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Critiques de Angie David (14)
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Dominique Aury

Née Anne Desclos, devenue Dominique Aury en entrant chez Gallimard et à la nrf, avant de s'abriter derrière le nom de Pauline Réage pour publier l'un des plus grands texte de littérature érotique du 20ème siècle, cette femme de lettres secrète et qui eut pourtant une importance formidable dans la vie littéraire après la deuxième guerre mondiale méritait bien une biographie digne de ce nom.



C'est la tâche à laquelle s'emploie Angie David et qu'elle déploie sur plus de 500 pages, cherchant l'exhaustivité la plus complète des ressources, des faits et de ceux qui ont gravité dans la vie de Dominique Aury. Son récit permet de revivre les moments fondateurs de l'édition parisienne, en convoquant les acteurs les plus marquants : Jean Paulhan bien sûr, mais aussi Thierry Maulnier, Maurice Blanchot. On y découvre également la vie littéraire sous l'Occupation et la Résistance. Ce désir de récréer tout l'entourage de Dominique Aury rend parfois la lecture indigeste et fastidieuse, ce que ne facilite guère la mise en page très serrée. Par ailleurs, l'écriture d'Angie David manque de fluidité et d'aisance : elle se repose beaucoup sur la reproduction in extenso de ses sources et ne fait pas d'efforts sur la qualité littéraire de son propre texte.



Néanmoins cette biographie est un ouvrage des plus intéressants quand il se resserre vraiment autour de Dominique Aury, d'autant que sa biographe se refuse à la juger, décryptant avec finesse son caractère secret, mais loin d'être passif et soumis. Le livre permet de redécouvrir deux femmes qui ont été les amantes de Dominique Aury : Edith Thomas, historienne et communiste convaincue, et Jeanine Aeply, auteur de livres érotiques entre les années 60 et 70.



On ne peut que regretter l'absence de cahier photos et d'un index annoncés ici comme un "choix de l'éditeur" (sans doute pour faire quelques économies) qui auraient apporté un complément essentiel à cette biographie terriblement dense mais indispensable à ceux qui souhaitent compléter leur exploration de la femme derrière Histoire d'O. On peut cependant recommander en priorité les lectures de Vocation : Clandestine et O m'a dit, qui offrent un éclairage fascinant sur un personnage si important et aujourd'hui encore méconnu.
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L'échappée

Ce livre ne m’a pas charmé... pourtant ça partait plutôt bien, une virée entre copines quadra au fond de la campagne dans un village fantôme. L’idée est sympathique mais le ton de la narratrice frôle la condescendance jugeant chacun et chacune, critiquant sur le fond un peu tout: les ecolos, les véganes, les athées, les trans, les bobos... un peu trop amer pour moi, j’aurai voulu en savoir plus sur les autres personnages .
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La renommée

Gros coup de coeur pour ce témoignage d'Angie David qui est également ma plus jolie surprise de cette rentrée littéraire d'hiver. Avec La Renommée, l'autrice interroge la question de l'identité, et plus précisément celle du patronyme qui a très longtemps été sanctuarisé dans la société française. Même si son père n'a jamais frappé sa mère et n'a tué personne, il n'avait tout simplement plus de place légitime dans la vie de l'autrice depuis bien longtemps. Dès lors, pourquoi continuer à subir un nom de famille encombrant alors qu'une loi récente permet de réhabiliter la matrilinéarité très facilement ? Elle nous raconte son parcours, certes, mais elle élargit sa réflexion sur le nom d'usage : pseudonyme, aptonyme... En effet, elle se livre à un exercice philosophique et sociologique très intéressant en s'appuyant sur des exemples d'écrivains qui, comme elle, ont eu recours à un changement de nom. Il est évidemment question de reconnaissance, mais surtout d'une véritable renaissance. Elle évoque également la question de l'émancipation, en précisant qu'elle a toujours été soutenue par son conjoint. Elle ne manque pas de souligner que de trop nombreuses femmes doivent encore justifier leur maternité quand elles ne portent pas ou plus le même nom que leurs enfants. J'ai trouvé son récit autobiographique bien écrit, mais aussi admirablement courageux, juste et touchant. Ouvrez ce petit récit, vous le lirez d'un seul souffle...
Lien : https://cafenoiretpolarsgour..
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La renommée

Ce maudit nom du père



Dès sa naissance, le père d'Angie s'est désintéressé d'elle avant de disparaître pour de bon de sa vie, ne lui laissant que son nom, Motard. Dans ce témoignage sensible et édifiant, elle retrace son long parcours pour pouvoir changer ce nom synonyme de traumatisme.



Le hasard des lectures au fil de cette rentrée a fait succéder La Renommée à L’impossible retour. Or, dans le livre de Nathalie Hadj, un tailleur rencontré à Paris se présente ainsi au père de la narratrice arrivé d’Algérie et qui va décider de changer son prénom: «je ne m'appelle pas Jean Izard mais Jakub Itskowitz. On ne trahit personne en changeant de nom, ni même de nationalité. C’est une question de survie, Karim, on ne peut pas prévoir ce qui va se passer.» Un épisode qui pourrait aussi figurer parmi les nombreux exemples que cite Angie David.

Pour elle, tout commence dans l'insouciance de la jeunesse et les années flower power. Les parents de la narratrice s'aiment et découvrent qu'ils vont bientôt être parents. Qu'à cela ne tienne, le bébé sera accueilli dans la communauté. Avec la même insouciance, à moins que ce ne soit de l'irresponsabilité. Toujours est-il que la jeune Angie Motard devient vite un boulet pour son père, adepte de l'amour libre. Il n'entend pas s'encombrer de cette fille qui restreint sa liberté et ne tarde pas de prendre ses jambes à son cou. "Cet abandon était la conséquence de son égoïsme et d’une forme d’immaturité, un refus d’assumer ses responsabilités les plus élémentaires, celles qui nous obligent à l’égard de nos parents et de nos enfants. Tout ce qui comptait, pour lui, c’était de profiter à fond de la liberté qu’offraient les îles au début des années 1980, d’expérimenter le trip hippie jusqu’au bout."

Pour Angie, il reste cependant une trace marquante de cet oiseau des îles, son patronyme: Motard. Un patronyme dont elle a honte, qu'elle ne supporte pas, qu'elle veut effacer. Mais "en 1978, l’année où je suis née, l’enfant d’un couple marié était de facto l’enfant légitime du mari, et avait l’obligation de porter son nom. Cette règle datant de 1794 est restée inchangée jusqu’en 2005."

Ce "nom du père" que Lacan érige en totem absolu peut aussi être une souffrance. "M’appeler comme lui alors qu’il ne s’est pas du tout occupé de moi, je l’ai vécu comme une double peine." Alors tous les stratagèmes sont bons pour le cacher, faute de pouvoir l'effacer. Mais il lui faudra attendre jusqu'en 2022 avant de pouvoir enfin porter officiellement le nom de sa mère, David.

Derrière ce combat intime, l'autrice élargit son champ d'analyse et retrace la naissance des patronymes, leur symbolisme et ce qu'ils disent de l'identité d'une personne, les législations successives qui les régissent, mais aussi les rôles des prénoms, ou encore celui des pseudonymes.

Venant de Vanuatu, puis de la Nouvelle-Calédonie, c'est quand elle veut devenir éditrice et autrice que Léo Scheer, son pygmalion, lui suggère d'oublier son nom officiel pour prendre un nom de plume. Car un nom, c'est une marque.

Ce qui rapproche Angie David d'autres auteurs qui ont choisi de signer leurs œuvres de noms d'emprunt, de Claude Lévi-Strauss à Édouard Louis, exemples éclairants choisis pour montrer les différents aspects de cette dissimulation d'identité. On pourra y ajouter, pour d'autres raisons encore Romain Gary devenu durant quelques livres Émile Ajar tout comme Boris Vian devenu Vernon Sullivan. Et la liste est longue... «La Renommée» vient y ajouter une dimension féministe, comme Constance Debré avec son «Nom».

Reste à souligner le style de la romancière qui offre au lecteur de s'immerger dans les souvenirs et les émotions, le pousse à s'interroger sur ce que représente son propre nom. Une introspection qui est aussi l’histoire d’une émancipation exaltante et inspirante.

NB. Tout d'abord, un grand merci pour m'avoir lu jusqu’ici! Sur mon blog vous pourrez, outre cette chronique, découvrir les premières pages du livre. Vous découvrirez aussi mon «Grand Guide de la rentrée littéraire 2024». Enfin, en vous y abonnant, vous serez informé de la parution de toutes mes chroniques.


Lien : https://collectiondelivres.w..
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La renommée

Le récit, édifiant, dans lequel elle décrit le parcours ubuesque par lequel elle est passée afin d’obtenir gain de cause, s’intitule « la Renommée ». Le titre aurait pu être aussi « la Renaissance ». Car sa nouvelle vie commence. Désormais, elle ne triche plus.
Lien : https://www.nouvelobs.com/ch..
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La renommée

Dans ce roman, l’auteure Angie David nous partage son désir (plus qu’un désir d’ailleurs, une nécessité) de changer son nom.

Elle nous en explique le pourquoi. Il y a de l’émotion dans ce mal être, une enfance « traumatisée » à cause d’un nom de famille qu’elle n’assume pas, qu’elle n’accepte pas. Pas uniquement l’enfant d’ailleurs, l’adulte qu’elle devient reste toujours bloquée par ce nom.



Mais ce roman va bien au delà de sa seule histoire, il est bien plus qu’un « simple » roman autobiographique.



C’est une interrogation sur l’identité patronymique.

Une confession toute en émotion, non dénuée d’humour. Partant de sa propre expérience, elle nous expose également la place du nom dans l’histoire, étaye ses propos à l’aide d’autres exemples de changement de nom, de célébrités notamment. Elle aborde également la question des femmes, épouses ou mères qui, jusqu’à il n’y a pas si longtemps, perdaient leur nom après le mariage ou ne portaient pas le même que celui de leurs enfants si elles n’étaient pas mariées.



Changer de nom, une question de reconnaissance, d’émancipation, un choix, un besoin vital parfois !



Ce fut une lecture qui change, une lecture riche, intéressante et même passionnante.

Un « roman » un peu comme un essai sociologique, court que j’ai lu d’une traite, interpellée par son sujet et surtout par son traitement que j’ai trouvé captivant.🤩



Je ne vous donnerai pas le nom qu’Angie David a voulu supprimer de son existence, ni ne m’étendrai sur ses raisons car encore meilleure sera votre lecture !



Merci beaucoup aux éditions Léo Scheer et à l’agence @gillesparis pour cet envoi.

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La renommée

Fallait-il pondre tout un livre sur cette histoire de patronyme renié ? Oui, car la confession drôle et émouvante d’Angie David raconte tout autre chose. Elle se moque de sa paranoïa: «Motard» n’est pas si difficile à assumer, sauf dans une manif contre le réchauffement climatique…




Lien : https://www.lefigaro.fr/livr..
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La renommée

Au détour d’un chapitre, l’autrice se demande pourquoi faire un livre pour évoquer le nom de famille qu’elle a tout fait pour cacher et faire disparaître. On pourrait se demander aussi quel interêt de lire un livre aussi personnel sur ce sujet.



Et pourtant, ne pas s’y plonger serait une erreur. A travers ce récit, Angie David évoque bien entendu son parcours, les raisons pour lesquelles elle a voulu changer de patronyme, comment elle a réussi à ne plus l’utiliser mais de manière non officielle, et parsème le tout d’informations plus qu’intéressantes sur l’histoire des noms de famille et des prénoms.



De la Révolution Française avec une citation d’Edmond Jabès « Tu as un nom que tu n’as pas réclamé et , la vie durant, tu es la proie de ce nom » jusqu’à la loi du 1er juillet 2022 sur le changement de nom portée et imaginée par Marine Gatineau-Dupré vous en apprendrez beaucoup au fil des pages et c’est très enrichissant.



Avec une démarche assez simple désormais, Angie a pu s’appeler officiellement David pour sa plus grande satisfaction. Je l’avoue son parcours et ce livre m’ont touchés car je suis concerné par cette envie que je n’ai encore pas osé franchir, et je suis sur que ce récit parlera à beaucoup de monde.
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La renommée

Angie David et sa Révolution Personnelle dans "La Renommée". Angie David est éditrice chez Léo Scheer. La Renommée est son sixième livre. Récit autobiographique. #LaRenommée #Identité #Emancipation. Dans ce livre, elle parle de l'importance du nom, de sa capacité à porter ou rabaisseur un être humain, de sa puissance et de la manière dont on fait corps avec ou pas !
Lien : https://lapressedusoir.fr/en..
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Le dictionnaire Eustache

Jean Eustache était un cinéaste, influencé en partie par la Nouvelle Vague de ses aînés tels Godard, Truffaut, Chabrol.., bien qu'il ne soit pas issu de cet univers petit-bourgeois. Il rencontra le succès avec son premier long métrage : "La maman et la putain", un film qui fit scandale en son temps. Ensuite, après l'échec de son deuxième film "Mes petites amoureuses", il connut un destin de plus en plus marginal au sein du cinéma français jusqu'à son suicide en 1981.

Antoine de Baecque nous offre ici, un dictionnaire (bien que je lui préfère le terme d'abécédaire), donc une multitude de portes d'entrée dans l'univers de ce fils d'ouvrier agricole. Qu'il est doux et agréable de faire connaissance avec un tel mythe bien que ça soit au départ pour de mauvaises raisons.
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Marilou sous la neige

J’ai découvert ce livre avec beaucoup d'enthousiasme, on est pratiquement dans l'essai par l'étude approfondie de la personnalité de Marilou, une jeune femme perdue et qui se cherche dans les relations avec les autres, les hommes, la drogue et pour construire son avenir. Les thèses apportées dans ce portrait psychologique sont mises en parallèle avec des livres et des films. Un travail minutieux, érudit et intéressant.
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Marilou sous la neige

Marilou est une jeune femme brisée par une rupture qui la dévaste. Sa nature mélancolique s’en trouve durement éprouvée, plus encore après avoir quitté la douceur de la Nouvelle-Calédonie pour Paris. Tout y va de travers : elle se drogue trop, ses études de droit l’ennuient, alors que tout ce qui la fait vibrer c'est la vie culturelle.



Au fil des rencontres, à force de ténacité et de culot, elle décroche un stage dans une maison d’éditions. Sans se douter que l’éditeur qui la prend sous son aile va faire bien plus que ça pour elle : tout à la fois marié et libertin, il tombe amoureux de Marilou et décide d’en faire sa maîtresse officielle à la façon des favorites des rois. Une relation aux rapports de force qui oscillent entre domination et soumission, éducation aux mondanités, initiation à la littérature et à l’art, découverte d’une certaine idée du rapport amoureux et social.



Dès les premières pages, il y a un éparpillement de références musicales, cinématographiques, littéraires, de marques de fringues et de lieux branchés qui agacent énormément. C’est là tout l’enjeu du roman d’Angie David que de mettre en lumière cette tendance générationnelle (la sienne ?) à parler par références et à y revenir en permanence pour expliquer chaque moment de sa vie. Elle intègre cette coquetterie d'écriture pour démontrer que son héroïne a un besoin viscéral de recourir à l’art pour comprendre, intégrer, voire accepter ce qui lui arrive. Ainsi on parle ici autant de musique post-punk que d’électro-clash, de Madame Bovary que de Glamorama, des films de Barbet Schroeder que ceux de Maurice Pialat.



Chaque référence appuie les bouleversements que vit Marilou tant dans sa vie personnelle que professionnelle et plutôt que les citer sans les approfondir, elle les met en valeur avec le texte du roman en faisant de chaque livre, chaque film dont elle parle une description/chronique détaillée. Tournure parfois stimulante mais plus sûrement étouffante où l'écriture romanesque est délaissée au profit d'un ton journalistique très factuel mais sans véritable parti-pris critique. Une tentative pas dénuée d'intérêt mais qui n'a pas les moyens de son ambition littéraire.
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Réprouvés, bannis, infréquentables

Au terme des Grands Entretiens de l'histoire, le lecteur a beaucoup appris en se distrayant : un privilège rare.
Lien : http://www.lepoint.fr/livres..
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Sylvia Bataille

Angie David a retracé le destin de cette comédienne émigrée qui épousa Georges Bataille avant de lui préférer Lacan... Émouvant.
Lien : http://rss.feedsportal.com/c..
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