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Citations de Ann Radcliffe (142)


Surtout ma chère Émilie, reprit le moribond, ne vous livrez pas à la magie des beaux sentiments : c’est l’erreur d’un esprit aimable ; mais ceux qui possèdent une véritable sensibilité doivent savoir de bonne heure combien elle est dangereuse ; c’est qui tire de la moindre circonstance un excès de malheur ou de plaisir. Dans notre passage à travers ce monde, nous rencontrons bien plus de maux que de jouissances ; et comme le sentiment de la peine est toujours plus vif que celui du bien-être, notre sensibilité nous rend victime quand nous ne savons pas la modérer et la contenir.
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Ann Radcliffe
Un esprit cultivé, disait-il, est le meilleur préservatif contre la contagion des folies et du vice. Un esprit vide a toujours besoin d’amusements, et se plonge dans l’erreur pour éviter l’ennui.
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— Tous ces hommes, dit Victoria, ne doivent-ils pas se haïr et se mépriser mutuellement, les uns à cause de leurs vices, les autres à cause de quelques vertus qui leur restent ?
— Dieu l’a voulu ainsi, ma fille ; les méchants ne peuvent s’accorder longtemps ; et le même penchant qui les a portés à faire la guerre à la société, les pousse tôt ou tard à se la faire entre eux.
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Il approche et aperçoit les restes gothiques d'une abbaye : elle s'élevait sur une sorte d'esplanade rustique, ombragée par les arbres très hauts et très touffus, qui semblaient contemporains du bâtiment et répandait alentour une ombre romantique. La plus grand partie de l'édifice tombait en ruine et ce qui avait résisté aux ravages du temps rendait plus terrible encore l'aspect de la construction dégradée. Les créneaux, qu'embrassaient d'épaisses guirlandes de lierre, étaient à moitié démolis et devenus la retraite des oiseaux de proie. D'énormes fragments de la tour de l'est, presque toute écroulé, gisaient dispersés parmi l'herbe haute qui ondoyait lentement sous l'haleine du zéphyr. Ornée de riches ciselures, une porte gothique qui conduisait dans le principal corps de l'édifice restait encore entière, bien qu'obstruée par les broussailles.
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Son cœur était satisfait : il avait cet avantage si rare de ne point désirer plus de bonheur qu’il n’en avait.
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Pendant une nuit orageuse, il arriva qu'au moment où il se préparaient à se reposer, ils furent effrayés par un bruit de chevaux qui s'approchaient de l'abbaye. Il fut suivi de différentes voix et un rude coup de marteau à la porte de l'abbaye confirma leur première alarme. La Motte se croyait certain que les officiers de justice avaient enfin découvert sa retraite et le trouble de la terreur avait presque bouleversé tous ses esprits. Il ordonna cependant d'éteindre toutes les lumières et d'observer un profond silence, ne voulant pas négliger la plus légère précaution. Il croyait possible que les archers supposassent l'édifice inhabité et crussent avoir manqué l'objet de leur recherche. Ses ordres étaient à peine exécutés qu'on heurta de nouveau et avec plus de violence. Alors La Motte s'approcha d'une petite fenêtre grillée, pratiquée dans le tambour de la porte, afin de pouvoir observer le nombre et l'apparence des étrangers.
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Le mugissement du vent qui se déchaînait avec force contre la porte et le long du corridor ajoutait encore à ses idées mélancoliques, la flamme brillante du foyer était éteinte depuis longtemps. Elle restait absorbée devant ces cendres froides, quand un tourbillon bruyant, s'engouffrant dans le corridor, ébranla toutes les clôtures de l'appartement, et déplaça, dans sa violence, le fauteuil dont elle s'était servie comme d'une barrière, si bien que la porte qui conduisait au petit escalier se trouva toute grande ouverte. Les craintes et la curiosité de la jeune fille se réveillèrent, elle prit la lampe et descendit quelques marches, incertaine si elle n'irait pas plus loin ; mais la profonde solitude et l'obscurité de ce lieu agirent de nouveau sur son esprit. Elle résolut d'ajourner ses recherches jusqu'au lendemain, elle referma la porte et la barricada de son mieux.
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La première preuve d’un esprit supérieur est de secouer les préjugés de son pays et de l’éducation.
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De retour à l'abbaye, La Motte enfila l'escalier qui conduisait à la tour. À peu près vers le milieu, une porte se présente dans le mur, elle cède à sa main sans résistance, mais un bruit soudain, en dedans, accompagné d'un nuage de poussière, le fait reculer et fermer la porte. Après avoir attendu quelques minutes, il la rouvre, il voit une vaste chambre appartenant à la partie la plus moderne de l'édifice. Les débris de la tapisserie tombaient en lambeaux sur les murailles devenues le séjour des oiseaux de proie. Au moment où le porte s'était ouverte, ils avaient pris la fuite. Voilà d'où venaient le bruit et la poussière. Les fenêtres étaient fracassées et presque sans vitres, mais il fut bien étonné de trouver quelques restes de meubles, de fauteuils dans un état et d'une forme qui dataient leur ancienneté, une table rompue et un gril de fer presque tout consumé par la rouille.
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"J'écris à la dérobée. Je tremble que celui qui m'en a procuré les moyens n'ait été puni pour avoir manifesté quelques marques de pitié sur mon sort. Je ne l'ai pas vu depuis plusieurs jours. Peut-être est-il porté à me secourir, peut-être l'empêche-t-on de venir par cette raison. Oh! quelle espérance, mais qu'elle est vaine ! Non, je ne dois plus quitter ces murs de ma vie. Un autre jour est venu et je respire encore ! Demain soir, à cette heure-ci, mes souffrances seront peut-être ensevelies dans la mort. Je continuerai mon journal pendant la nuit, jusqu'à ce que la main qui l'écrit soit arrêtée par le trépas. Quand ce journal sera interrompu, le lecteur saura que je ne suis plus. Peut-être ces lignes seront-elles les dernières que j'écrirai jamais."
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Le frère qui conduisait Elena traversa la cour et sonna une cloche ; une religieuse ouvrit, et la jeune fille fut remise entre ses mains. La sœur, gardant le silence, la fit passer par de longs corridors, dans lesquels ne résonnait le pas d'aucun être humain et dont les murs étaient couverts de lugubres peintures et d'inscriptions menaçantes, signes évidents de la superstition de ce triste séjour. Elena perdit l'espoir d'éveiller quelque pitié dans des âmes endurcies par la vue perpétuelle de ces sombres emblèmes. Elle considérait avec effroi cette religieuse qui la conduisait, glissant plutôt qu'elle ne marchait le long du cloître, revêtue de sa robe blanche flottante, éclairant de la bougie qu'elle tenait une figure pâle et maigre, plus semblable à une créature sortie du tombeau qu'à une créature vivante.
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M. Saint-Aubert se sentait parfaitement heureux ; la jouissance que procure la première vue de la nature, au sortir d'une chambre de malade ne peut guère se concevoir ni se décrire quand on a toujours eu une santé florissante ; alors la verdure des bois et des prés, l'éclat varié des fleurs, la voûte bleue du ciel, le parfum de l'air, le murmure des eaux, le bourdonnement des insectes, tout semble vivifier l'âme et donne un prix nouveau à l'existence.
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Emilie regarda le château avec une sorte d'effroi, quand elle sut que c'était celui de Montoni. Quoique éclairé maintenant par le soleil couchant, la gothique grandeur de son architecture, ses antiques murailles de pierre grise, en faisaient un objet imposant et sinistre. La lumière s'affaiblit insensiblement sur les murs, et ne répandit qu'une teinte de pourpre qui, s'effaçant à son tour, laissa les montagnes, le château et tous les objets environnants dans la plus profonde obscurité.
Isolé, vaste et massif, il semblait dominer la contrée. Plus la nuit devenait obscure, plus ses tours élevées paraissaient imposantes.
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La découverte imprévue du vice chez ceux que nous avons admirés, nous porte à étendre notre censure de l’individu à l’espèce : c’est alors que nous concluons qu’il ne faut se lier à personne.
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La calèche s'arrêta, le cocher en descendit, puis me tendit la main pour m'aider à descendre à mon tour. De nouveau, je ne pus m'empêcher de sentir sa force prodigieuse. Sa main ressemblait à un étau d'acier qui, s'il l’avait voulu, aurait bel et bien écrasé la mienne. Il prit ensuite mes bagages, les posa à terre, près de moi qui me trouvais près d'une grande porte ancienne, toute cloutée de caboches de fer ; l’embrasure était de pierre massive. Malgré l'obscurité, je remarquai que la pierre était sculptée, mais que le temps et les intempéries avaient considérablement usé ces sculptures. Le cocher remonta sur son siège, agita les rênes, les chevaux repartirent, et la voiture disparut sous un des passages obscurs.

"Dracula", Bram Stoker
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(...) les passions sont le germe du vice aussi bien que de la vertu ! tous deux en peuvent sortir, selon qu’on les gouverne. Malheur à ceux qui n’ont jamais appris l’art si nécessaire de les régler !
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Bien que multiples, les péripéties de l'existence sont moins variables que le sont les sentiments humains. Pendant deux années, j'avais travaillé avec acharnement, dans le seul but d'insuffler la vie à un organisme inanimé. Je m'étais pour cela privé de repos, et j'avais sérieusement compromis ma santé. Aucune modération n'était venue tempérer mon ardeur. Et pourtant, maintenant que mon œuvre était achevée, mon rêve se dépouillait de tout attrait, et un dégoût sans nom me soulevait le cœur.

"Frankenstein ou le Prométhée moderne", Mary Shelley
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Le mugissement du vent qui se déchaînait avec force contre la porte et le long du corridor ajoutait encore à ses idées mélancoliques, la flamme brillante du foyer était éteinte depuis longtemps. Elle restait absorbée devant ces cendres froides, quand un tourbillon bruyant, s'engouffrant dans le corridor, ébranla toutes les clôtures de l'appartement, et déplaça, dans sa violence, le fauteuil dont elle s'était servie comme d'une barrière, si bien que la porte qui conduisait au petit escalier se trouva toute grande ouverte. Les craintes et la curiosité de la jeune fille se réveillèrent, elle prit la lampe et descendit quelques marches, incertaine si elle n'irait pas plus loin ; mais la profonde solitude et l'obscurité de ce lieu agirent de nouveau sur son esprit. Elle résolut d'ajourner ses recherches jusqu'au lendemain, elle referma la porte et la barricada de son mieux.

"Les mystères du château d'Udolphe", Ann Radcliffe
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La calèche s'arrêta, le cocher en descendit, puis me tendit la main pour m'aider à descendre à mon tour. De nouveau, je ne pus m'empêcher de sentir sa force prodigieuse. Sa main ressemblait à un étau d'acier qui, s'il l’avait voulu, aurait bel et bien écrasé la mienne. Il prit ensuite mes bagages, les posa à terre, près de moi qui me trouvais près d'une grande porte ancienne, toute cloutée de caboches de fer ; l’embrasure était de pierre massive. Malgré l'obscurité, je remarquai que la pierre était sculptée, mais que le temps et les intempéries avaient considérablement usé ces sculptures. Le cocher remonta sur son siège, agita les rênes, les chevaux repartirent, et la voiture disparut sous un des passages obscurs.

"Dracula", Bram Stoker
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Je renais à la vie, comme si je l’apprenais pour la première fois, quand vous me dites que je vous suis cher ; dès que je ne vous entends plus, je retombe dans le doute, et je m’abandonne à la défiance.
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