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3.21/5 (sur 35 notes)

Nationalité : Colombie
Né(e) à : Cali, Colombie , le 29/09/1951
Mort(e) à : Cali , le 04/03/1977
Biographie :

D’origine colombienne, Luis Andrés Caicedo Estela est né et a grandi à Cali, une ville dont il fait la part belle dans son roman Que Viva la Musica !
Artiste complet, il s’essaya avec brio à la littérature, au théâtre, au cinéma et à la musique.
Très jeune, il commença à écrire ses premières pièces -Las curiosas conciencas en 1966, El fin de las vacaciones, Recibiendo al nuevo alumno, El Mar, Los imbéciles también son testigos et La piel del otro héroe l’année suivante-et en tant qu’inconditionnel du Théâtre de l’Absurde, à mettre en scène des pièces d’Eugène Ionesco La Cantatrice Chauve ainsi que les Chaises en 1968.
Amoureux du cinéma, il manifesta également un certain talent pour la critique de film. Il décida de créer avec quelques amis un Club pour les amateurs de cinéma, appelé le « Cinema Club de Cali », afin que des jeunes étudiants puissent échanger avec des intellectuels et des critiques. Ce Club, qui remporta un franc succès, se retrouvait dans des théâtres, tels que le Théâtre Alameda et le Théâtre San Fernando
Il écrivit également des scénarios tels que Angelita y Miguel ángel, en 1972 ; Un hombre bueno es difícil de encontrar, El pretendiente, El tiempo de la ciénaga ; espérant un jour perçer à Hollywood, un rêve qui ne devint jamais réalité.
Etant persuadé que la vie ne valait pas la peine d’être vécue passé 25 ans, il tenta à deux reprises de mettre fin à ses jours en 1976, et décéda le 4 mars 1977 peu après avoir fini la rédaction de son livre Que Viva la Musica ! qui, triste ironie du sort, est une véritable ode à la vie et à la musique.

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Andrés Caicedo - Que viva la musica ! - Présentation de l'Book enrichi Présentation de l'eBook enrichi de "Que viva la musica !" du colombien André Caicedo, un chef d'oeuvre de la littérature latino-américaine du XXe siècle. Contenus disponibles : vidéos, archives, bande son, introduction de l'universitaire Anouck Linck, carte interactive... Plus d'informations : www.belfond.fr

Citations et extraits (16) Voir plus Ajouter une citation
Haïr, c'est désirer sans aimer. Désirer, c'est lutter pour quelque chose de désirable, et haïr c'est de ne pouvoir atteindre ce pour quoi on lutte. Aimer, c'est désirer tout, lutter pour tout, et même ainsi garder le courage de continuer à aimer.
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Sous cette lune et ce soleil, l’herbe, si ce n’était pas à cause de la prolifération des pavots, ressemblait à un essaim de libellules délirantes en train de gaspiller leur énergie diurne, et comme le ruisseau qui donnait son nom à l’endroit était très impétueux, son murmure contre les rochers noirs et les berges de boue rougeoyante donnait l’impression que toute cette herbe bougeait sans avancer, comme un nauséabond évacuateur de vagues… Il y a des trucs bizarres dans ma petite tête…
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Dans ce silence soudain, le transistor de Tico a résonné majestueusement, la guitare lead chuintait, la basse enflait et la plainte d’Eric Burdon – comme je connaissais la version espagnole de Los Speakers, je savais de quoi parlait la chanson – commençait à tendre un voile d’ombre sur les montagnes, un voile aux contours carrés qui avançait rapidement vers la ville, attiré par son ronronnement de chat, et qui nous a gratifiés pour la première fois ce samedi-là d’une obscurité totale. Avec elle est arrivée une brise marine.
« Ta radio est fabuleuse, Tico, j’ai dit, et il s’est haussé du col tandis que Bull toussait, jaloux. Avec cette musique, j’ai ajouté en regardant les garçons, vous m’avez toute à vous. »
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On écoutait de la musique vingt-quatre heures sur vingt-quatre, vu qu’avec la cocaïne on ne dort jamais. J’ai emmagasiné une culture impressionnante. Qu’on ne vienne pas me dire que Brian Jones est mort d’irresponsabilité ou de flemme, pas même de chagrin d’amour. Les choses ne sont pas si simples : il est mort de désenchantement. C’est lui qui les avait tous réunis, qui avait été le premier à déchiffrer la musique, qui leur avait tout appris, qui était le plus photogénique, qui s’était essayé aux instruments les plus rares, cithare, harpe, marimbas, toutes sortes de cordes et de cuivres, mellotron, violoncelle, tandis que ce taré de Keith Richard se contentait de faire « chaca-chaca ». Il voulait chanter, lui, le joli petit singe. C’est le Jagger qui l’en a empêché, l’éternel exhibitionniste. Ensuite, ça a été impossible de composer pour qu’un usurpateur chante à sa place, et le travail à fond, donner tous ces concerts parce que c’est ce qui rapporte le plus d’argent, faut pas oublier que Jagger avait étudié l’économie deux ans, et puis le coup le plus dur : une nuit, Keith Richard s’est occupé d’Anita Pallenberg, la gadji de Brian, celle qu’il aimait à la folie, tu la vois avec son air de se moquer de tout le monde et ses grandes dents, je ne sais pas ce qu’elle a pu trouver de bien à ce Richard aux chicots cariés, il y a des femmes qui sont vraiment bêtes. Le lendemain ils sont allés ensemble chez Brian pour lui annoncer qu’Anita se le tapait. Ils ne l’ont pas trouvé. Ils l’ont cherché à Londres, puis à travers tout le grand Londres, et ils ont fini par tomber sur lui dans un bois des environs, en train de souffler dans sa flûte. Anita lui a dit : « Brian, c’était pour te prévenir que je vais vivre avec Keith », et le Keith ne le quittait pas des yeux. Brian s’est levé, il a souri sans rien dire, il les a vaguement serré dans ses bras, de cette manière qu’il avait, et il n’a plus joué de flûte.
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Déjà Leopoldo, le très attentionné, mettait de la musique. Un acte tout simple mais dont l'effet, si je peux l'expliquer, reste pour moi impossible à mesurer. Des quatre points cardinaux du grand salon – et de chaque coin de la maison, comme je l'ai appris après – s'échappait de la beauté distillée en doses parfaites, une guitare jouée lentement et dans le plus haut des aigus, le plus haut. C'était le disque le mieux enregistré que j'avais écouté dans ma vie, la transmission la plus fidèle et puissante, la chanson la plus électrisante, et je me suis déclarée sans force pour rendre grâce à une telle grâmerveillece. Je me suis figée au milieu de la pièce, témoin inutile de cette fantasmagorie. Sans avoir à me le formuler, j'ai compris que l'écheveau de la musique était mon destin.
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On sortait tout contents, en gambadant, pour nous beurrer dans le premier kiosque à bière et friture venu, jusqu’à ce que le soleil coule derrière les montagnes...
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Le ciel était couleur de lait ténébreux et accueillait la lune et le soleil en même temps, à chaque extrémité. A un mètre du sol tombait ou montait, je ne sais, une couche de brume rougeâtre, et on avait l’impression, en marchant, que la peau rejetait le contact avec cet air particulier, hérissant et porteur de démangeaisons.
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Les furoncles se sont asséchés. Son corps n'était qu'un bruit de robinet, de tuyauterie récemment débouchée, et sa pomme d'Adam a entamé une danse effrénée parce que le vomi lui montait de l'estomac en bourrasques. Sa chair s'est tellement relâchée que les épines d'ortie glissaient dessus. En louchant, il est parvenu à se concentrer sur la nature et la couleur de son dégueulis : jaune comme les fruits et les richesses de notre patrie, bleu comme les montagnes à l'horizon et rouge comme le sang versé par les héros.
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Ne te sens jamais rassasiée.
Apprends à ne pas perdre la vue, à ne pas capituler devant la myopie par laquelle on survit dans la ville. Arme-toi de tes rêves pour garder ta lucidité.
Oublie l’idée que tu pourras un jour atteindre ce qu’ils appellent la « normalité sexuelle » et n’espère pas que l’amour t’apportera la paix. Le sexe est l’acte des ténèbres, et s’énamourer la conjonction des tourments. Ne caresse jamais l’espoir de parvenir à la compréhension avec le sexe opposé : il n’y a rien de plus dissemblable et de moins enclin à la réconciliation. Toi, pratique la menace, le viol, la lutte, la violence, la perversion et la voie anale, si tu crois que la satisfaction dépend de l’étroitesse et de la position dominante.
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Roberto a fait un commentaire sur ce froid soudain mais je ne l'ai pas écouté. M'approchant de la fenêtre au rideau rose, j'ai regardé l'air gris de la nuit à peine tombée, des enfants jouant à colin-maillard autour d'un réverbère, des feuilles de manguier en train de tomber : j'ai dû me retourner à l'horrible idée que la musique se congelait, que ni le tourne-disques ni le magnétophone ne fonctionnaient plus et qu'en nous s'était installée une nausée éternelle : nous allions devoir fredonner pour le reste de notre vie des rythmes à demi oubliés. Nostalgie de l'agonie. Aïe aïe aïe, j'ai secoué l'abîme de mon esprit et je me suis envoyé un sourire, prête à toute.
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