Angèle LIeby - Une larme m'a sauvée
www.passion-bouquins.com Blog littéraire alternatif 29e Foire du livre de Saint-Louis Alsace 2012 Entretien avec Angèle Lieby qui nous parle de son livre Une larme m'a sauvée.
Je devais écrire parce qu'une expérience doit servir.
Parce qu'une erreur peut survenir, mais ne doit pas se répéter.
L'espoir, c'est une petite flamme de bougie menacée par le vent ; il faut la protéger délicatement, au creux de ses mains, la veiller comme un trésor.
J'ai décidé très tôt de ne pas engager de procès, de ne pas chercher à établir de responsabilités. De la même façon, je n'ai écrit ni pour accuser, ni pour me plaindre, mais pour aider, faire avancer les choses.Pour que les malades se fassent entendre et que les soignants s'interrogent.Pour parler au nom de ceux qui, comme je l'étais il n'y a pas si longtemps, ne peuvent ni parler ni même bouger.Je supporterai beaucoup mieux les souffrances que j'ai endurées si elles atténuent celles des patients qui me succéderont.
Dans la vie, il est important de savoir dire non, parfois...
Heureusement, être dans la survie, le combat, offre un grand avantage : on vit dans l’instant. Pas même au jour le jour, mais seconde après seconde. Ainsi, on ne pense pas au futur. Chaque chose en son temps : quand on lutte pour respirer, on ne se préoccupe pas de marcher.
Subir, se préparer au pire, être courageuse. Oui, mais ce ne sont pas mes seuls mots d'ordre. J'ajoute les mots suivants, et, au final, ce sont eux les plus importants : trouver le bonheur partout et garder confiance en l'avenir.
"livre":c'est un beau mot.
En les épelant,avec Ray,je redécouvre ces noms si"communs"qu'ont ne les remarque plus.Lesmots familiers prennent un nouveau relief. "Livre" ca pourrait etre de la meme famille que "livrer" et "délivrer". Je réalise à quel point les mots "livre"et "libre" se ressemblent. Leurs sens se rapprochent autant que leurs sons.
C'est tout à fait ça:j'ai besoin d'un livre pour me délivrer.
J'ai l'impression d'être un arbre, d'être couverte d'une écorce épaisse, parce que je comprends bien, à présent, que je suis enfermée. Je suis comme dans un cercueil qui serait mon propre corps . Emmurée en moi-même. Je toque sur la paroi intérieure de ma peau, mais personne ne m'entend.
Malgré les inévitables exceptions, j'éprouve une empathie naturelle pour toutes ces personnes, des femmes en grande majorité, qui traversent chaque jour les sas sanitaires pour venir travailler ici. J'admire leur engagement. Elles se démènent dans un service extrêmement difficile. un service hanté par la mort. Lorsque l'on évolue en permanence aux frontières de la vie, il faut savoir garder le contrôle de ses émotions, se parer des risques de sensiblerie, résister à toutes les tentations de faiblesse.
L'espoir, c'est une petite flamme de bougie menacée par le vent; il faut la protéger délicatement, au creux de ses mains, la veiller comme un trésor. (50)