Citations de Andrzej Sapkowski (764)
Au début, elle ne perçut qu’un vaste chaos, une ombre vacillante, le crépuscule et soudain la clarté qui affluait, un chœur de voix indistinctes en provenance du précipice. Les voix, soudain, prirent de l’ampleur ; des clameurs s’élevaient alentour. La clarté, dans le crépuscule, se changea en un feu qui semblait lancer ses gerbes d’étincelles depuis les murs, les balustrades et les colonnes soutenant la voûte.
- Ce n'était pas notre dernière visite, Vénérable Nenneke, dit-il. Nous reviendrons.
- C'est bien ce que je crains, répartit froidement la prêtresse. Tout le déplaisir sera pour moi.
Cela doit faire un siècle que je n'ai pas eu de balai entre les jambes, marmonna Fillipa. Bientôt j'aurais oublié comment on vole.
L'éternité passa, la réalité refit surface, et, pour la seconde fois, le temps tressaillit avant de reprendre son cours lentement, paresseusement, telle une charrette qui s’ébranle.
— Pourquoi ne pourrait-il pas douter ? Ce n’est là que chose humaine et bonne.
— Quoi ?
— Le doute. Seul le mal, seigneur Geralt, en est dépourvu.
dans « Quelque chose en plus »
- Il faut vérifier, savoir ce qu'il en est. Figgis, Munro, vous deux, vous restez là et vous gardez les yeux ouverts. Quant à nous, nous partons en reconnaissance. S'il n'y a pas de danger, je vous le ferai savoir en imitant le chant de l'épervier.
- Le chant de l'épervier ? fit Munro Bruys, inquiet, en agitant sa barbe. Mais tu n'as jamais su imiter le chant des oiseaux, Zoltan !
- Justement. Quand tu entendras un chant d'oiseau bizarre, qui ne ressemble à rien, tu sauras que c'est moi.
- L'argent ouvre toutes les portes, murmura-t-il.
(discussion portant sur le sujet des cockatrices et des basilics) :
- Brr...Et lequel d'entre eux, dis-moi, peut-on trucider au moyen d'un miroir ?
- L'un comme l'autre. A condition de le lui balancer directement sur la gueule.
Avec honte et regret, il constata qu’il lui en voulait. Il lui en voulait de ne pas être restée un rêve. Et il ne se pardonnerait jamais de lui en vouloir.
- (…) Je suis ici pour accomplir mon travail. Vous n’avez jamais entendu parler du sens du devoir et de la simple honnêteté ? De l’honnêteté professionnelle?
- Moi, j'ai déjà vu la guerre, murmura-t-elle. Je ne veux plus la voir. Plus jamais. Je ne veux plus me retrouver seule, ni avoir peur, ni perdre tout ce que j'avais, comme cette fois-là. Je ne veux pas perdre Geralt... ni toi, dame Yennefer. Je veux être avec toi. Et avec lui. Pour toujours.
- Tu le seras. (La voix de la magicienne tremblait légèrement). Et moi, je serai avec toi, Ciri. Toujours. Je te le promets.
Celui qui est seul disparaîtra : massacré, assommé, roué de coups, souillé comme un jouet que l’on se passe de main en main.
- Il n'y a pas de diables ! glapit le poète en arrachant définitivement le chat à son sommeil. Les diables n'existent pas, que diable !
-C'est vrai, souris Geralt. Mais moi, Jaskier, je n'ai jamais pu résister à la tentation d'aller voir les chose qui n'existent pas.
Et les coups d'état, les putschs, c'est comme le gaspacho, c'est un plat qui se mange froid.
Les pauvres ne peuvent jamais rien se payer, c'est bien pour ça qu'ils sont pauvres.
Je ne tolère l'eau que dans les bains, elle me répugne dans le vin.
Ma maîtresse disait toujours qu'il fallait libérer la force [magique] de la même manière qu'on lâche un pet dans une salle de bal : avec délicatesse, parcimonie et maîtrise.
Vous masquez souvent les lacunes de votre éducation en recourant à des simplifications sarcastiques ou caricaturales que vous prenez pour des traits d'esprit.
— La vie, mon gars, c'est une compétition. Que le meilleur gagne ! Si tu veux gagner contre moi, prouve que tu es le meilleur. Au lieu de nous mettre d'accord, faisons une compétition. Le vainqueur dictera ses conditions. Je te propose une course, d'ici jusqu'au vieux saule sur la digue.
— Je ne sais pas où est la digue ni où est le vieux saule.
— Si tu le savais, je ne t'aurais pas proposé cette course. J'aime la compétition, mais je n'aime pas perdre.
- Ma réponse ne serait qu'un mot privé d’émotion, semblable au bruit creux d'un crane froid et vide que l'on tapote.