Ceux qui sont en marge de la société
Je n’ai jamais travaillé de mes mains j’ai écrit seulement ce que j’avais
dans la tête, souvent la tête me demandait de l’écraser contre le mur
de ma famille, je n’ai jamais ramé sur les galères je n’ai pas signé le registre de présence
je n’ai pas couru comme une folle parmi des écrivains plus ou moins
authentiques pour les interviewer, tôt le matin je me cogne
contre la jeune odeur d’Alexandru, je cire ses chaussures je lave
sa nourriture j’enterre son lait dans un thé jaune comme du miel
rien ne m’intéresse, je suis seule et absente
je vois toujours à la fenêtre une paroi qui s’élève jusqu’au ciel
sur laquelle s’égrènent des pierrots déments, en lambeaux,
ceux qui sont en marge de la société.
dans leur gorge l’écriture se tient droite
comme un cheval dressé sur deux pattes