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Critiques de Andrei Astvatsatourov (7)
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Il est interdit de nourrir les pélicans

Ecrivain, philologue scénariste et critique littéraire Andrei Astvatsatourov nous livre un roman original et déroutant.

Andrei le héros du roman est un peu son alter ego, il semble que l’auteur nous livre ses pensées, sa vision du monde.

Après un appel de Katia son amie, Andrei débarque à Londres où il erre, perdu dans ses pensées. Dans ce roman « philosophique » il se dégage un sentiment d’étrangeté et de tristesse, le ton est désabusé « nous sommes à la dérive comme des bateaux sur la Tamise qui coupent leurs moteurs. On glisse le long des bâtiments isolés, le long des palissades, le long des frêles arbres, le long des banals réverbères et des bancs vacants. » Les mouettes piaillent, les bancs sont des radeaux… Andrei nous entraine à la rencontre de nombreux personnages bizarres, un peu loufoques, il nous perd dans de nombreuses digressions… Il est difficile parfois de le suivre dans les circonvolutions de son cerveau. Il raconte à sa façon que « le monde est absurde, étrange, irrationnel, anecdotique, à l'image des créatures qui l'habitent, que « le monde entier est une prison d’ailleurs … Nous sommes tous un peu des pélicans, beaux dans le ciel de nos fantasmes, un peu drôles à regarder une fois sur terre ». Le pélican oiseau malhabile à terre est un symbole de l’homme se débattant dans un monde complexe où l’homme cherche son chemin avec maladresse, empêtré dans ses failles, ses manques et ses erreurs.

Si j’ai aimé les descriptions de la ville de Londres et de Saint Petersburg, j’avoue m’être presque ennuyée et souvent perdue dans ces écrits, ces récits irréels et loufoques, racontée dans un style familier et où finalement il ne se passe pas grand chose. Peut-être faut-il que je le relise ?

La vision du monde d’Astvatsatourov me paraît pessimiste il semble fataliste, mais… nous sommes en Russie et certaines situations et réflexions philosophiques sonnent justes. Dans la vie nous devons nous battre dans cette jungle humaine face à notre propre solitude et face aux absurdités, contradictions, privilèges et règles qui régissent ce monde et surtout le monde du travail.

Merci à Babelio et aux éditions Macha Publishing pour cette découverte littéraire.



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Il est interdit de nourrir les pélicans

Autant l'exprimer d'emblée, les tribulations d'Andreï à la fois physiques, mentales, intellectuelles, et émotionnelles qui sont le sujet, en mode kaléidoscopique de ce récit, m'ont tout à la fois intéressé, agacé, parfois lassé. J'ai perdu le fil assez souvent notamment pendant la deuxième partie consacrée à la vie professionnelle d' Andreï, professeur de littérature à Saint-Pétersbourg, dans une ambiance bien légitimement russe ! matinée de débats qui m'ont paru souvent ésotériques, énigmatiques voire abscons. Ceci a été aggravé , je vous le concède, par ma faible connaissance de la littérature russe contemporaine.

Le paradoxe de cette œuvre, et aussi sa qualité, réside dans le fait que l'auteur ne laisse jamais longtemps, son lecteur fut il non initié, se perdre dans un abîme de perplexité. J'ai eu en ce qui me concerne l'impression d'être dans un labyrinthe heureusement équipé d'un solide fil d'Ariane ! ou d'être un spectateur regardant un film, dépourvu de plan de coupe, contenant de rares indices permettant de prévoir le plan suivant auquel se raccrocher lorsque l'attention vagabonde, ce qui n'empêche que ce spectateur reste envers et contre tout éveillé et en tension jusqu'à la fin !

A l'image de la vie en zigzag d'Andreï, il ne semble pas avoir ou se donner d'objectif précis, il n'a visiblement pas non plus l'intention de mettre ses oreilles dans le sens du vent. Il reste avec constance idéaliste, sans destination révélée, dans un monde résolument matérialiste, dirigé sans contre-pouvoir clairement établi par l'argent-roi, qui règne grâce à l'individualisme absolu la dévotion au sexe sans lendemain, et s'entretient à peu de frais, au fond par quelques oasis éphémères de paradis artificiels, impropres à produire de la joie durable. En bref, voici illustrée la condition humaine par l'image du pélican maladroit, empêtré, sur terre et pourtant équipé pour le sublime, une fois qu'il a aura réussi à décoller, cette image reviendra à plusieurs reprises dans le récit, fort génialement intitulé "Il est interdit de nourrir les pélicans !

J'ai particulièrement apprécié la description des villes, qui deviennent de véritables personnages du livre : principalement Londres, Venise, Saint-Pétersbourg, Paris. L'âme des peuples qui les habitent est subtilement dépeinte. Les personnes que rencontre et qui nourrissent les pensées ou la vie d'Andreï, notamment Katia, ses professeurs, ses collègues, ses amis sont croquées avec réalisme, souvent avec humour et nous sont rendues vivants, nous avons plaisir à les croiser et recroiser au fil du récit. L'imprégnation continue du lecteur dans la « tête » d'Andreï est également structurellement très habilement construite, et bien écrite.

En conclusion, Andreï Astvatsatourov, nous offre un beau voyage, certes déconcertant, indéniablement original. J'ai trouvé ce voyage à la fois, désespérément optimiste, et fort intéressant par le décentrement qu'il exige de la part du lecteur. J‘ai refermé l'ouvrage en me disant qu'une deuxième lecture me serait nécessaire pour en saisir toutes les nuances.

Je remercie Masse Critique et les Editions Macha pour cette découverte d'un auteur à suivre...

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Il est interdit de nourrir les pélicans

Roman surprenant pour lequel je me trouve bien en peine au moment de rédiger ma chronique.

Le personnage principal, Andreï Alexeïevitch, est professeur de littérature étrangère à Saint-Pétersbourg. À la demande de Katia, sa pétulante petite amie, il commence par tout quitter pour la rejoindre à Londres où elle a besoin de lui pour l’aider à se sortir de quelques ennuis. À son retour en Russie, il se retrouve lui-même en fâcheuse posture vis-à-vis de l’université qui l’employait.



J’ai eu l’impression qu’il ne se passait pas grand-chose entre les nombreuses digressions érudites d’Andreï et de ses collègues, me demandant ce que l’auteur avait voulu délivrer comme message. Dès son retour dans sa mère-patrie après l’intermède britannique, le milieu universitaire est au centre de l’histoire qui devient presque comique tant les sujets traités se placent à une hauteur difficile à appréhender pour le commun des mortels auquel j’appartiens. On peut lire par exemple qu’un éminent enseignant avance une typologie des écrivains, la seule valable selon lui, dans laquelle Huxley serait un particulariste radial et Virginia Woolf une holiste tangentielle, alors qu’un non moins éminent confrère n’hésite pas à se lancer dans une conférence sur la problématique du temps dans l’esthétique du romantisme, qu’il ne pourra d’ailleurs mener à son terme en raison d’un saignement de nez – il y a une justice tout de même.

Les références à la culture et la littérature Russe, souvent obscures, ne manquent pas, et les notes de bas de page explicatives sont légion.

Heureusement, pour nous éviter une surchauffe neuronale, les apparitions de Katia nous ramènent régulièrement à un niveau se situant nettement plus au ras des pâquerettes.

La construction m’a également quelque peu perturbé, ayant eu du mal par moments à suivre le fil chronologique du récit, dérouté par les retours en arrière peu évidents à situer dans le temps qui jalonnent le texte.



Et malgré tout, il y a dans ce roman une saveur particulière qui m’a fait beaucoup apprécier cette lecture. Je me suis laissé prendre par l’originalité de cette œuvre singulière, par l’écriture dynamique de l’auteur, et par un attachant antihéros qui cherche des réponses à d’innombrables questions existentielles, et voit des pélicans partout.



Petit détail qui a son importance : la présentation du livre est très agréable.



Merci à babelio et aux Éditions Macha pour cette surprenante découverte.

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Souvenirs dans les poches

Je remercie bien entendu Babélio et les éditions macha-publishing (spécialisée dans la littérature russe) pour m'avoir donné l'opportunité de découvrir cet auteur russe contemporain, prof d'histoire et de littérature à l'Université d'Etat de Saint- Pétersbourg. Il faut bien faire quelques recherches pour mieux comprendre à qui vous avez à faire! C'est un spécialiste d'Henri Miller, et son objectif est d'écrire une trilogie entière sur la société moderne de Saint-Pétersbourg et ses racines soviétiques.

Ce livre est comme une promenade au fil des rencontres quotidiennes, tout d'abord dans sa ville Saint-Pétersbourg, ville qui tombe selon l'auteur en léthargie de l'hiver à l'été, et fourmille l'automne. La nostalgie nous accompagne le long de ses pérégrinations. Son amour du passé resurgit, vivace dans son esprit, se matérialise au cours de ses souvenirs jusqu'au dénouement qui le libérera de cet émoi, la vie continue...

Le style de l'auteur est très harmonieux et agréable, il peut aussi être légèrement drôle ou caustique, mais pour moi il manque totalement de finesse. C'est en effet une autre culture de plus encadrée par la culture soviétique, ce n'est pas toujours simple à comprendre leurs états d'âme et leur vision.

Un voyage au rythme des saisons à travers l'Europe, qui a quelques moments de pure brio littéraire et d'autres de platitudes et d'anecdotes sans grand intérêt.

Mais comme cet auteur a reçu des prix, il s'agirait d'approfondir avec d'autres livres pour avoir une idée juste de sa littérature.
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Souvenirs dans les poches

Souvenirs dans les poches porte bien son titre : Andrei Astvatsatourov (un nom difficile à prononcer, comme il le fait dire à un de ses personnages) nous promène avec lui dans ses voyages et égrène certains souvenirs. Souvenirs de sa jeunesse, à Komarovo ; souvenirs de sa vie de professeur à l’université de Saint-Pétersbourg, ville chérie et détestée ; souvenirs de relations amoureuses (naissante ou déjà mortes) à Capri ou à Paris.



Le ton est léger parfois, désinvolte, proche de l'image que je me fais de l'écrivain russe. Tragique aussi, pleine de désespoir et d'alcool (ça, pour boire, ils boivent !) ; et cela correspond aussi aux images que je me suis créées des auteurs de cette contrée. Aux clichés, aux stéréotypes. Mais l'auteur-narrateur-personnage principal semble tout faire pour y correspondre : souvent défaitiste, dur avec lui-même, il porte sur le monde un regard désabusé où l'espoir ne semble pas de mise.



Mais cela ne l'empêche pas de proposer des envolées lyriques pleines de poésie. Des descriptions emplies de couleurs. Et les souvenirs qu’Andrei Astvatsatourov nous narre sont pleins de charme et bien troussés. Facile de se mettre dans sa peau ou, à tout le moins, de le suivre dans ses pérégrinations amoureuses ou à travers le monde ; facile aussi de s’interroger avec lui sur le sens de l’existence, les raisons d’être de tels comportements.



Les remarques sur les villes et leurs habitants sont amusantes, pertinentes, surprenantes. À chacun d’y trouver ou non un reflet proche de la réalité. Les descriptions de Paris ne manquent pas, souvent, de justesse. M’ont étonné parfois, de par leur a priori. Les habitants de Saint-Pétersbourg sont pressés, aiment faire la fête et boire, n’hésitent pas à s’invectiver. Peu d’Italiens apparaissent à Capri. Par contre, à Paris, les serveurs et les autres habitants ne semblent pas apprécier de parler autre chose que le français. Ce qui donne envie au narrateur de ne parler que l’anglais, en réaction.



Souvenirs dans les poches est un récit attachant, bien que (ou parce que) irrégulier dans son ton, dans son rythme. Un ouvrage qui donne envie de découvrir le reste de l’œuvre de cet auteur.

Merci pour cette belle découverte à Masse critique et aux éditions Masha.
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Souvenirs dans les poches

Souvenirs dans les poches.

Andrei Astvasatourov.

Editions Macha

191 P.

Merci à la masse critique Babelio de m'avoir fait découvrir cet ouvrage.

Petit roman original, il nous plonge dans nos souvenirs d'enfance , empli de poésie.

J'ai bien aimé la présentation du livre , ses styles graphiques , ses dessins
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Les gens à nu

Andreï Astvatsatourov est professeur d'histoire et de littérature étrangère à la faculté de Saint Petersbourg il est aussi un des écrivains russes le plus en vue et un personnage très charismatique.

"Les gens à nus" publié en 2009 en Russie est son premier ouvrage (salué par la critique), mais il est publié en France après "Souvenirs dans les poches".

'Les gens à nu", prenons le terme au sens propre et au sens figuré, est un roman autobiographique. Andreï Astvatsatourov dit dans une interview par M. Volkova et T. Tatchkov, " c'est mieux d'inventer des personnages. Mais je ne sais pas comment atteindre autrement l'objectif narratif !" "Souvenirs dans les poches est aussi autobiographique.

Dans la première partie, il raconte ses souvenirs d'enfance. Il s'agit d'anecdotes, de fragments de vie dans lesquels Andreï Astvatsatourov se livre avec une autodérision et un humour désarmants : « chaque année à l'école …on nous soumettait à la visite médicale …nu, tu étais complètement nu sans défense et solitaire… en attendant l'injection de gammaglobuline, « GAMME A GLOBULINE quand j'entendais ce groupe de mot, la solitude me semblait particulièrement insupportable ». Dans la seconde partie, sa vie étudiante et sa vie adulte, Astavatsatourov nous livre pêle-mêle ses réminiscences, ses réflexions. Il décortique avec réalisme et désinvolture les situations, les comportements des gens, il les met à nu, les débusque. Il dévoile les travers et la sottise de certains, la bêtise du paraître, le snobisme des intellectuels… Les scènes sont courtes cocasses et décrites sans concession, le ton est léger !

Le style de cet écrivain est très libre, et plutôt déroutant… il écrit comme il parle, nous interpelle, précise sa pensée entre parenthèse. le tout donne un récit plutôt vivant.

Je dois vous avouer que j'ai eu du mal à rentrer dans ce livre. Je reste mitigée car déroutée par ce style nouveau qui bouscule mes ou les références. Intéressant tout de même !

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