Un petit garçon maigrelet aux cheveux sales et aux vêtements en piteux état était assis sur la dernière marche de l’escalier de la cave. Il avait cessé depuis longtemps de tourner les yeux vers la porte verrouillée derrière lui dans l’espoir qu’elle s’ouvre. Son regard semblait fixer le vide, à moins que ce ne fût le massif mur de pierre devant lui.
Elle se hâta de jeter le livre au milieu du brasier.
- Va le chercher si tu veux.
Elle ignorait si elle avait prononcé ces paroles à voix haute ou seulement en pensées, mais à sa grande surprise, [X] se précipita au milieu du brasier sans la moindre hésitation. Un craquement se fit entendre quand le socle céda, [le/la] faisant disparaître dans les flammes.
Göran était capitaine d'un navire marchand et partait par périodes de six semaines. Un mois et demi en mer, puis autant à la maison. Ils fonctionnaient ainsi depuis cinq ans. Göran lui avait promis que si son boulot pesait trop sur leur couple, il chercherait un emploi à terre. […] Karin se sentait coupable de vouloir qu'il change de métier, mais c'était tellement difficile d'entretenir une relation qui devait constamment être relancée à chaque retour. C'était comme si, chaque fois qu'il quittait la maison, leur histoire mourait un peu, telle une vieille lampe à pétrole qu'on rallume sans voir qu'une partie du combustible a fui depuis la dernière utilisation et qu'elle brûle de plus en plus mal parce que personne n'a taillé la mèche.
Les élèves étaient d’humeur enjouée lorsqu’ils se lancèrent à l’assaut de la pente herbeuse avant de disparaître. Rebecka venait de s’asseoir et d’entamer une bouchée de son sandwich au jambon quand elle entendit une voix en pleine mue pousser un cri.
Anita éminçait les oignons devant le plan de travail pour les ajouter à la viande hachée. […] Elle essuya ses larmes du revers de la main […]
- Tu es triste, Anita? s'enquit Putte, contrarié, en posant une main sur son épaule.
- Ce sont les oignons.
- Mets de l'eau dans ta bouche et tes yeux ne pleureront pas, déclara Putte.
- Pardon? s'étonna Anita.
- Bernhard, un cuistot de l'équipage, m'a un jour appris ce truc. […]
- Voyez-vous ça! Nous sommes mariés depuis trente-sept ans, tu aurais pu me le dire plus tôt!
Certains rejoignaient l'arrêt de bus ou de tramway à petites foulées. Tout le monde semblait pressé de nos jours. Celui qui était pressé était important et la société avait besoin de lui. Quelqu'un attendait cette personne. Un enfant à la crèche, un recruteur pour un entretien d'embauche, des collègues pour une réunion, un médecin pour une consultation. Les gens qui se déplaçaient lentement étaient vieux, chômeurs ou malades.
C'était peut-être les observations de ce style qui rendaient ses articles particulièrement intéressants, sa capacité à voir les petites choses, à sélectionner et montrer les détails, à apporter une partie des crépitements du bois de bouleau jusqu'aux oreilles des lecteurs, à leur faire sentir l'odeur de la soupe de pois suédoise mijotant sur le feu.
La raison pour laquelle tu n'as pas eu de cadeau, c'est que je ne trouvais pas l'objet parfait. En fait, je cherche toujours. p57
Robban secoua la tête. Non seulement il était accompagné de trois civils, dont deux vieilles dames, mais en plus l'une d'elles avait un fusil! La situation allait de mal en pis. Il essaya de chasser l'image de sa convocation devant Carsten et les boeufs-carottes. Sans parler de Folke qui allait lui débiter le manuel d'instruction en entier.
L'angoisse la pourchassait. Elle accéléra le rythme et le bitume sous ses pieds céda la place à du gravier. Son pouls s'emballait et les effets de l'effort remplacèrent ceux de la crise de panique. Le petit sentier était boueux et glissant. Elle courait sans se soucier d'éviter les flaques