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Critiques de Angèle Paoli (8)
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Terres de femmes, Terre di donne



Je soupçonne... qu'une des bibliothécaires de ma médiathèque soit corse ou ait des racines insulaires, car j'ai découvert sans difficulté ce joli recueil étroit, bien en évidence sur une table mettant en avant quelques nouvelles acquisitions 2018...



Une anthologie bilingue coordonnée par Angèle Paoli, offrant une sélection de 12 femmes- poètes corses, avec la traduction en miroir, pour chaque poème



"Les loges de la poésie de Danièle Maoudj



[Extrait]

La nuit des mots

allume les sentinelles

Autant d'étoiles naissent

Eclairent la solitude des astres

A genoux

Sa poitrine se love dans la circonférence de l'avenir



La nuit des mots

Se moque des patries et ne tient pas à les fréquenter (...)



Nomade de l'inquiétude

je féconde les mots de demain

Tressés d'immortelles et de musc

Consolée dans les loges de la poésie "



Anthologie enrichie , en fin de volume, de notices biographiques pour chaque poétesse...Un petit moment de grâce vers les côtes corses !



***N.B : je viens de me rendre compte au bout de 24 h... que j'ai dû faire une mauvaise manip. et que ma critique s'est retrouvée dans la case "citations"...
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Traverses

Comment traverser cette période étrange que fut le confinement ? Les poèmes d’Angèle Paoli nous invitent à l’introspection, entre souvenirs, temps présent et prise de conscience d’un monde qui change. Contre le délitement et l’ennemi invisible, l’ancrage à la nature et à la famille, à la culture et à la langue, aux amitiés, est primordiale : « En famille on resserre les rangs / on s’appelle on se parle on dialogue », oubliant les conflits, en quête d’une « tendresse retrouvée ». Temps suspendu pour l’humain, la nature reprend ses droits : « la beauté se suffit à elle-même / quoi que tu fasses ». Mais pour la poète, continuer d’écrire quoiqu’il advienne. Un beau recueil à découvrir.
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Solitude des seuils



Matthieu Gosztola. Lisant Solitude des seuils, l’on est tout de suite happé par une poésie d’une grand beauté.



Écoutons :



" Bleu violine la mer



miroir de lumière



ou peut-être de pluie







mirage des mots nus







– mousses odorantes



émaillées de douceur –



enchevêtrements de routes



diluées là-bas







– loin –







sous des cieux indécis



nappes de brume blanche



à perte de regard







– et ton regard







épris de rêves illicites »



Les « mots nus » évoqués au début du poème, ce sont les mots pour dire la nature, embrassée par le regard, en Corse notamment, lors de balades à pied. Mais il ne s’agit pas de dire la nature arrachée au terrain (au terreau) de l’humain, et rendue à son infinitude qui tutoie l’inaccessible. Il s’agit pour l’auteure de dire la nature telle qu’elle est éprouvée, et intimement éprouvée, par l’être. En son plus intime. En son plus profond. Faisant sonner son fond. Lui permettant d’être habité par la note, infiniment modulée, que fait le cœur en contact avec l’évidence déployée de la beauté, de colline en colline, de montagne en montagne, de plage en plage (devant la mer qui « monte à l’assaut du ciel »), d’arbre en arbre (« les arbres dorment repliés / dans l’arrondi de leur silence »), de maison en maison, d’oiseau en oiseau, de bleu en ce qui n’est déjà plus le bleu, tant la mer est ce qui change toujours (« […] les flots / plus noirs plus mauves / non plus noirs »), tant la couleur est ce qui continument se métamorphose, la couleur telle qu’épelée par la lumière qui s’agrippe au crépi des maisons, au babil des sources. Qui s’agrippe et qui glisse. Et qui recommence à jamais le même geste, toujours identique et toujours changeant. À jamais et pour personne.



Mais nous sommes là, nous, pour le cueillir. Avec Angèle Paoli. Et ce jusque sur "Terres de femmes" (http://terresdefemmes.blogs.com/) jour après jour.
Lien : https://www.lacauselitterair..
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Terres de femmes, Terre di donne

12 voix féminines, venues de l'Ile de beauté, d'une manière ou d'une autre. Voix en français traduites en corse, ou voix en corse traduites en français (le poème original est d'un côté, la traduction de l'autre). 12 voix distinctes, avec des poèmes plus ou moins longs, qui font une mélodie riche de diversités jamais dissonantes, peu définissables : l'exil, le paysage, l'amour, l'absence, le chagrin, tout se mêle... dans un recueil "naturellement précieux". Comme la Corse ?
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Une fenêtre sur la mer / Anthologie de la poési..

Un magnifique recueil d'une vingtaine de poèmes en langue française et corse, ce qui fait toute son originalité : passion, sensualité, douceurs, tempêtes...superbe moment de lecture.
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Italies Fabulae

« Italies Fabulae » d’Angèle Paoli (Al Manar, 2017) par Michèle Finck

Force de la titrologie : le titre superbe, « Italies Fabulae », désigne à lui seul le double royaume du livre — le réel (« Italies ») et l’imaginaire (« Fabulae »). Le travail très fin sur la typographie (choix des caractères romains pour le pôle du réel, élection de l’italique pour l’imaginaire) vient encore souligner les deux règnes explorés par Angèle Paoli. Cette bipolarité mentale est confirmée par l’exergue emprunté à Italo Calvino : « À la poursuite de toutes les ombres à la fois, celles de l’imagination et celles de la vie ». Reste que dans le titre du livre, le pluriel « Italies » à vocation onirique vient déjà déstabiliser le sol du réel et laisser présager l’ascendant de l’imaginaire. Il n’y va pas tant ici de l’Italie que des « Italies » intérieures d’Angèle Paoli.
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Tramonti

Marilyne Bertoncini. Il existe des liens subtils – d’imprévisibles correspondances sensorielles et affectives, nées d’un hasard des plus objectifs — entre certaines lectures et les ambiances sonores ou visuelles qui les accompagnent. Ainsi de ces Tramonti d’Angèle Paoli, aux éditions Henry, lus en compagnie des Musikalische Exequien, (Obsèques musicales) d’Heinrich Schütz, dans la version de La Chapelle Royale, dirigée par Philippe Herreweghe (Harmonia Mundi, 1987). Jamais le petit format, et la couverture noire et brillante de la collection « La Main aux Poètes » ne m’ont semblé plus appropriés qu’à ce texte, au titre mélancolique, dans la pénombre du crépuscule où je l’ai découvert.

Triptyque, le recueil s’ouvre sur des « Soleils Anciens » — soleils des souvenirs… Là, « un enfant lance ses balles / dans les ocelles de couleur / irisations nervures / sans attente d’autres formes / sinon celles que lui confie / le soleil ». Temps de l’ennui des étés qui s’étirent, vacance fondatrice où se forment des rêves « insolubles » — auxquels on découvre, ensuite, qu’on n’aborde jamais… Cet enfant est comme Ariane, au début du labyrinthe de la vie : « offert » / ouvert au monde, et tel qu’on le re-voit, alors que « ça crisse ça gémit ça grince /sur les cordes nouées du soir / infini désarroi de notes retenues / à mi-chemin » : dans les deuils, les abandons, les trahisons dont se tisse la vie ; à cette lisière crépusculaire, où l’on ne peut s’empêcher d’entendre en écho ces mots de Dante, dans la forêt obscure où Virgile le guide : « nel mezzo del cammin di nostra vita ».

Conçu comme une lente méditation, le recueil se lit – se lie — au rythme souple d’une marche.
Lien : https://www.recoursaupoeme.f..
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Italies Fabulae

Marie-Hélène Prouteau. Ces récits sont placés sous la haute résonance du rêve. Dans « Hécate endormie », une femme s'absente à elle-même devant le rivage aux réminiscences virgiliennes. Dans « L'Echarde », le personnage féminin qui ressemble à l'auteure « est seule sous la treille seule à l'ombre des grands arbres, avec ses images et ses rêveries ». le narrateur d'un autre récit rappelle à sa compagne le tableau Résurrection de Piero della Francesca, les disciples endormis, et le livre Dormeur éveillé de J.-B Pontalis. Comme si, chez Angèle Paoli, ce sommeil singulier installait un rapport au monde, par une inversion qui tient le rêve pour la réalité.



Cette absence à soi-même, n'est-ce pas celle du lecteur hypnotisé par cette nébuleuse de rêves qui compose ces Fabulae ? Car la réalité vacille, les catégories flottent, réalité, imaginaire, identité. Parfois le récit bifurque, du rêve à une apparition de brume et d'encre, la mendiante de Duras qui crie sur une autre lagune, celle du Mékong. Dans un autre, le rêve se noue au mythe (la dormeuse et Hécate) puis à un souvenir, Greta Garbo à la Villa Cimbrone. Cette prose onirique qui trame lambeaux de réel et bribes d'imaginaire a quelque chose de baroque.

" Italies " plurielles. le titre vient dire l'ascendant des terres italiennes, rendues envoûtantes par ces songeries, parfois inquiètes. C'est qu'Angèle Paoli a pour ce pays-paysage une prédilection, celle d'une patrie de coeur. Terres stendhaliennes, fertiles en expériences fortes, amoureuses, artistiques ou guerrières. Capables d'arrimer les ardeurs, les blessures, les consolations. Cette multiplicité, rivages, villages ou lieux pétris de culture autorise-t-elle les ressentis troublants d'amours parallèles et de désir labile ? Les rencontres passionnées, telle celle entre deux femmes évoquée dans le tremblé du souvenir du compagnon. Sensualité et liberté que ne renierait pas Colette". par Marie-Hélène Prouteau, EUROPE Jv 2018.



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