Citations de Ann Granger (353)
La société considérait un gentleman de cinquante ans comme un beau parti. Un homme de trente ans n’était encore qu’un gamin! Pourquoi les femmes étaient-elles mises ainsi cruellement au rebut?
- Je dois me débrouiller pour avoir une conversation avec cet éminent docteur.
- Les médecins n'aiment pas parler de leurs patients, me rappela Morris.
— Mais nous sommes comme ces diseuses de bonne aventure orientales qu’on trouve dans les foires, monsieur. Nous lançons nos indices en l’air, comme elles leurs galets ou leurs bâtonnets d’ivoire, et nous regardons comment ils retombent. [...] En revanche, ce que nous n’avons pas, Mr Ross, c’est une preuve tangible, capable de convaincre un juge. Beaucoup d’hypothèses jetées en l’air comme des bâtonnets d’ivoire… dans lesquelles nous ne lisons que ce que nous souhaitons.
Si nous étions assez imprudents pour nous marier par amour, ce serait le comble de l'imprudence. Aucun mariage ne peut survivre longtemps sur une telle base. L'amour s'envolerait par la fenêtre dès que les factures arriveraient au courrier. Imaginez-nous tous les deux, à mille lieues d'ici, en Russie, avec de la neige sur le rebord des fenêtres et rien d'autre à faire que se regarder en chiens de faïence.
Pour une femme respectable de plus de trente ans, mariée de surcroît, avoir un admirateur n’est plus de votre âge !
Se comporter d’une manière aussi scandaleuse ! Quand mon mari et moi avons déployé tant d’efforts pour que tu fasses un excellent mariage. Ce jeune homme que tu es allée retrouver en secret, en revanche, a sûrement les pires motivations. Ce genre d’individus traîne dans les musées, les galeries d’art, les expositions, et même les bibliothèques, pour guetter les jeunes filles non accompagnées.
On ne peut pas attendre d’un étranger qu’il se comporte exactement comme un Anglais. Je n’avais pas envie d’apparaître hostile aux étrangers a priori.
Le maquillage et la poudre déguisent le passage du temps, or cette personne s’était servie des deux sans lésiner.
Le brouillard de Londres est vivant comme un animal. Il tournoie autour de vous et vous attaque de toutes parts, il s’infiltre dans votre gorge et s’insinue dans vos narines. Il vous aveugle. Parfois il semble si épais que l’on croirait pouvoir l’attraper par poignées, comme du coton. Mais, bien sûr, c’est impossible. Il vous glisse malicieusement entre les doigts, ne laissant que son odeur poisseuse coller à vos vêtements, vos cheveux et votre peau. Même quand vous essayez de refermer votre porte sur lui, il est tout de même là, dans votre salon, à vos côtés.
Voilà une jeune dame qui prend la peine de parler poliment à un cocher. Cela révèle un très bon fond, à mon avis, même si vous témoignez un curieux intérêt aux défunts. Vous savez quoi ? conclut-il. Les comme vous, on n'en rencontre pas souvent.
Pourquoi les gens se mettent-ils tous à me confier leurs problèmes en ce moment ? se demanda-t-elle. (....) Pour qui me prennent-ils tous ? Je ne suis pas la psychologue de service, je suis inspectrice de police ! Par contre, ça ne me dérangerait pas que les délinquants viennent me faire leurs confidences comme ça !
Ce qu'il y a, avec les secrets, ce n'est pas uniquement qu'on n'en parle à personne. C'est qu'il n'existe aucun moyen de savoir si on est le seul à les connaître. D'autres ont très bien pu y accéder par des voies différentes. Dans ce cas, ce ne sont plus du tout des secrets, et c'est bien là l'ironie. Ils deviennent des choses que tout le monde sait, mais que nul ne mentionne. Sans en avoir conscience, chacun se retrouve au coeur d'une conspiration qui consiste à masquer une vérité dérangeante.
Elle venait de me reléguer à ma place dans la hiérarchie de la maison qu'elle dirigeait et elle me le faisait savoir. Le Dr Lefèbre était un invité. J'étais une employée même si je devais vivre comme un membre de la famille. Le personnel devait redouter que je me "donne des grands airs".Ce dragon traçait déjà la ligne invisible que je ne devais franchir en aucun cas.
- Il me semble que l'enfant n'est pas mort à la naissance, mais vingt quatre heures plus tard ?
- Je l'ignore. Demandez à Mrs Garvey. Elle connait sans doute tous les détails. Ce genre de choses c'est des affaires de femmes, pas vrai ?
Les maisons de notre rue possédaient toutes un jardin à l'arrière avec une porte qui donnait sur une ruelle parallèle à la rue. Cet accès était principalement utilisé pour les livraisons de charbon afin d'éviter d'avoir à porter les sacs à travers la maison.
J'ai aussi un grand amour pour ce pays. J'y ai séjourné dans ma jeunesse. Je faisais le tour d'Europe habituel, vous savez.
C'était une habitude des classes privilégiées. On envoyait les jeunes gens à l'étranger pour y parachever leur éducation, parfois avec un tuteur chargé de les garder à l’œil. Toutefois, pendant ce temps, les jeunes gens de ma classe sociale étaient occupés à gagner leur vie, comme ils le faisaient depuis leur enfance.
- Dites-moi, Lizzie, dit-il en s'arrêtant t se tournant vers moi, est-ce qu'il vous a dit quelque chose... à mon propos ou sur cette triste affaire?
- Il ne m'a fait part de soupçons concernant quiconque, dis-je avec fermeté.
- Rien d'autre? demanda-t-il d'une voix où perçoit une note aiguë.
- Il n'en a pas vraiment eu l'occasion.
- Lizzie, vous devriez être diplomate. Vous avez l'art de répondre aux questions d'une manière qui paraît tout à fait satisfaisante et qui en fait ne révèle rien du tout.
En tant que policier, on est très souvent déçu par le verdict du tribunal , car au bout du compte , c'est la compétence des avocats qui fait tout .
Ne jamais faire confiance à un type qui se parfume, c’est ma devise. J’ai aussi trouvé ses manières…
C’était une jolie femme, je vous l’accorde. Elle avait de beaux yeux, mais son regard était méfiant et sa bouche dure. Ce genre de chose révèle le passé sulfureux d’une femme. Elle avait de l’allure. Je soupçonnai qu’elle avait utilisé du henné pour obtenir la couleur rouge de ses cheveux. Elle en avait toute une tignasse, coiffée de manière très élaborée. Elle aurait pu passer pour quadragénaire sous un éclairage favorable, il est probable qu’en réalité elle avait cinquante et un ou cinquante-deux ans.