Bande annonce du film Trois anglaises en campagne (1998), adaptation du roman d'Angela Huth, paru en français sous le titre Les filles de Hallows Farm.
Nous nous gâchons si souvent la vie à force de nous tourner vers l'avenir ou le passé. Le présent conscient est insaisissable et rare, il ne paraît qu'en des moments de crise ou de bonheur.
Mrs Baxter était jalouse des verres à vin colorés de Mrs Thompson, de sa vieille cape d'hermine et de son exemplaire signé des mémoires de guerre de son employeur, le général. Mais elle n'était pas jalouse d'une journée dans le Surrey : elle se serait mise en quatre pour éviter pareille épreuve. Toute expédition au-delà de Barnes équivalait pour elle à s'aventurer dans des contrées sauvages.
p. 146
Il est presque impossible, en temps de guerre, de suivre les sautes d'humeur des gens. L'espoir chasse la peur : le rythme des choses est dérangé, il y a des traumatismes et la norme vole en éclats.
p. 305
Enseigner était souvent frustrant, voire exaspérant. Quand tout à coup ça marchait, on se sentait gratifiée.
Je pense qu'il serait bon que tu vives seule un certain temps. La solitude est tout à fait supportable tant que tu ne te mets pas à ruminer.
Tu ressembles à la fin d'un mauvais été, dit-il avec tendresse. Mal dormi ?
Il s'aperçut qu'habiter un endroit qu'on n'arrivait pas à aimer projetait sur la vie une ombre perpétuelle.
Assis dans le noir de son bureau, Gladwyn, qui avait gardé la passion des mots, se souvint du jour où il avait découvert le terme 'concupiscence' : il n'était ni insolite, ni érudit, mais sa sonorité lui plaisait. "Désir très vif des plaisirs sensuels", disait le dictionnaire. A l'époque, Gladwyn avait peu l'occasion de l'employer, mais, bizarrement, le mot lui était resté en mémoire. C'était un mot qu'il trouvait intéressant. Un jour, il apprendrait dans sa chair ce qu'il signifiait.
La solitude est un art digne d'être cultivé.
p. 182
Je ne peux pas continuer à vivre en ville, il n'y a pas de ciel (....). J'ai soif de ciel. Chez nous, il est encombré de maisons et d'arbres, on dirait un puzzle. Cela ne me convient pas. J'ai besoin de grands ciels vides, des ciels qui descendent jusqu'aux haies...