Cependant, on voyait des images de corps de noyés, des bras qui pendaient, inertes, de têtes renversées en arrière, de minots enveloppés dans des couvertures inutiles qui ne pourraient réchauffer la mort, de visages bouleversés de sauveteurs, de courses éperdues vers les ambulances, d'un prêtre agenouillé qui priait. Bouleversant. Oui, mais bouleversant pour qui ? se demanda le commissaire. A force de les voir, ces images si difféentes et si semblables, lentement, on s'y habituait. On les regardait, on disait "les pôvres" et on continuait à manger les spaghettis aux praires.