Le temps de Mirnoïe, ce temps planant, suspendu, m'aspira peu à peu. Je me fondis dans l'insensible coulée de lumières d'automne, une durée qui n'avait d'autre but que l'or flétri des feuilles, que la fragile dentelle de givre, tôt le matin, sur la margelle d'un puits, que la chute de cette pomme, d'une branche nue, dans le silence si décanté qu'on entendait le froissement de l'herbe sous le fruit tombé.