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Citations de Anita Conti (24)


Anita Conti
Pourrais-tu ignorer
Que chaque jour, pour Toi
un ciel entier s'éclaire?

A tous les pas de cet élan
qu'est notre vie
A tous les jeux de cette rage
J'ai ouvert les bras
Et gémi

Et sur le grand vent refermé
Au long des temps
Mes bras heureux brûlent encore
De leur désir.

4 janvier 1994, à Fécamp.
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La vie aime les masques, l'entêtement aveugle, les conventions, la tenue. Et moi aussi: je suis une brute correcte, savonnée, briquée, peignée! C'est un masque; sous le masque mon esprit est noyé d'incertitudes; il s'élance, se reprends, essaie de comprendre, s'avoue incapable. dessus, le masque tient bon.
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année 1952:
L'océanographie est une science nouveau née qui n'a pu se développer qu'après toutes les autres puisqu'elle a recours à toutes les autres pour son outillage, mais l'océan ne peut plus se défendre, il tient 70% de notre surface planétaire et en altitude il remplit de ses fosses extrêmes plus de 10 Km d'épaisseur: pourtant dans le formidable volume de cet élément inhumain, quelques hommes sont entrés; ils ont suivis la lumière, son étrange modification à travers des couches d'eau qui sont comme autant de filtres et ils sont revenus à notre existence quotidienne avec des regards de songe et la nostalgie d'un corps déliée des lois aérienne de la pesanteur. Le Prieur, Jean Painlevé, Philippe Taillez, Jean-Yves Cousteau et tous les garçons et les filles qui les suivent...
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Parfois l'épreuve de l'absence tourmente les équipages. On espère des nouvelles, en même temps on les craint.
Je me sens moi-même envahie de cette sourde effervescence. Toute une province à la fois ancestrale ment maritime et solidement paysanne est venue d'imposer à nous, et à chaque évocation de la famille et du port fait croire à a stabilité des choses. Ce courrier qui vient de nous être apporté, c'est la terre, la seule, la vraie : la terre qui porte la maison.
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ils ont suivi la lumière, son étrange modification à travers des couches d'eau qui sont comme autant de filtres, et ils sont revenus à notre existence quotidienne avec des regards de songe et la nostalgie d'un corps délié des lois aériennes de la pesanteur.
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Au-dessus de nous, l'espace ; au-dessous, un miroir ; la surface des eaux est pareille au regard de beaux yeux ouverts ; on s'y perd sans comprendre. La surface des eaux demeure l'éternel miroir, elle réfléchit le ciel et garde son intégrité.
En se penchant vers l'épaisseur des eaux, chacun n'y verra que le reflet de lui-même ; en se relevant, son regard se perdra dans le cercle d'horizon.
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La mer nous a pris. Elle est verte, grise, noire, crêtée de blanc, elle nous ramasse sur son dos d'un coup de rein comme une bête habituée à ses parasites et nous jaillissons à sa cadence. C'est elle qui choisit son allure. Si elle rue, on se cramponne et ça repart.
Au long de nos infinies fragilités, se heurtent les géantes puissances des fluides. Les déferlements qui s'écrasent ont le grondement des éternités.
L'impression d’être devenu le centre du monde nait ici ; le cercle marche avec notre marche. L'horizon devant nous recule et, derrière nous, l'horizon avance ; au centre de ce cercle impitoyable, Viking hache la mer comme une lourde bête. Par temps sombre, le cercle se rétrécit ; dans la brume, ses bornes rapprochées sont floues et le danger peut sortir de ses murailles floconneuses, toujours et partout.
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L'exaltation physique réduit l'hésitation de l'esprit. L'activité musculaire nettoie les regrets. Je ne pense plus, j'agis.
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L'harmonie? un grondement énorme et cadencé, d'où jaillissent les ultra-sons des mélodies éternelles...que nos oreilles ne peuvent entendre; alors chacun en soi les invente...
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7 h 30 – Chalut déchiré, cul crevé, poisson parti. Les hommes saisissent les aiguilles et le couteau entre les dents, ils commencent le ramendage.
Cette continuité de lutte crée une sensation d’épuisante fatigue. Ce n’est pas la lassitude du soir après un jour de labeur, c’est la sensation d’un effort ininterrompu sans juste récompense, compensation comparable au travail des champs soumis aux hasards météorologiques.
L’industrie des grandes pêches est une profession qui mène à concevoir la nécessité de l’effort sans envisager comme due l’immédiate compensation.
Froid, vent, pluie, neige, brise fraîche, à nouveau cul crevé, ventre parti. Sur le pont : une tonne de vase et ses détritus. Les hommes ? Vannés ! Mais sans perdre un instant il faut réaffaler.
La longueur et la dureté de manœuvre d’un enfin de 41,5 mètres d’ouverture, alourdi de 1 600 kilos de panneaux, et de 18 mètres de diabolo, rendent extrêmement décevantes les mauvaises pêches.
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La vie est très surprenante, tout passe, rien ne reste, c’est ravissant.
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21 H 30 - Gris sinistre. La nuit enfin tomberait-elle ?
Le jour ne s'éteint pas et personne n'a vu le soleil. On sait qu'il est là, derrière cette couche épaisse de vapeurs qui forment dôme. Ce ne sont pas des nuages dessinés, aux formes fantaisistes qui évoquent des lignes de terres véritables (terres de beurre... disent les hommes, et ils rêvent...) ou des nuages qui laissent passer des jambes de lumière... De tels nuages évoqueraient quelque chose de vivant, quelque chose d'autre que cette cloche noirâtre qui nous domine, nous entoure et aussi nous enferme, cette cloche d'épaisseur humide posée sur une circonférence d'eau terne, dont on est le centre perdu.
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La reine, celle des jours et des nuits : la morue. (…) Et c’est là-dessous, sous cette eau morne que va s’ouvrir le Jeu ?
(…)
Avoir traversé l’Atlantique, passé le soleil, la brume, un coup de chien, (…) sans avoir cessé de penser à cette seconde, c’est, inévitablement, frémir. C’est la vie, enfin.
(…)
Les hommes commencent à vivre sous le ciel, bottes plongées dans la masse du poisson ou dans les tripes, manches gluantes de mucus (...) autour du bateau la nuit est une muraille noire.
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Le jour s'éclaire, il monte en feux rouges à travers d'épaisses nuées: l'eau rutile et s'éteint; de longs rayonnements la rallument.
Contre nous passe des ailerons noirs en escadre...
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"En prenant son poste chaque homme sent la nécessité d'un minimum de droiture, et progressivement il s'initie à l'orgueil d'une servitude qui est une obligation vitale : ne faire que du bon travail, ou alors accepter le risque de crever comme un animal incapable jeté à l'eau. Il n'y a guère de demi-mesure en océan... on flotte, ou bien on ne flotte pas ! C'est tout."
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Le capitaine bouillonne d’une rage qui ne peut s’exprimer.
L’énervement qui se propage sur le banc de pêche se traduit dans chaque poste, dans chaque cabine, par le vrombissement et le miaulement rythmés du langage morse du radio.
Au-dessous, ou à côté dans chaque timonerie, les capitaines hésitent, calculent, réfléchissent, fouillent les souvenirs de leur expérience. Aux charges habituelles qui portent une heure de chalutier à des valeurs élevées, devenant impressionnantes, les capitaines y ajoutent, avec le poids de leurs remords, celui du regret des tonnes de morue qu’ils auraient exactement, inévitablement, pêchées à la minute, qu’ils vont risquer de perdre.
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Le navire lié aux éléments dans ce qu'ils ont de plus indomptable, est un royaume dans lequel, soudain, l'homme est grand. Les obligations quotidiennes de choix se sont effacées. Elles semblent restées à quai. Il n'y a plus ici cette continuité d'appréciation de valeurs qui, par leurs accumulations, forment les esclavages de la vie terrestre. Choisir, toujours choisir, implique constamment la multiplicité et la démesure des choses. Ici, on ne choisit pas, on subit des situations indiscutables. On n'efface pas les approches de l'orage: on le prévoit, et l'ayant prévu, on gouverne en conséquence.
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Anita Conti
Il n’est sagesse que d’aventure.
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Triomphes et pillages, fortune, misère... L'or et la mort, l'ivresse, le rire, le plaisir, la soif: et d'autrefois jusqu'à nous, jetées au cours des temps aux lisières de la terre, ensablées et figées, décolorées, les carcasses des navires...
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La houle est lente et profonde, le bateau tangue ; à chaque levée, le gaillard frissonne et bute dans l'eau. Le bateau n'est pas libre. Derrière lui, l'énorme chalut racle les fonds, à chaque levée le chalut rappelle et le gaillard retombe, freiné, et l'eau gicle, molle, et l'horizon devant nous recule, et l'horizon derrière nous avance, et Viking, à midi ou à minuit, au centre d'un cercle d'impitoyable jour, hache la mer comme une lourde bête.
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C'n'est qu'le p'tit bout d'la queue du chat Qui vous électrise / C'n'est qu'le p'tit bout d'la queue du chat Qui passait par là. / Non, l'esprit n'est pas encor' là Unissons nos fluides / Et recommençons nos ébats Que le chat gâcha. //

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