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Citation de Charybde2


Que Gregorio Palmisano et sa sœur Caterina aient été des grenouilles de bénitier depuis leur première jeunesse, c’était connu dans tout le pays. Ils ne rataient pas un office matutinal ou vespéral, une sainte messe, une célébration des vêpres, et certaines fois ils allaient à l’église même sans raison, juste parce qu’ils en avaient envie. Le léger parfum d’encens qui stagnait dans l’air et l’odeur de la cire des chandelles étaient pour les Palmisano plus attirants que le fumet de sauce tomate pour qui n’a pas mangé depuis dix jours.
Toujours agenouillés à la première rangée, ils ne baissaient pas la tête pour la prière, ils la gardaient levée, les yeux bien ouverts, mais ils ne regardaient ni vers le grand crucifix au-dessus de l’autel majeur ni vers la Madone des douleurs à ses pieds ; non, ils ne détachaient pas un instant leur regard du curé, de ce qu’il faisait, ils observaient comment il se déplaçait, comment il tournait les pages de l’Évangile, comment il bénissait, comment il bougeait les bras quand il disait « domino vobisco » et puis finissait avec « ite missa est ».
La vraie virité, c’est qu’ils auraient voulu être parrino, curé, l’un et l’autre, se mettre l’aube, l’étole, les parements, ouvrir la petite porte du tabernacle, tenir en main le calice d’argent, donner la communion aux dévots. Tous les deux, Caterina aussi.
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