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Critiques de Andrea Levy (30)
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Hortense et Queenie

«  Jamais dans le champ des conflits humains, autant de personnes n'ont été redevables à si peu d'autres » .

WINSTON CHURCHILL’

«  Les villageois gardaient leur distance , tout en continuant d'observer avec une curiosité intense ces Antillais engagés volontaires dans la RAF » ..

«  Est- ce que ce serait possible que tous les nègres ne soient pas des Idiots ? »



«  Homme de couleur , noir, nègre. C'étaient les mots qu'on venait juste d'employer pour me caractériser , Tous étaient des insultes » …



Quelques citations extraites de ce pavé de 546 pages lu il y a longtemps ,oublié dans les rayons de ma bibliothèque , redécouvert avec grand plaisir ….



Nous sommes à Londres en 1948. .



L'Angleterre est encore très marquée , secouée , abîmée par la guerre .

Au 21 Nevern Street , vit une belle femme, blonde aux yeux bleus , baptisée Victoria Buxton surnommée Queenie, élevée à la dure dans les Midlands .

. Son père Wilfred , boucher de son état,—- fils de boucher et arrière -petit - fils de boucher , travaillait beaucoup , sa mère Lilie était une rose anglaise , cheveux blonds de lin , teint de lait , les bras forts comme ceux d'un ours .



À l'âge de douze ans Queenie était devenue l'assistante de sa mère dans la confection des pâtés et autres cochonnailles ….

Bientôt elle se marie avec Bernard , un employé de banque ,..

En 1948 , Bernard n'est pas rentré des Indes où il servait dans la Royal Air Force .

Pour tant bien que mal survivre , Queenie se voit contrainte de prendre des locataires , dont un couple de Jamaïcains .: Gilbert et Hortense .

Gilbert Joseph vient lui aussi de faire la guerre sous le drapeau de l'Empire Britannique , et l'uniforme bleu de la RAF , l'ile de la Jamaïque , dans la mer des Caraïbes , colonie de l'Empire Britannique ….

Hortense , institutrice à la Jamaïque a toujours rêvé de vivre en Angleterre .

Mais la Mère Patrie ne correspond en rien à ce qu'elle imaginait, à l'ombre des arbres en fleurs , les manguiers et autres variétés .

Gilbert , lui subit , bon gré mal gré le racisme ordinaire….



Superbe histoire portée magnifiquement par ces personnages , roman à quatre voix avec des allers et retours fructueux bien documentés , dans le passé de chacun ….



L'auteur trace en cinquante - sept chapitres équilibrés l'enfance , les destins de Queenie, Hortense , Bernard , Gilbert ,teintés de rencontres façonnées par l'histoire douloureuse de cette époque , portés par une incroyable humanité , de l'exotisme et un bel humour .

Elle évoque la rencontre contrainte des cultures et la question complexe de l'intégration .

Avec intelligence elle dresse un portrait sans complaisance de L'Angleterre après la guerre , le racisme ordinaire et l'ingratitude crasse que les premiers immigrants Caribéens ont subi chaque jour de la part des anglais : haine , incompréhension rejet , ségrégation ….

. «  Des nègres ! Je prenais des nègres à côté de chez lui » ,,.



Une histoire riche , intense , palpitante, pétrie d'émotions , tissée et orchestrée de belle manière !

Aucun regret de l'avoir relue en deux jours ,même la nuit !

Un ouvrage porté par l'Histoire et des destins …..
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Hortense et Queenie

Des Jamaïcains, qui se sont battus pour "la mère Patrie", l'Empire britannique, pendant la Seconde Guerre mondiale, décident de tout quitter pour une vie meilleure en Angleterre. Mais le fossé entre ce qu'ils espéraient et l'accueil qui leur est réservé est énorme... Ce roman raconte une histoire malheureusement "universelle" : celle du colonialisme (les Européens venus "civiliser" des "sauvages"), du racisme et de la ségrégation ("chacun chez soi et les vaches seront bien gardées" quand ces mêmes gens se sont donné le droit d'occuper des pays qui n'étaient pas les leurs, un accueil de ces "niggers" qui donne "une mauvaise image du quartier", sièges "réservés" dans les cinémas, descente de trottoir pour laisser passer les "Blancs", etc. etc.). Ce roman offre une galerie de personnages et de leurs idées intéressante. On aimerait que tout ça soit derrière nous, mais ces idées délétères trouvent toujours un écho...
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Hortense et Queenie

A la vue du titre et de l'illustration de couverture, on pourrait croire qu'Hortense et Queenie est l'histoire d'une belle amitié entre femmes. Il n'en est rien, le thème principal de ce roman est la ségrégation, qu'elle soit sociale, religieuse ou raciale.

A travers l'histoire peu banale de deux couples: Hortense et son époux Gilbert qui débarquent de la Jamaïque , de Queenie et Gilbert les londoniens, Andréa Lévy montre comment le racisme anglais est déchirant pour ses victimes coloniales en anéantissant leurs illusions et leurs idéaux.

Gilbert est étonné de découvrir que même s'il peu réciter les noms des canaux d'Angleterre , la plupart des anglais ne peuvent même pas situer la Jamaïque sur une carte. La formation d' Hortense comme enseignante ne compte pour rien en Angleterre, et alors qu'elle a gagné un prix pour avoir récité '' Ode à un rossignol '' de Keats à l'école, elle ne peut pas se faire comprendre par un chauffeur de taxi londonien. Ils se pensaient enfants de l'empire britannique mais se découvrent l'objet de moquerie, de mépris et et de haine. Seule Queenie, leur logeuse, fera preuve d'ouverture d'esprit à leur égard.

Hortense la noire et Queenie la blanche ont des points communs: toutes les deux sont nées sur une île (mais pas la même) et dotées d'un fichu caractère, elles se sont mariées plus par commodité que par amour. Mais elle partagent aussi autre chose sans le savoir....

Si le roman démarre à Londres en 1948 à l'instant où Hortense, Gilbert, Queenie et Bernard vont se retrouver réunis, une grande partie du récit se passe avant ce moment. Andréa Lévy intitule d'ailleurs ces chapitres "avant " ce qui permet au mouvement de va-et-vient dans le temps de rester clair. Dans ces chapitres "avant" chaque personnage prend la parole pour raconter son histoire et nous fait voyager de l'Angleterre rurale aux Indes en passant à la Jamaïque.

J'ai beaucoup apprécié ce roman que j'ai trouvé ingénieux: au départ aucun des quatre protagonistes n'est sympathique: Hortense est orgueilleuse, Gilbert grossier, Queenie mêle-tout et ne parlons même pas de l'horrible Bernard. Mais au fur et à mesure que chacun déroule son récit, on découvre petit à petit chez eux des failles qui les rendent plus humains et ce qui rend l'écriture de Levy si attrayante est son impartialité. Tous ses personnages peuvent être faibles, sans espoir, courageux, bon, mauvais - quelle que soit leur couleur.
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Une si longue histoire

L'histoire se déroule à la Jamaïque, au début du XIXe siècle. C'est là que vivent les propriétaires d'une plantation de canne à sucre John Howarth et sa sœur Caroline. Celle-ci, par caprice, pousse son frère à recueillir de force une petite fille, qu'elle trouve adorable, à une mère esclave travaillant sur l'exploitation.

La pitite July se retrouve rebaptisée Marguerite, elle servira sa maîtresse et apprendra à coudre et à lire.

Les années passent, l'utilisation d'esclaves diminuent progressivement avec parfois des révoltes sanglantes. Puis l'arrivée d'un nouveau contremaître va bouleverser les relations entre Miss July et sa maîtresse Caroline.



J'ai apprécié la personnalité, l'espièglerie de Miss July qui ne se laisse pas faire face à sa maîtresse capricieuse. L'auteur a également su intégrer le langage employé par les insulaires pour parler, sans trop écœurer le lecteur de ce "patois". Cependant, j'ai été déçue par certains passages qui m'ont paru un peu trop long à mon goût.
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Hortense et Queenie

Ce roman nous dévoile quatre personnages, quatre destins que la vie n’aurait sans doute jamais fait se croiser si la Seconde Guerre Mondiale n’était pas passée par là.

Gilbert et Hortense ont rêvé, ont fantasmé leur vie en Angleterre, bien loin de leur Jamaïque.

La réalité a davantage des allures d’enfer terrestre, en cette période d’après-Guerre.

Queenie, elle, a choisi d’épouser Bernard pour essayer de gravir les échelons de la petite bourgeoisie londonienne.

Ce dernier disparaît à la fin de la guerre, et pour survivre, elle est contrainte d’ouvrir sa (trop) grande maison et accueille le jeune couple.

Peu à peu, les personnages se construisent et se déconstruisent, nous prouvant encore une fois que l’Humain n’a de cesse d’évoluer et de nous dévoiler ses multiples facettes.

Que les failles sont parfois terriblement bien cachées.

Que les nuances s’insinuent toujours entre le tout noir et tout blanc.

Le racisme ordinaire frappe de plein fouet, imbibant une Angleterre encore meurtrie.

Les certitudes tremblent, les déceptions s’accumulent, l’arrogance en prend pour son grade.

De nombreux va-et-vients dans le temps nous plongent au coeur de la guerre ou nous conduisent sur la terre jamaïcaine.

Un joli roman porté par l’histoire et les destins.
Lien : https://livresetbonheurs.wor..
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Une si longue histoire

Un grand bonheur de lecture que ce second livre de l'auteure d'Hortense et Queenie.

Andrea Levy, par les mots de July, esclave en Jamaïque sur une plantation sucrière anglaise au XIXe siècle, raconte dans une page d'histoire méconnue, une vie hantée par l'esclavage : July, née de père anglais (le contremaître de la plantation) qui bien sur ne la reconnaîtra jamais et d'une esclave des champs au fort tempérament, se verra arracher sa mère, puis son fils, et sa fille.

Témoignage de tous ces esclaves que l'on a privés d'histoire et qui, le temps d'un roman, peuvent enfin raconter quelle vie a été la leur, une vie d'injustices et d'humiliations : dans un style à la fois poignant et drôle, sans jamais verser dans le pathétique, July déroule son quotidien, ses petits bonheurs et ses grands malheurs, ses ruses pour échapper à la colère de sa "Missus" et de son "Massa", sa ferme certitude qu'être mulâtresse vaut bien mieux qu'être noire, même si ça ne se voit pas...

July nous raconte son destin d'esclave caribéenne, analyse les ravages du système colonial dans les plantations, mais surtout, elle élève une voix dépourvue de tous cliché, pétrie d'humour et d'humanité, qui oscille entre l'émotion et l'éclat de rire avec une dignité sans faille. Si sa vie a été dure, aucun doute là-dessus, elle est bien décidée à ne pas apitoyer son lecteur avec ça !
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Une si longue histoire

En ce qui me concerne, ce roman d'Andrea Levy est le premier roman que je lis, et, je n'ai pas été déçu.



Par l'intermédiaire de son héroïne, Miss July, l'auteur dresse un portrait sans concession de l'esclavage et des planteurs dans un pays que l'on a guère coutume de cotoyer puisque tous les romans ayant trait à l'esclavage ainsi que son abolition se déroule aux USA.



Même si il s'agit d'une oeuvre de fiction, il s'agit d'un excellent témoinage sur la vie quotidienne des esclaves (que se soit dans les champs et/ou la maison du maître) dans une grande plantation anglaise.



On assiste également à la lutte des esclaves pour leur liberté, puis, à l'abolition de l'esclavage en Jamaïque ainsi qu'aux différents codes régissant la société jamaïquenne, et, l'on s'apperçoit que les riches planteurs ne sont pas vraiment intégrés à la vie en Jamaïque, et, tout comme les riches planteurs américains, traitent les noirs comme des bêtes et des moins que rien.



J'avoue que Miss July, l'héroïne de ce roman, est une maîtresse femme, à la langue bien pendue, qui essaye de manipuler sa maitresse afin d'améliorer son sort, même si finalement, elle se fait avoir ...



Andrea Levy est un auteur que je continuerais à lire.
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Hortense et Queenie

Le roman se construit autour de deux couples, quatre personnages que l'on suit tour à tour à travers deux époques, "avant" et "1948". Il faut comprendre avant la guerre, bien sûr. La guerre qui est aussi un personnage à part entière, parce qu'elle façonne la vie de ces quatre personnes. Gilbert, le Jamaïquain, qui vient se battre pour la Mère patrie, Queenie, l'Anglaise condamnée à se débrouiller seule dans un pays en ruine, pendant que son mari, Arthur, est au combat en Inde et Hortense, qui débarque en Angleterre pleine de rêves et de certitudes et qui n'est pas du tout préparée à ce qu'elle va y trouver.

Les personnages sont tout en nuances, mais c'est vrai qu'ils ne sont pas très attachants... Cela dit, je n'avais jamais lu de roman qui traitait de l'immédiat après-guerre, ni du racisme ordinaire que subissait les soldats noirs. Deux sujets qui valent la lecture. Et puis, la fin, surprenante, qui laisse un peu d'espoir, ce qui est toujours bon à prendre !
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Hortense et Queenie

Nouvelle traduction d'après celle de Frédéric Faure



En 1948, Hortense, Jamaïquaine, rejoint Gilbert, son mari, à Londres. Gilbert est un ancien soldat de la R.A.F., un Jamaïquain engagé dans l'armée britannique pendant la Seconde Guerre mondiale, au service de la "Mère Patrie". Hortense était institutrice dans son île natale.Qu'elle n'est pas sa surprise de découvrir que Gilbert habite dans une chambre et que c'est là-dedans qu'il compte la faire vivre ! La jeune femme prend plutôt mal la chose, elle qui est coquette et élégante, elle n'en revient pas de voir dans quelle crasse vit cet homme qu'elle n'a rencontré que quelques mois auparavant. Gilbert n'est pas le seul dans cette situation. Queenie, la propriétaire de la maison, loue les chambres pour pouvoir s'en sortir. Son mari, Bernard, est parti à la guerre en Indes et n'est pas revenu. Elle est montrée du doigt par le voisinage parce que ce sont des hommes mais surtout parce qu'ils sont des Noirs.



Nous découvrons à travers le regard de ces trois personnages, l'ambiance londonienne du lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Le récit alterne entre deux époques : 1948 et "avant" et Andrea Levy laisse alternativement, à plusieurs reprises, la parole à Hortense, Gilbert, Queenie et puis, Bernard. Chacun amène sa pierre angulaire au récit. Au fil des pages les personnages gagnent en profondeur en dévoilant au lecteur leur histoire particulière.

C'est avec pas mal de stupeur que le lecteur découvre l'ambiance de racisme et de préjugés qui règne encore en Grande Bretagne, avant, pendant et même après la guerre, où les mentalités n'ont pas changé. Ce récit résonne aussi comme un écho avec ce qui se passe actuellement. La Jamaïque, alors colonie britannique, a vu s'engager en masse des soldats jamaïquains dans les rangs de l'armée, venant prêter main forte à ce qu'ils appellent leur "Mère Patrie". Ils sont plein d'illusion et vont déchanter.

Andrea Levy donne à voir ce pan de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale méconnu. Son tour de force littéraire est, en outre, d'y insuffler humour et tendresse pour mieux mettre à jour une réalité honteuse.



Hortense et Queenie ont en commun un fort caractère et agacent un peu : Hortense a la dent dure envers Gilbert qu'elle regarde un peu de haut, en se demandant si cet énergumène ne se ficherait pas un peu de sa poire à vouloir la faire vivre dans un taudis pareil : elle était institutrice en Jamaïque, se rend-t-il compte ?

Queenie, qui est fille de bouchers et vivait dans une ferme, enfant, s'adresse à Hortense comme à une demeurée, s'étonnant qu'en Jamaïque, il y ait aussi des boutiques... Regard croisé sur les préjugés... Pourtant, elles ont beaucoup plus de point en commun qu'elles n'imaginent.

Gilbert a été pour moi le personnage le plus sympathique de l'histoire : pris au piège, il fait ce qu'il peut pour s'en sortir, essuie le racisme ordinaire et les remontrances de son épouse. Lui, l'ancien aviateur de l'armée de la Mère Patrie !

Quant à Bernard, que Queenie croyait mort et qui déboule cinq ans après la fin de la guerre, c'est vraiment le personnage détestable du roman. On croit pendant 30 secondes qu'il va changer...

Je ne veux pas "spoiler" le dénouement mais c'est vraiment un moment fort et qui renverse la donne. L'avenir semble meilleur en Jamaïque que dans la Grande Bretagne ruinée, crasseuse, raciste, et prise dans ses carcans du "qu'en dira-t-on ?"...



Je me suis plongée dans ce petit pavé de plus de 500 pages et une fois le nez dans ma lecture, il m'a été difficile d'en sortir, charmée par la prose d'Andrea Levy, son humour et son humanisme. J'avais lu d'elle Une si longue histoire, que j'avais beaucoup aimé. Je ne peux pas en dire moins de celui-ci : c'est un crève-coeur que de savoir qu'on arrive à la dernière page...

J'espère, un jour, un troisième roman de cette auteure !



Extraits :

"Pour les dents et les lunettes. C'était la raison pour laquelle tant de gens de couleur venaient dans ce pays, d'après le voisin d'à côté, M. Todd. "Cette sécurité sociale - ça les attire, mademoiselle Bligh. Ils continueront de venir tant qu'on leur fera ce cadeau, et à nos frais", disait-il."

(Aheum ! Ca ne vous rappelle pas rien, en ce moment, ce genre de discours raciste ?)



"Mon rêve était, et à toujours été de trouve un poste d'enseignante à la Church of England School à Kingston. Car c'était là que les filles à la peau claire venaient chercher l'aubaine d'un curriculum anglais. Mais lors de mon entretien d'admission, le directeur de cet établissement fronçait les sourcils et semblait plus préoccupé par les étapes de mon éducation que par les qualifications que j'avais acquises."



"Il est de couleur.

- Il est quoi ?

- De couleur.

- Ah merde. De couleur, vous dites ?

- Noir, monsieur.

- Ouais, merci sergent. Je sais ce que c'est, de couleur. Bordel, à quoi ils jouent ? Putain de Rosbifs !"

(Le racisme dans l'armée américaine n'est pas en reste... )
Lien : http://milleetunelecturesdem..
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Une si longue histoire

La narratrice, July fille d'esclave de la Jamaïque raconte son histoire.

Née dans un champ de cannes à sucre, elle verra sa mère vendue et se retrouvera au service de la propriétaire de la plantation. Elle vivra des moments forts avec l'abolition de l'esclavage.

Le contenu de ce livre m'a permis de connaître la vie des esclaves au XIXème siècle, mais le style ne m'a pas accroché!
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Hortense et Queenie

A travers l’histoire de ce couple de Jamaïquains dans le Londres de 1948, et de leur logeuse blanche, ce sont les questions très actuelles de l’immigration et de l’intégration, qui sont abordées.

Les personnages tout en nuances ne sont cependant pas extrêmement attachants et je les ai quittés sans trop de regrets...
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Hortense et Queenie

En 1948, l'Angleterre sort tout juste de la guerre. Queenie est une jeune femme qui attend toujours le retour de Bernard, son mari qui s'est engagé dans la RAF. En attendant, elle héberge Gilbert, un jamaïquain et sa jeune épouse, Hortense. Ce sont ces quatre personnes qu'on suit sur deux époques, l'avant et l'après-guerre.



Vraiment, j'ai beaucoup aimé ce livre ! Un roman à quatre voix, très bien mené par Andrea Levy. Levy navigue entre les époques, Hortense vient d'arriver en Angleterre pour rejoindre son époux Gilbert. On découvre sa jeunesse à la Jamaïque, ses ambitions d'enseigner dans une grande école. Tour à tour, on suit chacun des quatre protagonistes, on apprend son passé et sa place dans le présent.



Malheureusement, cette époque est marquée par le racisme car bien que la Jamaïque soit considérée comme anglais (membre du Commonwealth), les gens, civils ou militaires, n'en pensent pas autrement. Andrea Levy réussit à parler de ce sujet difficile avec beaucoup de finesse et d'humour.



J'ai dévoré ce livre même si je regrette les époques un peu vagues et des coïncidences assez fortes, c'est un roman qui prend aux tripes parce que chaque personnage permet de se faire une image de l'ambiance de l'époque. L'auteur, d'origine jamaïcaine, a reçu de nombreux prix pour ce livre (son quatrième mais premier traduit en français) dont le prestigieux Orange Prize en 2005. C'est sans conteste un coup de coeur que je recommande à tous !



(Le titre français est moins parlant que le titre original, Small Island.)
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Hortense et Queenie

Un portrait sans complaisance de l'Angleterre de l'après guerre.



Pour ma part, j'ai nettement préféré Une si longue histoire du même auteur tout.
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Hortense et Queenie

Excellent roman qui aborde d’un œil nouveau un thème pourtant souvent dépeint en littérature, la Seconde Guerre mondiale et la période d’après-guerre, en y développant le point de vue des Jamaïcains, également citoyens britanniques, dont certains ont participé à la guerre du côté des Alliés et émigré en Angleterre à la fin des années 40.

Le titre français est trompeur puisqu'il peut donner l'impression que le roman se concentre sur la relation entre les deux personnages éponymes, alors qu'il suit le point de vue de plusieurs protagonistes - dont notamment Gilbert, Jamaïcain engagé pendant la guerre dans la Royal Air Force - au lendemain de la Seconde Guerre mondiale avec des allers-retours sur leur passé. Le titre original, "Small Island", qui peut désigner la Jamaïque comme la Grande Bretagne, me paraît beaucoup plus fidèle à l'esprit du livre.

J'ai apprécié l'humour de ce roman, qui aborde pourtant des thèmes difficiles comme la guerre et le racisme, et la justesse des personnages.

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Une si longue histoire

Une très vieille femme noire, July, raconte par écrit à son fils sa longue vie d’esclave puis de femme libérée après l’abolition de l’esclavage à la Jamaïque au 19ème siècle. Le sujet est tragique (misère, solitude, violence) mais July est une sacrée bonne femme, victime mais pas innocente et son récit est souvent truculent. La deuxième partie du livre (après l’abolition de l’esclavage) m’a passionnée : l’intrigue s’accélère, le contexte historique peu connu est très bien décrit par l'auteur. Malgré le sujet, c’est un livre optimiste.

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Hortense et Queenie

Superbe et fascinante histoire oubliée des premiers immigrants jamaicans vers l'Angleterre. Après avoir combattu pour leur mère patrie pendant la Seconde Guerre Mondiale, ils sont de retour à Londres, les rêves plein la tête. Malheureusement, on y découvre le racisme et l'ingratitude que ses Caribéens ont subi de la part des Anglais. Différents destins s'entremêlent et témoignent d'un héritage commun que partage l'Angleterre avec ses anciennes colonies, n'en déplaise à certains. Histoire palpitante et magistralement orchestrée.
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Une si longue histoire

Ce roman ne conte pas une histoire d'amour mais une abomination ! Il décrit avec brio tout l'infâmie d'une époque, pas si lointaine (l'histoire se situe au début du XIXe siècle) où certains êtres humains avaient la certitude que d'autres êtres humains étaient inférieurs à eux. Cette histoire se déroule sur une île des Antilles qui appartenait alors à l'Angleterre (par ailleurs si puritaine et bien pensante...) mais elle aurait parfaitement pu se dérouler sur une île des Antilles françaises.



Pourtant, July, aujourd'hui vieille femme, raconte l'Enfer de la plantation d'Amity sans pathos et même avec beaucoup d'humour parfois. Elle était une jeune femme au caractère bien trempé mais également très intelligente, sachant parfois manipuler sa "missus", Caroline Mortimer. Elle a parfaitement compris que celle-ci a peur des Noirs mais surtout qu'elle est infiniment seule (parce que son frère meurt rapidement dans l'histoire) et qu'elle a besoin de ses esclaves pour faire tourner sa plantation. Donc, contrairement aux apparences, c'est également parfois l'esclave qui a pouvoir sur sa maîtresse.



Cette femme blanche n'étant même pas capable de comprendre pourquoi son esclave domestique s'appelle July ("juillet", en anglais), elle va jusqu'à la rebaptiser Marguerite... Cela montre toute la bêtise de Caroline, mais aussi toute sa méchanceté profonde : tout au long du roman, July raconte comment celle-ci n'aura de cesse de la démunir de tout, mais vraiment de tout (je ne peux pas révéler le pire du pire qu'elle parvient à faire), en partie pour se venger. Parce que July est aussi une très belle femme, ce qui n'échappera pas à l'oeil d'un certain Robert Goodwin, Anglais, fils de pasteur, tiraillé entre ses principes anglicans, le "qu'en dira-t-on" et son désir pour July... Seulement voilà, sur l'île la tentation, où tout le monde essaie de manipuler tout le monde, ça donne parfois des choses étranges.



Andrea Levy n'épargne pas le racisme entre esclaves, celui où les quaterons (métis de métis), se sentent supérieurs aux Noirs. Un piège dans lequel tombera July, qui clame haut et fort qu'elle n'est pas noire mais mulâtre (ce qui est vari car elle née d'un père écossais, même si elle est noire comme l'ébène). L'écrivain soulève ici la quête d'identité des personnages esclaves, qui, pour se sentir exister, en viennent parfois à être aussi odieux que leurs maîtres. Mais elle y dénonce surtout avec brio toute l'hypocrisie d'une société anglaise, bien-pensante, qui en proclamant l'abolition de l'esclavage, fera tout pour mettre les anciens esclaves à terre.



On adore July dans ce livre, qui interpelle constamment le lecteur en expliquant qu'elle n'est pas douée pour raconter sa vie. Mais aussi, parce que c'est un personnage pudique, elle réécrit certains passages, édulcore la réalité parce qu'elle a honte, ce qui met son fils Thomas, imprimeur, en rage. Donc July reprend sa plume pour rétablir la vérité.



Le roman se termine par la voix de Thomas, qui lance au lecteur un avis de recherche sur sa demi-soeur Emily, tout en le mettant cependant en garde : "En Angleterre, la découverte de sang noir dans une famille n'est pas toujours accueillie avec joie."
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Une si longue histoire

Une belle histoire, presque une saga, aux couleurs flamboyantes, sous forme de témoignage parlé, une voix qui monte des entrailles de la Jamaique, une mélopée qui nous parvient par la voix d'une esclave. Ce roman évite l'écueil de la revendication. Il fait fi du sermon et du jugement lapidaire. Il raconte un peu naïvemenent le conte d'une vie, de multitudes de vies sous la servitude de l'esclavage dan l'île de la Jamaique, les soulevements et les tueries, les mauvais traitements qui ne paraissaient pas, la vie et ses règles, le travail de la canne à sucre, la sous-vie des autochtones, les abus des contremaîtres, les chants et le sang de la vie, puis les soulèvements, avec ses tueries et massacres, la sauvagerie d'une terre ancestrale.

Les mots sont ici une transmission, retranscription écrite d'une mémoire d'un peuple oublié, on revisite la tradition orale africaine du devoir de mémoire entre générations. L'écrivain est un passeur de mémoires.

Un beau témoignage faussement naïf, gai, et descriptif.
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Hortense et Queenie

Hortense et Queenie : d'après ce titre je m'attendais à une histoire de femmes entre une anglaise et une jamaïcaine qui émigre en Angleterre dans les années quarante . C'est une toute petite partie de ce roman qui est plutôt un ensemble de portraits .

Les différents personnages sont décrits à deux époques : leur jeunesse avec leurs espoirs ,leurs ambitions et le présent dans toute sa dureté ,la pauvreté ,l'abandon , le racisme .

Ce sont de magnifiques portraits mais bien qu'ils se rencontrent tous à des moments de l'histoire j'ai ressenti une grande solitude et beaucoup d'incompréhension et pas seulement entre noirs et blancs mais aussi entre hommes et femmes .

Le lien entre Hortense et Queenie est très ténu ,mais il va se révéler à la fin du roman .

C'est une très belle écriture .

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Hortense et Queenie

C'est d'abord la couverture qui m'a séduite ensuite le résumé. J'avoue avoir un faible pour les histoires de guerre/ post guerre et encore plus les destins mêlés de femmes.



La séduction s'est arrêtée là. La période post guerre est très réduite, le résumé trompeur, les longs flashback forme la majeure partie de l'ouvrage. Enfin, même le titre est trompeur puisque les deux personnages en question s'adresse à peine la parole.



La thématique du racisme est par contre largement traitée et permets de se souvenir que si le temps passe, la situation de certaines populations en Europe n'a pas beaucoup évoluée depuis 1948.



L'idée de présenter ce qui se trouve derrière les médailles et les glorieux héros de guerre était également une excellente idée mais je pense qu'elle aurait pu être mieux exploitée.



Enfin, je trouve cela dommage de faire du lecteur le dépositaire d'un secret et de ne pas l'utiliser au profit du récit.



Globalement les ingrédients pour un roman prenant et emportant était tous là mais ils n'ont pas su être exploités correctement. Un beau livre mais avec beaucoup de regrets d'être peut-être passée à coté de quelque chose
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