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Critiques de Anna Langfus (7)
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Le sel et le soufre

Anna Langfus, juive polonaise née en 1920, raconte le ghetto de Lublin, la mort des proches, la fuite, les cachettes, les caves de la Gestapo, la prison pour femmes, l'inhumanité, l'envie de mourir pour enfin quitter l'horreur. C'est glaçant, cruel, nécessaire ; et c'est sa propre jeunesse.
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Le sel et le soufre

Maria est une jeune fille juive polonaise issue de la bourgeoisie à la vie tranquille. Quand les allemands transforme le pays en gouvernement général et obligent les juifs à vivre dans le ghetto de Lublin, à porter l'étoile entre autres mesures coercitives, elle va mettre quelque temps à s'adapter, à réaliser que ce qui définit le quotidien est d'abord sa judéité et non sa condition sociale ou sa famille même si les plus riches ont encore quelques privilèges.

Et dans cette prise de conscience, elle peut apparaître égoïste, inconséquente.

Lorsqu'ils décident de quitter le ghetto, ils errent, vivent cachés chez un polonais qui les rançonne, sont cachés dans une unité allemande par un officier revenu de tout, sont rattrapés par la gestapo et torturés comme résistants supposés.

Si son mari meurt, Maria est amenée à travailler pour les nazis, tandis que l'avancée des soviétiques désorganise le système.

Maria réussit à rejoindre sa maison, désormais habitée par d'autres.

Entre roman et témoignage, ce texte sort en 1960, en français, tandis que la suite, Les bagages de sable, obtiendra le Goncourt en 1962. Il revêt un caractère d'autant plus particulier pour moi que je l'ai commencé en Pologne, à Lublin, justement lors d'un séminaire sur la Shoah. Alors que l'une d'entre nous travaille sur Anna Langfus, car elle a accès à de nouvelles sources, étant amie avec sa petite fille, nous entrons sans que ce soit prévu(la grille d'entrée à digicicode était restée ouverte) dans la cour décrite au début du roman. Et c'est là que la collègue, toute émue, raconte le roman.



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Le sel et le soufre

Que ce roman ne soit pas plus connu me laisse pantoise... Lecture rugueuse, qui laisse son lecteur essoré, mais quelle écriture ! (d'autant plus que le français n'est pas sa langue maternelle). Un chef d'œuvre à (re)découvrir sur une identité traumatisée par la Seconde Guerre mondiale. La description du ghetto et de tout ce qui s'en suit est particulièrement terrible et l'on se demande à de nombreuses reprises où se situe la fiction et la réalité, où se situe la psyché de la narratrice, entre héroïsme et folie, égoïsme et compassion face à des événements innommables. Le roman du gris.
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Les Bagages de sable

Maria est une jeune femme perdue dans sa propre vie d'un après-guerre récent. Pendant l'été, seule à Paris, elle a pour principale occupation de suivre, sans raison, les gens qu'elle rencontre avant de regagner sa mansarde habitée par ses fantômes, exterminés pendant la guerre. Une rencontre dans un parc la conduit à suivre un vieux monsieur qui l'emmènera en villégiature dans le Midi.



Là, elle comprendra vite que les attentes de celui qu'elle aurait pu considérer comme un ami, et que ceux qui les croisent pensent être son père, sont d'un autre ordre. Elle s'applique donc à le fuir par tous les moyens. Elle se lie d'amitié avec un groupe d'enfants auprès desquels elle semble retrouver un semblant de vie sans parvenir à renouer avec la légèreté de la jeunesse. Mais un drame survient à nouveau, et Maria cède aux avances "du vieux monsieur".



Une histoire qui n'aurait jamais dû commencer et qui n'aura pas de fin véritable, interrompue par l'arrivée de l'épouse.



Le sujet est pesant, c'est vrai et, en filigrane, les drames de la guerre, de la déportation, de la torture sont bien là. Mais c'est si habilement traité, avec tant de finesse que jamais il n'y a de véritable évocation. On nous laisse deviner plutôt qu'on ne nous dit.



Les fantômes se mêlent à la vie courante, la tragédie n'est jamais loin et le bagage trop lourd et insaisissable pour permettre de le jeter au loin et vivre.



L'écriture est belle, on se laisse porter avec une très grande émotion.
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Les Bagages de sable

Le plus souvent j'ouvre un livre sans connaître vraiment ce que je vais y trouver, en n'en sachant le moins possible sur l'histoire. Ce roman m'a donc pris un peu au dépourvu, le personnage principal est une jeune femme en proie aux interrogations de nombre de gens après la seconde guerre mondiale.

Comment vivre au lendemain de ces épreuves ? Comment continuer, ne pas vivre seule entourée de ses morts ? Comment retrouver une vie, y prendre goût, s'insérer parmi ces autres qui ne pourront jamais les comprendre, faire semblant de s'intéresser à des choses futiles ou anodines ?

Désœuvrée, elle suivra un homme, lui même perdu et cherchant un renouveau.

Anna Langfus, prix Goncourt 1962 pour ce roman a vécu dans le ghetto de Varsovie. Résistante, elle a été arrêté, torturé puis libèré par l'armée soviétique. Réfugiée en France, son œuvre tourne autour de la guerre et de la Shoah.

Un livre difficile par moment, de par son propos, mais avec un rythme lent, un livre qui nous interroge.
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Les Bagages de sable

Anna Langfus, née le 2 janvier 1920, comme Anna Regina Szternfinkiel, à Lublin, à 175 kilomètres au sud-est de la capitale polonaise, a connu une courte existence de souffrances dans sa Pologne natale et une brève vie de succès littéraires en Français, couronnée par le Prix Charles Veillon, en 1961 pour son ouvrage autobiographique "Le sel et le soufre" et l'année suivante le Prix Goncourt pour "Les bagages de sable".



Une crise cardiaque a mis fin, en mai 1966, à une carrière littéraire plus que prometteuse. Au moment de sa mort, à 46 ans seulement, Anna était en train d'écrire son quatrième roman. Son troisième roman "Saute, Barbara" de 1965, a bénéficié d'une adaptation cinématographique par François Dupont-Midi, sous le titre "Pour un sourire" en 1970, avec dans les rôles principaux Bruno Cremer, Marina Vlady, Philippe Clay et Isabelle Missud.

Outre des romans, elle a produit 4 pièces de théâtre et une pièce radiophonique, et a collaboré à d'autres textes, entre autres une biographie du compositeur Frédéric Chopin.



La petite narratrice de 14 ans est gravement perturbée par la guerre, pendant laquelle elle a perdu ses parents et son frère Jacques.

Elle commence ses journées par dire "merde" et les passe en traînant dans les rues, en espérant un miracle, et en se reposant sur un banc de parc.



C'est ainsi, assise sur un banc de parc qu'elle fait la connaissance d'un vieux monsieur qui propose de s'occuper d'elle et de protéger celle qu'il baptise gentiment Maria.

Michel Caron est un médecin à la retraite qui a coutume de promener son grand chien Lomax.



Peu après l'ancien toubib invite notre jeune orpheline à le joindre dans le Midi, où il peut s'installer dans la maison au bord de la mer d'un pote en voyage.

Maria accepte, sans grande conviction, mais comme elle s'ennuie...



Là-bas, elle rencontre un petit groupe de jeunes avec qui elle descend à la plage et apprend à nager.



C'est cependant les rapports compliqués entre Michel et Maria qui forment l'essentiel du récit ensemble avec les réactions souvent imprévisibles d'une gamine fortement traumatisée par les horreurs de la seconde guerre.



Dans quelle mesure le roman est autobiographique est difficile à déterminer, mais il est évident que l'auteure a pu décrire la psyché de Maria avec une exceptionnelle précision du fait de sa propre expérience dramatique pendant cette guerre.



Comme Juive Anna Langfus a vécu les abominables ghettos de Lublin et Varsovie. Comme résistante, elle a été arrêtée par la Gestapo, violemment torturée et emprisonnée jusqu'à sa libération par l'armée soviétique. Son jeune mari, Jakub Rajs, a été fusillé par les Boches.



Après la guerre elle a émigré en France, s'est mariée avec Aron Langfus (1910-1995), un rescapé juif polonais des camps, avec qui elle a eu, en 1948, une fille qu'elle a nommée... Maria.



En 1938, avec son premier mari, la très jeune Anna a suivi des cours d'ingénieur à l'École des textiles à Verviers, en Belgique, jusqu'à l'invasion de son pays natal par la peste brune.



Bien que le ton du roman soit naturellement sombre, Anna Langfus n'a pas oublié par ci par là une pointe ironique, comme à la page 49 : "Parfois ses yeux se plissent, son nez s'élargit et je comprends qu'il me sourit".

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Les Bagages de sable

Je n'ai pas du tout adhéré à l'ouvrage. Mais quelque part c'est normal, je viens de me rendre compte qu'il avait eu le Goncourt...



J'ai lu assez rapidement les 70 premières pages et très vite j'ai trouvé que c'était glauque et terne.



Pas sombre, mais je n'ai pas vu l'espoir et la vie recherchée à l'après guerre. Pour moi ça manquait de chaleur, de bonheur, d'objectif. L'héroïne est là, elle ne sait pas quoi faire d'elle. Elle vit avec ses fantômes. D'accord, c'est très dur de réapprendre à vivre quand on est encore une enfant et qu'on a plus de famille. Mais je n'ai pas sentie de volonté chez elle. Elle suit des gens qui lui sont totalement inconnus jusqu'à partir en vacances dans le sud avec un homme qui pourrait être son père.



Du coup je ne l'ai pas fini. Oui, c'est très rare que cela arrive, c'est pour ça que je n'ai pas mis d'étoile.



C'est dommage, car le style est bon, mais ça ne fait pas tout!
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