
Après les « politiciens » de la IIIe République, et les francs-maçons mis au ban de la société dès août 1940, après les communistes, le gouvernement de l’Etat français, qui siège à Vichy entame la répression contre les Juifs.
Ceux-ci sont déjà, dans la presse, l'objet de dérision ou d'attaques haineuses.
La presse parisienne donne l'exemple avec « Le Matin » qui aborde ouvertement la « question juive ». Un article attire l'attention sur « la part toujours plus grande prise par les Juifs dans les professions médicales et Juridiques, dans la Presse, dans la radio et le cinéma », et s'élève contre la politique du Front populaire qui a laissé entrer en France les Juifs d'Allemagne, d'Autriche, de Pologne et d'Europe Centrale, expliquant que « cet afflux formidable de Juifs a attisé davantage la campagne de guerre contre le national - socialisme ». D'où la rancune du peuple français, qui ne cesserait de monter.
« Le Centre » de Montluçon suit le mouvement et ouvre sa revue de presse à des articles antisémites extraits notamment de l'« Action française ». On s'en prend surtout à Georges Mandel qui « a pris la fuite en juin 1940 », tout comme Pierre Mendès France, l'un et l'autre passagers du « Massilia », mais aussi à Léon Blum, le premier président du conseil d'origine juive, aux Rothschild, symboles de la richesse, à ceux qui ont trouvé refuge aux Etats-Unis.
Lorsque Marx Dormoy, en septembre 1940, est conduit en détention à Pellevoisin, que rencontre-t-il à son arrivée ! Des Juifs évidemment : Salomon Grumbach, Jules Moch, Abraham Schrameck, en attendant Marcel Bloch (Dassault) et on insiste lourdement sur les prénoms de certains.