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3.43/5 (sur 78 notes)

Nationalité : Irlande
Né(e) à : Belfast , le 07/03/1962
Biographie :

Anna Burns est une auteure irlandaise.

Elle s'installe d'abord à Londres en 1987, puis dans le Sussex de l'Est, en 2014.

Son premier roman, "No Bones" (2001), est le récit de la vie d'une jeune fille qui grandit à Belfast durant le conflit nord-irlandais.

En octobre 2018, l'écrivaine remporte le prestigieux prix Booker pour son roman "Milkman", une fiction sur la guerre civile, en Irlande du Nord.

Elle devient la première romancière Nord-Irlandaise à remporter ce prix.

Source : Wikipedia
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Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
Mais même moi je savais que ceux qui défendaient une cause idéologique n'agissaient pas toujours au nom de celle-ci. Les partis pris personnels existaient, les irrégularités singulières, les interprétations subjectives. Les fous. Ce n'est pas non plus que je pensais le laitier incapable de piéger une voiture, j'étais à peu près certaine du contraire. C'est qu'il était toujours dur de croire qu'un homme comme lui pouvait pousser à ce point la convoitise à propos de ma personne. Depuis qu'il avait commencé, s'était donné pour rôle de me préparer à la suite, de me plonger dans la confusion, de m'acculer au bord où, défaite, je rendrais les armes et monterais volontairement, désormais sienne, dans ses véhicules, je n'étais plus sûre de ce qui était plausible, de ce qui était exagéré, de ce qui pouvait être la réalité, ou du délire, ou de la paranoïa. Il ne me serait pas non plus venu à l'idée que de cultiver mon impuissance et ma dépossession mentale grandissante puisse aussi faire partie de la sphère de stimulation de cet homme. Mais ça arrivait. Les voitures piégées.
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Quant aux meurtres, c’était la routine, à savoir qu’il n’y avait pas lieu de se répandre en invectives, non parce qu’ils étaient insignifiants mais bien parce qu’ils étaient si énormes et si nombreux que rapidement, on n’a plus eu le temps pour ça. Quoique de temps en temps, un événement outrepassait tant les bornes que tout le monde – « ce coté-ci de la route », « ce côté-là de la route », « par-delà l’eau », « par-delà la frontière » – était contraint de s’arrêter net. Une atrocité renonçante nous ébranlait, Dieu ô Dieu ô Dieu. Comment puis-je avoir une opinion qui a pu mener à ça ? , et vous vous y teniez, puis vous finissiez par oublier quand ceux de l’autre côté commettaient l’une de leurs horreurs. Ca aussi, ce n’était qu’ébranlement, chancellement. Vengeance, représailles. Ce n’était que ralliement aux mouvements pour la paix, adhésion au dialogue intercommunautaire, aux marches blanches qui incluaient tout le monde, à un vrai bon sens citoyen – jusqu’au moment où l’on soupçonnait ces mouvements pour la paix, cette bonne volonté, cette vraie et bonne citoyenneté d’être infiltrés par l’une ou l’autre faction. Alors on quittait les mouvements, on perdait espoir, on abandonnait les solutions potentielles pour retourner à cette opinion toujours familière, fiable, inévitable. A cette époque, donc, impossible, vraiment, de ne pas se refermer sur soi, car cette fermeture était partout : dans notre communauté et dans la leur, dans l’État ici, comme dans le gouvernement là-bas, dans les journaux, à la radio et à la télévision, car aucune information ne pouvait être avancée sans être soit perçue au moins par l’un des camps comme une distorsion de la vérité. Au bout du compte, même si les gens évoquaient l’ordinaire, l’ordinaire n’existait pas vraiment car la modération elle-même avait vrillé, était hors de contrôle. Aussi, peu importaient les réserves que l’on pouvait avoir – quant aux méthodes, à la morale, quant aux groupements variés qui entraient en action ou qui étaient en action depuis le début ; peu importait aussi le fait que pour nous, dans notre communauté, de « notre côté de la route », le gouvernement ici fût l’ennemi, que la police ici fût l’ennemie, et que le gouvernement « là-bas » fût l’ennemi, et les soldats de « là-bas » également, comme l’étaient aussi les paramilitaires-défenseurs de « l’autre côté de la route » et, par extension – en raison des soupçons, de tout le passif, de la paranoïa – l’hôpital, et le fournisseur d’électricité, et le fournisseur de gaz, et le fournisseur d’eau, et le conseil d’administration des établissements scolaires, et les gens du téléphone, et n’importe quel quidam en uniforme ou en tenue aisément confondue avec un uniforme aussi était l’ennemi, et nous, à notre tour, nous étions perçus par nos ennemis comme étant l’ennemi – en ces temps sombres, qui étaient des temps extrêmes, si l’on n’avait pas eu les renonçants pour faire tampon clandestinement entre nous et cet ennemi combiné, écrasant, qui d’autre, qui d’autre au monde aurions-nous eu ?
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A chaque fois qu’elle flairait la possibilité que je fréquente quelqu’un (jamais un indice ne venait de moi), je n’avais pas franchi le seuil qu’elle s’y mettait, « Il est de la bonne religion ? », suivi par « Il n’est pas déjà marié ? ». Il était vital, après la bonne religion, qu’il ne soit pas déjà marié. Et comme je m’obstinais à ne rien céder, elle y voyait la preuve qu’il n’était pas de la bonne religion, qu’il était marié, et que probablement il s’agissait non seulement d’un paramilitaire, mais d’un paramilitaire ennemi, de-ceux-qui-défendaient-l’État.
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Les chats ne manifestent pas la même adoration que les chiens. Peu leur chaut. On ne peut jamais compter sur eux pour étayer un ego humain. Ils tracent leur chemin, vivent leur vie, n’ont rien de servile et ne s’excusent jamais de rien. Personne n’a jamais vu un chat s’excuser et, si jamais ça arrivait, il serait évidemment manifeste qu’il est tout sauf sincère.
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Tous les jours de la semaine, qu'il pleuve ou qu'il vente, sous les balles ou sous les bombes, en période d'accalmie ou en pleines émeutes, je préférais rentrer à pied en lisant mon tout dernier bouquin. Un livre du dix-neuvième siècle, à tous les coups, car je n'aimais pas ceux du vingtième, comme je n'aimais pas ce siècle.
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Si c’était vrai, que le ciel – là, dehors – pas là, dehors – peu importe – pouvait être de n’importe quelle couleur, cela voulait dire que tout pouvait être de n’importe quelle couleur, que tout pouvait être n’importe quoi et que tout et n’importe quoi pouvait arriver, à tout moment, en tout lieu, dans le monde entier, à n’importe qui – et avait déjà eu lieu, probablement, c’est juste que nous, on n’avait rien remarqué.
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« Oui. Ces livres, a-t-il dit. Et cette marche », et il a changé d’angle, cette fois pour m’expliquer que, si je ne faisais pas attention, je serais bannie aux confins des ténèbres, ostracisée sans merci comme dépasseuse-de-bornes locales. Déjà il me mettait en garde, on parlait de moi comme de cette personne qui « lit-en-marchant ».
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Ach, j'ai dit_ Ach rien du tout, il a dit_ Ach pour sûr, j'ai dit_Ach pour sûr quoi? il a dit_ Ach pour sûr, si c'est comme ça que tu le sens_ Ach pour sûr, évidemment que c'est comme àa que je le sens._Ach, c'est bon alors._Ach, il a dit._Ach, j'ai dit
etc pour la richesse du dialogue!
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Ma défiance avait été phénoménale, au point que je ne voyais pas que probablement il existait des individus à même de me venir en aide, qui auraient pu me soutenir, me réconforter – des amis que j'aurais pu me faire, un filet de solidarité dont j'aurais pu faire part – seulement j'ai perdu cette opportunité du fait que je manquais de confiance en eux et de confiance, d'assurance, en moi.
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- Attends un peu, j'ai fait. Tu veux dire qu'il peut se balader avec du Semtex mais que moi je ne peux pas lire Jane Eyre en public ?
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