le ciel neuf où je contemple tes images
Qu’importe la fausseté du matin
Le joyeux renouveau des servitudes
Le charroi de l’ordure et le bruit misérable
De la pluie sur les hommes quotidiens
Qu’importe maintenant.
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