Angel. B

Oh Enfoiré ! Il n'a pas pu dire ça !
Je me retourne derechef pour démentir ses propos. Je n'ai que le temps d'entendre la fille m'interpeller qu'un choc se répercute dans tout mon corps. J'ai l'impression d'être devenue un diapason avec résonateur, l'intérieur d'une grosse caisse, pourtant il n'est rien. Incroyable, ma poisse revient au pire moment. Je viens simplement de m'assommer avec le vitre fermée. Les vibrations sont telles qu'elles se transmettent de tout part en moi. J'ai l'impression d'être le canard d'un dessin animé dont la tête est prise entre deux cymbales et qui vibre dans tous les coins. Le choc me fait illico presto tomber sur les fesses.
Bien entendu, avec l'élégance qui caractérise ma chute, j'ai lâché un "crotte" monuments, additionné comme il se doit d'un "bordel de merde" tout aussi raffiné.
Pour être sûre de passer pour la reine des bécasses, je me suis affalée avec la même grâce qu'une bouse de vache qui s'étale sur un sol en béton. Oui vraiment super Caro, tu as assuré ta prestation !

Je m’étouffe avec la gorgée de vin que je viens d’avaler. J’ai dût mal comprendre ce que Caroline vient de me dire.
Coucher ensemble ?
Qu’est-ce qu’elle raconte ?
Si j’avais mis Carotte dans mon pieu je m’en souviendrais. Elle était à l’époque, beaucoup trop prude pour que je m’intéresse à elle, de cette façon du moins.
C’était une de mes meilleures copines et jamais je n’ai eu des idées comme ça avec elle.

Bordel, c’est grave, je suis en train de m’exciter au seul son de sa voix… et je ne m’en rends même pas compte…
Oh et puis zut… je laisse ma main échauffer mes sens et ferme les yeux en me laissant m’envahir par le désir qui me tenaille. Je réveille donc mes zones érogènes, mon autre main s’attarde vers mon bas ventre dessinant des arabesques avant d’atteindre mon intimité. Je réveille mon aine, mon index glisse tout le long de ma vulve pour se positionner sur mon clitoris et alterne petits mouvements circulaires de gauche à droite jusqu’à commencer à sentir les premières prémices du plaisir m’emporter.
Le désir s’installe doucement, je ressens d’abord cet échauffement qui remonte au creux de mes reins, je gémis sous la pression plus ou moins forte qui commence à m’emporter…
Quelques minutes plus tard, je remue mes hanches au gré des caresses que je me donne tout en jouissant de plus en plus fort. Je suis en feu, j’imagine aisément que la langue d’Alex me donne ce plaisir au lieu de mes doigts.
L’orgasme est fulgurant lorsque j’enfonce deux doigts et continue d’exciter en même temps mon bourgeon gonflé.
Quelques secondes plus tard, je reprends mon souffle et me remets difficilement de cette petite mort de bien-être. Mes yeux sont toujours fermés lorsque je crois entendre un gémissement rauque au loin.
Aussitôt je me raidis et m’assois dans le lit paniqué.
Une fois assurée d’être seule dans la chambre, je comprends d’où vient ce halètement…
J’ouvre le cache de mon portable et m’aperçois que cela fait maintenant plus de vingt minutes que je suis toujours en communication avec Alexandre.
Oh mon dieu… achevez-moi, c’est la honte complète cette fois-ci…
Mon cœur bat à tout rompre, une rougeur chaude s’installe sur tout mon corps.
Je viens encore de me ridiculiser… je suis désespérante de gaucherie…
- Al… Alex ? Interrogé-je d’une toute petite voix hésitante.
Un ange passe, je me sens de plus en plus mal… jusqu’à ce que sa voix résonne à l’autre bout de l’appareil : chaude, rauque et essoufflée.
- Bonne nuit Caro… je… c’était… merci… fait de beaux rêves…
Je suis tétanisée, pourtant je lui réponds :
- Bonne nuit Alex…

Il met mes cheveux sur mon épaule, approche ses lèvres de mon oreille et souffle à celles-ci.
— Et si je te disais qu’il n’y avait pas qu’Ilio qui voulait te voir…
Je me raidis automatiquement, mes yeux se ferment lorsqu’il continue sur un ton suave :
— On reprend notre conversation d’hier soir ?
Oh mon dieu ! Mon cœur bat à tout rompre, je déglutis plusieurs fois de suite et plus encore lorsque ses mains se posent sur mes hanches. — Que… qu’est-ce que… que veux tu dire ?
— Caro, je deviens dingue… Depuis que tu m’as dit pour nous deux, je ne pense qu’à cette première fois. Tu ne peux t’imaginer tout ce qu’il se passe dans ma tête te concernant. J’ai envie de te goûter et de te déguster pleinement.
— C’est… je… pourquoi ? Il sourit contre ma peau et murmure.
— Carotte, simplement, car je rêve d’une baise intense avec toi.

Julie n’est pas si forte que ça, elle se cache derrière des faux semblants. Trop préoccupé par l’état de ma petite blonde, je n’avais posé aucune question supplémentaire.

...l’amour représente la souffrance, je l’ai pourtant bien enregistré dans ma conscience ! La raison pour laquelle je me suis protégée jusqu’à présent se dématérialise inexorablement.

Je dois reconnaître aussi que j’aime lorsque nous passons du temps ensemble et pas que pour le sexe, nous rigolons bien tous les deux. Pour une raison qui m’échappe, j’aimerais qu’elle m’explique tout de même quelques petites choses à son sujet, tel que pourquoi elle n’accepte pas mes baisers. Les femmes aiment la tendresse généralement, je n’arrive vraiment pas à la canaliser et ça m’emmerde énormément.

Il n’y a que ses caresses et sa langue qui peuvent me calmer de ce feu incandescent, la luxure s’est emparée de mon corps, voire même de mon âme. Je suis sous l’emprise sexuelle de cet homme que je le veuille ou non.

Terminé le fait de vouloir contrôler la situation, fini mes bonnes résolutions… Elles se sont transformées en un échange, je n’ai pas réussi à garder mon self contrôle. Il détache mon haut, détache mon soutif avec dextérité afin que mes seins se retrouvent à l’air libre. Il continue ses massages sensuels en frottant avec une lenteur infernale le creux de ses mains contre les pointes érigées et douloureuses du plaisir apporté. Ma main continue de l’exciter, je pousse un gémissement et crois même m’entendre lui souffler de continuer.

Règle de la séduction numéro deux : Faire en sorte que vous plaisiez à votre proie et si elle se refuse toujours à vous, rendez-la jalouse.

Je n’ai pas pour habitude que l’on joue à la nana inaccessible avec moi, du moins si, mais pas lorsque j’ai déjà couché avec ladite femme. Je sais pertinemment ce qu’elle essaye de faire. Plus elle agira en faisant la forte tête, moins je lâcherai facilement et passerai à autre chose. Enfin à une autre nana pour le coup…

Je ne suis pas jaloux, pas du tout, simplement, lorsque j’ai une proie, eh bien, j’aime être le seul prédateur, encore plus lorsque je me trouve sur mon territoire. Julie a une façon bien à elle d’allumer qui peut tuer un homme rien qu’en la regardant. Ses yeux semblent vous prendre dans une toile d’araignée, vous êtes ensuite collé sur son tissage où elle s’approche pour mieux vous envelopper et vous déguster.

Je me maquille, accentuant sur mon regard une ombre noire, un trait d’eye-liner, un coup de crayon puis une application d’un mascara recourbant et me voilà prête. Satisfaite du résultat, j’enfile le petit haut en dentelle sombre et transparente, sur le soutien-gorge blanc qui relève parfaitement ma poitrine. J’enfile le jean troué à plusieurs endroits stratégiques, ce qui va donner envie de voir beaucoup plus. En attachant la braguette, je me rends compte que j’ai pris un peu de taille. Rien d’irrécupérable, mais je note moralement qu’il faut que je reprenne les abdos que j’ai laissés aux oubliettes ces derniers temps. J’ai un gros souci avec mon bide, c’est la seule partie de mon corps que j’ai le plus de mal à garder musclé.

Le fait de séduire m’a permis de prendre confiance en moi, d’un point de vue psychologique et physique. Si un jour je décide de retomber amoureuse, je dis bien si… L’homme qui arrivera à me conquérir va devoir déborder de subtilité et d’efforts s’il veut gagner mon cœur. Une garce peut jouer les inaccessibles pour se faire respecter. Les plans cul peuvent faire partie de sa manipulation, pour ma part, c’est plus une image qu’un fait réel.

Une chose est certaine, je ne redeviendrai plus celle que j’ai été, fini les rabaissements, fini la culpabilisation au nom de l’amour, fini le chantage affectif, fini d’être trompée, terminé la manipulation et l’humiliation. Je me suis sortie de tout cela et ne veux aucunement y retourner ! L’amour n’est pas pour moi, c’est aussi simple que ça et je le laisse volontiers aux autres que ça peut intéresser.

C’est que l’on parle plus que l’on n’agit, car oui je drague, oui je séduis, mais si on compte tous mes plans cul alors mes cinq doigts de la main suffisent largement à faire mes comptes ! Ce n’est qu’une défense pour reprendre confiance en moi ni plus, ni moins.

Séduire une femme enfin plutôt l’art de séduire une femme est à mon avis la seule science où je sors grand vainqueur ! Je vais donc gagner haut la main et récolterai ce que j’espérais. C’est moi qui décide quand, où et comment la liaison se termine pas mes maîtresses et elle va le comprendre à ses dépens. C’est bien la première fois qu’une femme me plaque de la sorte et ma fierté a beaucoup de mal à l’accepter. Sans compter qu’en plus elle se refuse à moi. Hors de question de la laisser croire qu’elle détient le pouvoir !

La meilleure solution à mon problème est donc de reprendre ma vie de garce en main, quitte à jouer la comédie, petit à petit, je retrouverai les repères qui m’ont amenée à suivre ce chemin.

Le résultat va certainement être parfait pour leur petit nid d’amour. Claire mérite d’être heureuse, elle est l’une des femmes les plus loyales et avenantes que j’ai rencontrées et elle m’a sauvé la vie. Sans elle je n’existerai même plus…

À vrai dire, mon lot de consolation ne te coûtera pas un sou. Je veux te posséder comme la dernière fois, et cela toute la nuit entière. Je veux que le lendemain tu sois à mes côtés, alanguie dans mes bras.

J’étais restée sans voix, autant par la peur de ce qu’il me demandait que par ce qu’il me proposait, c’était beaucoup trop dangereux.