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Citation de AndyPierce


Rose et Élise passèrent les deux jours qui suivirent à braver les rafales de vent et les averses incessantes, se lançant à l'assaut des falaises comme si leur vie en dépendait. Élise peinait à suivre Rose, mais elle s'efforçait de ne pas la perdre de vue. En s'épuisant dans ces courses interminables à travers le brouillard, elle avait l'impression de partager un peu sa souffrance, de vivre ce que Rose avait vécu. Lorsque celle-ci s'arrêtait, Élise, hors d'haleine, la rejoignait d'un pas lourd et elles fixaient l'horizon, sans un mot. Le vent soulevait leurs longs cheveux. Côte à côte, les deux jeunes femmes se penchaient au-dessus de l'abîme. Dans ces moments-là, elles n'avaient pas besoin de se parler. Le gouffre sans fond qu'elles contemplaient, cet épouvantable néant exprimait à lui seul toute la détresse de Rose. Élise la prenait par la main et finissait par l'entraîner loin du précipice.
— Je crois que je te comprends, lui dit-elle le deuxième jour. Je ne peux pas souffrir autant que toi mais je crois que je te comprends.
— Je ne te demande pas de souffrir, ni même de me comprendre, lui répondit Rose avec une pointe d'amertume. Tu as ta vie à Paris, ta nouvelle vie qui te rend heureuse. Moi, j'ai la mienne, ici, à Escarpeville. Et puis, je ne veux pas de ta pitié. Je ne suis même pas sûre de vouloir quitter cet endroit une fois que tout sera fini...
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