Antonin Artaud à Madame Euphrasie Artaud :
Ma bien chère maman,
Je viens te demander ton témoignage dans une affaire grave et d'où mon sort et mon salut dépend. Car il ne s'agit en ce moment de rien de moins que de me sauver.
(...)
Or il y a ici un traitement affreux qui s'appelle l’électrochoc qui dure chaque fois un mois et qui fait perdre pendant deux mois l'intelligence et la mémoire à ceux qui y sont soumis et c'est un traitement par lequel le docteur Ferdière ne cesse de me faire passer. (...)
Et je ne veux absolument plus que cela recommence et il ne faut plus que cela recommence parce que ma conscience s'en va à chaque traitement et cela ne me revient qu'au bout de deux ou trois mois. Et j'ai besoin de ma conscience pour vivre, être et travailler.