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Citation de Bouquissencia


Je mets le DVD en route et je me colle contre l’accoudoir opposé. Durant le premier quart d’heure, je ne fais pas trop attention à mon voisin dont le silence finit par m’intriguer. Je risque alors un regard vers lui, Matthew s’est endormi. J’éteins la télé et je m’accroupis aux genoux du dormeur. Il a l’air épuisé. Nul doute qu’il serait bien mieux dans son lit. Son sommeil semble déjà profond. Il est bouleversant de beauté, le corps à peine éclairé par la lumière tamisée. Je suis saisie d’une envie de le toucher que je contrôle très difficilement. Mon cœur s’emballe, je me sens fautive comme une enfant qui profiterait d’un cadeau interdit. Il soupire légèrement et bouge la tête, je retire vivement ma main de son épaule où je l’ai posée.
– Matthew ! murmuré-je pour la première fois.
De m’entendre l’appeler par son prénom cause une drôle de sensation dans le creux de mon ventre. Jusqu’ici je me suis scrupuleusement tenue à Monsieur Dickinson ou pire, à rien, évitant de le nommer en m’adressant à lui. Je manque de tomber à la renverse quand il ouvre brusquement les yeux. Je reste interdite à ses genoux.
– Je suis désolée de vous réveiller, mais vous seriez mieux dans votre lit, m’excusé-je.
Il a l’air sérieux, presque fâché. Je me redresse et il suit mon geste en me faisant face, parfaitement réveillé. J’esquisse un mouvement de recul, mais je suis coincée entre le meuble et lui et il ne prétend pas me laisser le passage.
– Je suis certain de n’avoir pas rêvé, tu m’as appelé « Matthew ».
Je me mords la lèvre, prise en flagrant délit, je dois assumer.
– J’essayais de vous secouer, Monsieur Dickinson.
– Si tu m’appelles encore une fois « Monsieur Dickinson », je t’étrangle, menace-t-il d’une voix rageuse, mais un éclair de gaieté franche illumine soudain son regard.
– La presse se réjouira.
Il pose ses doigts sur ma bouche, je manque de m’en étrangler toute seule.
– Je ne plaisante qu’à moitié, ajoute-t-il. Je t’écoute.
Je tente de respirer de nouveau. Il fait glisser ses doigts le long de ma mâchoire et laisse retomber sa main.
– Bonne nuit, Matthew, cédé-je, grognon.
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